Chapitre 15- Pesadilla

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Des tremblements. Des gémissements. Les bruits des draps.

J'allume la lampe de chevet et comprends que ce bruit vient de l'homme à mes côtés.

Derrière la barrière de coussins, trempé de sueur, il tremble de la tête aux pieds. Il est en train de faire un cauchemar, quelle ironie.

Mon téléphone m'affiche 3h20. Je ne sais pas trop quoi faire sur le moment.

Je fini par contourner le lit et me baisse au niveau de sa tête en posant ma main sur son épaule.

Je le secoue légèrement en espérant que ce soit suffisant, mais aucune réaction.

J'y met alors plus de conviction et le secoue plus fort.

- Réveille toi García, t'es en train de faire un-

Pas le temps de finir ma phrase, ses yeux s'ouvrent en grand. En un claquement de doigt, il attrape mon poignet posé sur son épaule et me tire dans le lit en passant au dessus de moi, mon visage écrasé contre le matelas, il me fait une clé bras en y mettant de la force, s'il continue il va me le casser.

- García tu joue à quoi là ?! Lâche moi. T'as fais un cauchemar! C'est fini!

Mes mots prononcés, sa prise se relâche instantanément. Il recule et sort du lit. Je me redresse et le regarde, il semble... perdu. Il regarde tout autour de lui.

- Tu devrais te recoucher. Lui dis-je.

Il ne me regarde toujours pas et semble toujours dans un état second.

Je hais l'émotion que je ressens en ce moment. Il semble si... vulnérable ?

Prise de compassion, je m'approche de lui et lui attrape la main. Il pose enfin son regard dans mes yeux et sa respiration semble reprendre un rythme régulier.

Je le tire en direction du lit pour qu'il y retourne. Il ne lâche pas mes yeux du regard et j'avoue être légèrement déstabilisée.

Il s'allonge enfin, tourné vers moi et je remonte sur le lit.

- Ce n'était qu'un cauchemar. C'est... fini. Il ne réagit toujours pas alors je tente un peu d'humour. Pesadilla tuviste una pesadilla.
(Pesadilla tu as fais un pesadilla.)

Et sa lèvre se retrousse légèrement.

C'est infiniment petit mais je le vois. Il a sourit. Pas un sourire qui me donne envie de le brûler vif. Pour la première fois en ma présence, il a sincèrement sourit.

Il semble calmer et alors qu'il me fixe toujours, je me rallonge, disparaissant derrière les oreillers. Et ce n'est que lorsque sa respiration s'alourdit, me confirmant qu'il est bien repartit dans les bras de Morphée, que je m'autorise à mon tour à lâcher prise.











Du poids, c'est lourd, c'est dur et c'est chaud.

J'ouvre les yeux et les écarquillent en comprenant.

Je suis littéralement sous lui. Son menton posé sur le haut de mon crâne. Il a essayé de m'étouffer dans la nuit ou quoi?

Mon corps entier est recouvert du sien pendant qu'il tape son meilleur dodo.

Mon corps se raidit à cette découverte. Je n'ose plus bouger.

J'essaie de comprendre comment on en est arrivés là, et les oreillers éparpillés sur le sol me font comprendre qu'ils ont été retirés.

Je dégage un de mes bras et tente le second lorsque que je le sens se resserrer sur moi. Il m'a prise pour son doudou?

Je tente de nouveau de me sortir de là dessous mais cette fois, j'ai le droit à un grognement de mécontentement.

Patience...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant