Chapitre 7- Première fissure

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Cela fait 20 minutes qu'il est partit, je m'ennuie au plus haut point. J'étais au départ sur mon téléphone, mais je me suis vite lassée. J'ai commencé à explorer les alentours sans trop m'éloigner, l'endroit est vide, aucune habitation, pas de coin d'eau, je n'ai croisé personne, l'ancienne ferme est à l'écart du centre ville.

Alors que je fouillais la voiture pour tentée de trouver de quoi m'hydrater, un coup de feu retentit, puis un autre. Heu... je ne sais pas quoi faire là. D'un côté, je ne sais pas s'il a des ennuis et de l'autre ça m'arrangerait bien qu'il en ait. Après tous, s'il crève à cause de quelqu'un d'autre, personne ne pourra me le reprocher.

C'est au troisième coups de feu que mon instinct se met en route, mes jambes s'activent d'elles mêmes pour me mener vers ces sons, que toutes personnes saintes d'esprits fuiraient.

Je sors mon arme de mon jeans, en rasant les murs des bâtiments. Je trouve enfin l'entrée, mais en passant ma tête pour vérifier que la voie est libre, je me stop net.

Pesadilla, pointant une arme sur un homme qui doit bien avoir 70 ans. Lui même pointe son arme sur Pesadilla. Deux autres hommes le tiennent en joug. Le connard est dos à moi, alors que les trois autres peuvent me voir à tous moments. Si je n'interviens pas, son crâne va se transformer en vrai passoire, il ne peut rien contre trois armes.

Mon cerveau tourne à plein régime. Je suis mitigée entre le laisser mourir bêtement, après tous, il m'a ordonné de ne pas bouger, et de l'autre, si je l'aide, j'obtiendrais sans doute sa confiance.

- Joder ! Antonio à quoi tu joues ? S'exclame gravement le fils Garcia.

- Tu es assez débile pour te pointer seul cabron ? Répond le vieillard.

- C'est quoi ton putain de problème?

- He estado esperando la entrega durante un mes hijo de puta!
(J'attends la livraison depuis un mois fils de pute!)

J'arrête d'écouter leur conversation pour essayer de me concentrer. Même si j'entre là dedans, nous serons toujours deux contre trois. Il faut que ce soit sans les armes. Je fais rapidement le tour de la ferme pour me retrouver à l'entrée, dos aux trois hommes.

Je range mon arme là où elle était, puis je tire sur mon t-shirt pour approfondir mon décolleté. Je roule le bout du tissus pour le faire rentrer a l'intérieur du vêtement, donnant plus une apparence de soutien-gorge plutôt qu'un t-shirt. Je lâche mes cheveux et les arranges, puis inspire un bon coup. Je ne sais absolument pas dans quelle merde je suis en train de me fourrer.

J'avance finalement et entre. Le regard del Pesadilla tombe directement sur moi et ses sourcils se froncent instantanément. Les trois hommes se tournent finalement vers moi et me dévisagent sans gêne. L'un d'eux a déjà ses yeux rivés dans mon décolleté.

- Bonjour, auriez vous un téléphone à me prêter s'il vous plaît? Le mien est à sèche.

Pitoyable. Mais mon ridicule mensonge semble fonctionner puisque rapidement, les deux hommes plus jeunes rangent leur armes pour être le premier à m'offrir leur téléphone. Le vieillard quand à lui ne bouge pas et ne baisse pas son arme de sa cible.

- Cariña, ¿qué haces aquí? Me demande le vieux.
(Chérie, qu'est-ce que tu fais ici?)

Les deux jeunes sont désormais à ma droite et à ma gauche, le vieillard quand à lui reste septique au sujet de ma présence.

Ne me voyant pas répondre, le vieil homme écarquille les yeux. Mais avant qu'il n'ait le temps d'ordonner à ses hommes de s'écarter, mes mains plongent dans leur dos pour récupérer leur armes.

Patience...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant