Chapitre 22

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Nos vacances prennent fin aujourd'hui. Ces quelques jours passés avec Giyu on été les meilleurs depuis longtemps.

Allongée sur le perron de la maison, je fixe le ciel. Il est bleu, limpide, et sillonné de quelques nuages blancs. J'aimerais rester là toute ma vie, ais demain, nous reprenons les missions. Je n'ai bien sûr pas manquer de m'entrainer tous les jours, mais cela ne m'empêche pas de m'inquiéter. Voilà donc la vie d'un citoyen normal...

Je me redresse sur le bois. J'aimerais que tout ça se finisse. Les démons, les pourfendeurs, mes doutes... Tout. Je voudrais juste vivre une vie normale avec Giyu, fonder une famille...

Mais à chaque fois que je m'imagine un avenir, ma fonction de Pilier le revient à la figure, accompagnée de l'image de mon père.

Comment avoir une vie normale avec le roi des démons comme père ? Devrais-je l'avouer à Mitsuri ? Au seigneur Ubuyashiki ? à Giyu ? Devrais-je quitter les Piliers pour cette raison ? Et quand tout sera découvert, serai-je obligée de quitter les pourfendeurs ? Condamnée à mort ? Me ferai-je rejeter par Giyu ?

Toutes ces questions ne cessent de m'assaillier. À chaque fois que j'ai la tête vide, elles reviennent. Mais je n'ai pas peur de mon père. Je le devrais, je le sais parfaitement, mais le fait que Muzan soit mon père le rend dix fois moins terrifiant à mes yeux.

Mes lèvres esquissent toutes seules un rictus et je me lève. Je pense qu'une petite discussion s'imposera bientôt avec mon cher géniteur.

Je rentre dans la maison chercher mes affaires et me changer, et je tombe sur Giyu. 

Il me regarda fixement, comme s'il s'apprêtait à dire quelque chose, mais ses yeux se pose sur la fine cicatrice qui me barre la joue, juste sous mon oeil. La cicatrice que m'a laissé Doma après notre rencontre.

Il pose la main sur ma joue, et passe le pouce sur la fine balafre.

- Tu as fait le même geste le joue où je l'ai eue, je murmure en posant ma main sur la sienne. Ça m'avait fait plus de bien que n'importe quel remède.

Il ne répond rien, mais l'expression de son regard habituellement si sérieuse et impassible s'adoucit. Il m'attire à lui, et chuchote à mon oreille :

- Je t'aime tellement.

Ses paroles me font l'effet d'un baume et réchauffe mon coeur. Elles écartent tous mes doutes, et m'en font vouloir d'avoir douté de lui ne serait-ce qu'un seul instant. Mes bras s'enroulent autour de son cou et je pose mon front contre son épaule. Je sens une caresse sur mes cheveux et un souffle chaud. Je me sens coupable. Je dois lui parler de Muzan, de mes doutes concernant ma place de Pilier. Mais je dois d'abord en parler avec le Seigneur Ubuyashiki.

Je me promets de le faire juste avant de partir, et commence à me défaire de son étreinte. Puis, avec un grand sourire sincère, je lance :

- Bon ! J'ai pas fini de ranger mes affaires, moi !

Un très léger sourire passe sur les lèvres de Giyu - très rare, ça ! - et il dit :

- Je t'attends dehors.

C'est vrai qu'il est déjà en uniforme. Je n'avais même pas remarqué ! J'accélère le mouvement et fonce dans toutes les pièces de la maison pour rassembler mes affaires. Une fois que tout est rassemblé, j'attrape mon uniforme, me change en vitesse, roule en boule mon kimono dans mon sac, puis je boucle ma ceinture et y accroche mon katana.

J'attrape mes affaires, et sort de la maison. Je ferme à clé puis rejoint Giyu devant le portail, et nous sortons.

Dès que nous posons un pied dehors, deux corbeaux nous foncent dessus, l'un avec un train de retard sur l'autre.

- Déjà ? dis-je lorsque Akko se pose sur mon épaule en rangeant ses ailes.

- Krâââ ! Vous avez eu suffisamment de vacances !! Les démons n'attendent paaaas !!

Je hausse les sourcils, et ordonne pendant que le vieux corbeau de Giyu se perche sur le haut de sa tête :

- Bon bah parle alors...

- Direction le village des forgerons ! Krâââ ! retrouver le Pilier de l'Amour et de la Brume !! Une Lune supérieure a été aperçue à plusieurs reprises autour du village ! Alleeeeer ! Krâ ! croasse le corbeau de sa voix criarde.

- J'y cours, j'y vole, j'y bondis, dis-je. Je me tourne vers Giyu, qui semble prêt à partir dans la direction opposée à la mienne. Je me dirige vers lui, l'embrasse sur la joue, et souris :

- Je dois courir au village des forgerons. Bonne chance pour ta mission !

Il me caresse la joue, et répond :

- Fais attention à toi. 

- C'est promis, mais-en de même !

Il hoche la tête, et se volatilise. Quant à moi, il me reste une dernière chose à faire avant de partir vers le village.

Je prends un grande inspiration et chuchote tout en sachant très bien que c'est sans doute un trèèèèès mauvais idée :

- Papa.

Immédiatement, tout mon corps se compresse, ma cage thoracique me sert les poumons, et je me sens aspirée je ne sais où dans un tuyau noir. Le voyage dure longtemps, tellement que je commence à paniquer en sentant ma tête tourner, mais avant que je ne cède, j'atterris brutalement dos au sol contre un parquet en bois luisant.

Je me redresse, et me frotte les yeux. Il fait plus sombre que chez moi, j'ai besoin d'un peu de temps pour m'habituer à l'obscurité, et quand je suis en mesure d'y voir un peu plus clair, j'aperçois la silhouette sombre du dos homme dans l'ombre.

Il se tourne vers moi et c'est bien évidement mon cher père. Et il a l'air de très mauvaise humeur. Je lui demanderai bien ce qui se passe, mais je sens que c'est une excellemment mauvaise idée. Oh, le bel oxymore. 

- Bonsoir, Imka. Tu devais me parler ? se décida finalement à dire Muzan après un petit temps.

- Plusieurs choses, oui, papa, je réponds en appuyant bien sur ce dernier mot. Quitte à avoir un père, autant l'appeler "papa". Je m'attends à ce qu'il me reprenne de ma familiarité, mais il n'en fait rien et semble attendre que je parle.

- Oui, hum, je reprends un peu déconcertée. En fait, j'aimerai savoir qui est ma mère ? 

Cette question était bien dans les dernières à poser, mais je ne sais pas comment formuler les autres, alors... Autant commencer quelque part. Surtout qu'elle doit être encore en vie, en admettant qu'il ne l'ai pas tuée bien sûr.

- Oh...

Oulà ! Aurais-je troublé le grand Muzan Kibutsuji ? En même temps, il devais se douter que je lui poserai la question ! 

- Évidement que je m'en doutais. Et bien, c'était une humaine. Elle s'appelait Hinode.

Je cligne des yeux, surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me réponde.

Alors que je médite sur son caractère plus paternel que je ne le pensais, sa réponse, son comportement, le fait qu'il parle de ma mère au passé, donc qu'elle est potentiellement morte, et la réaction des pourfendeurs s'ils savaient que je discute en ce moment même avec leur ennemi juré, bref beaucoup de choses sans trop d'importance, j'entends la voix grave et lointaine de Muzan murmurer :

- C'était la seule femme que j'ai jamais aimée.

Il me tire immédiatement des mes pensées.

- Pardon ?!

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Bruh une très longue absence je sais 💀 mais psk j'avais pas l'inspi en fait et du coup voilààà...

Nan c'est faux juste la flemme 🌝

Mais bon mieux vaut tard que jamais comme on dit TwT

J'espère que cette reprise vous a plu

Oui j'ai pas envie de faire passer Muzan pour un fdp psk chuis en crush sur lui 💀

Aller adios !

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 31, 2022 ⏰

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Dans l'ombre du Démon (Giyu Tomioka x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant