Chapitre 17

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Nous restions comme ça, sans un mot, dans la faible lueur de la lune, peut-être plusieurs minutes.

Je pleurai toujours abondamment, et senti notre étreinte se resserrer. Je me laissai aller dans les bras du Pilier de l'Eau, enfouissant un peu plus mon visage dans le creux de son cou.

Sur le moment je ne me posai pas de questions sur ce brusque élan d'affection, je n'y pensai pas.

Le cheval, qui broutait derrière nous, hennit et commença à s'agiter. 

Giyu me lâcha alors pour se diriger vers lui, et lui caressa les naseaux en murmurant des paroles d'une voix douce et rassurante.

Le cheval se calma, mais ses oreilles dressées et ses yeux légèrement exorbités trahissaient son inquiétude.

Son maitre se retourna alors vers moi, et je levai la tête, plongeant mon regard dans le sien. Le désespoir m'envahissait, et je ne savais pas comment lui annoncer ma véritable identité. Il n'avait pas l'air de m'en vouloir pour l'autre soir, mais je ne voulais pas gâcher l'infime chance de me déclarer correctement qui me tendait la main en lui apprenant mon véritable nom.

Je serrai les dents, et esquissai un sourire sous mes larmes. Je sais qu'il sait qu'il s'est passé quelque chose de grave, mais je n'ai pas envie de lui parler. Pas maintenant.

Je joue les dures, mais en vérité je suis une personne fragile. Une vérité que j'ai toujours voulue effacer. Je me sentais brisée.

- Tu peux marcher ? demanda Giyu sans détacher son regard du mien.

- Ou..oui, je pense, répondis-je faiblement.

J'effectuai un pas, puis un autre, finalement jusqu'à la hauteur de la monture.

- Tu es déjà monté à cheval ? 

- J'en avais un. Je pense que ça va aller !

C'est vrai. J'avais un cheval. Il s'appelait Mēpuru, ce qui signifie Érable.

Je fermai les yeux. Je n'avais pas envie de me le remémorer.

J'essayai de paraitre enjouée, mais j'avais tellement mal que j'abandonnai rapidement.

Giyu m'aida à grimper en selle, puis mit à son tour pied à l'étrier, et lança la monture au galop.

Je m'accrochai fermement à sa taille, et l'entendis à peine crier :

- Je t'emmène au Domaine de Papillons ! Tu as besoin de soins urgents ! 

Je crois qu'ensuite je me suis assoupie.

* * *

Je me réveillai dans un lit doux. La lumière filtrait à travers une fenêtre, illuminant d'un éclat aveuglant les draps blancs.

Je clignai plusieurs fois des yeux, et me redressai. Je portai un pyjama blanc aussi et mes blessures avaient été soignées.

J'effleurai du bout des doigts mon visage, et senti plusieurs pansements et bandages. 

Je posai un pied par terre et me levai. Je devais trouver Shinobu.

Avec peu de difficultés, j'atteignis la porte et l'ouvrit.

Elle menai au jardin, magnifique. Des papillons voletaient un peu partout autour de moi, une multitude de fleurs de toutes sortes étaient plantées en ordre le long des murs et de la palissade et entouraient un étang dans lequel barbotaient des poissons d'un rouge orangé.

Dans l'ombre du Démon (Giyu Tomioka x OC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant