Chapitre 14- Une encre indélébile?

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Si.

Bon sang, mais qui m'a envoyé?

Ça va faire vingts minutes qu'Alessandro chante à gorge déployée.

Enfin si on peut appeler ça chanter!

Le problème n'est pas qu'il chante, le problème c'est qu'il hurle ! Et en plus sans musique. Cet idiot crache ses cordes vocales a capella.

- No me río Aless, cállate tu boca joder! Ordonne Pesadilla.
(Je ne ris pas Aless, fermes ta putain de gueule! )

- Oh mais si le registre ne te plais pas, je peux changer attends!

Il fait mine de s'échauffer la voix quelques secondes. A base de « mimimi-momomo-mamama-MAMEMIMOMUUU »

- Alessandro je te préviens-

-You know you love me, I know you care ! Just shout whenever, And I'll be there.You want my love, YOU WANT MY HEART !!!!!

Il hurle littéralement du Bieber dans les oreilles de son chef, tout en le pointant du doigt, comme s'il s'adressait à lui et je ne peux m'empêcher de glousser devant cette scène ridicule. Dire que cet homme est "dangereux" n'est pas compatible avec ce qui se déroule sous mes yeux.

En m'entendant rire Alessandro se tourne sur son siège pour me pointer à mon tour, de son indexe.

Pour le faire taire Pesadilla ne trouve pas mieux que d'allumer la radio, mais à son grand regret, les premières notes du morceau qui s'apprête à passer, fait vriller le cerveau d'Aless. Il me regarde comme pour savoir si je connais les paroles aussi.

- Puut your looving hannnnd ouuuut, babyyyyyyyyyyyyyyyy I'm beeeeeeerrggin!!! Commence-t-il.

Je décide finalement de me prêter au jeu lorsqu'il tend son micro fictif dans ma direction pour que je suive.

- Beggin', beggin' youuuuu. Put your loving hand out, babyyy
Beggin', beggin' youuuuu. Put your loving hand out, darling!!!Hurlons nous en cœurs, au grand désespoir de notre conducteur.

Nous hurlons comme des enfants, Aless tente de ridicule pas de danse, que le peu d'espace qu'il a, l'autorise à faire. Je sautille sur mon siège, et pendant un instant je ne pense à rien, juste la musique, et mes cordes vocales qui commencent déjà à me démanger tant nous gueulons.

Je croise le regard du chauffeur dans le rétroviseur intérieur. Il n'est plus en colère, mais il n'est pas pour autant content. Il me dévisage mais je n'arrête pas pour autant de chanter à en perdre haleine.

Le trajet est passé beaucoup plus rapidement que ce que j'aurai cru finalement.

Nous avons passé l'autre moitié du trajet à chanter avec Alessandro. Et malgré son insistance, García n'a pas sortit une note. Il a tous de même offert quelques coups dans les côtes de son homme dans l'espoir de le faire taire. Mais il s'est avéré qu'Alessandro est tenace.

Nous sommes arrivés à San Diego et il est prévu que nous passions la nuit dans un motel à l'écart du centre-ville.

Je referme la portière de la voiture, récupère mon sac et fais face à un motel miteux qui ne me donne pas vraiment confiance. L'enseigne lumineuse n'éclaire plus correctement et la lettre M de « Motel » clignote et grésille, signe qu'elle est en fin de vie.

Je suis tous de même les garçons dans cet établissement plus que douteux. Esteban et Lorenzo ne sont apparemment pas encore arrivés.

C'est une vielle dame pas très commode qui nous accueille.

Patience...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant