Satan est une femme

21. Femme jusqu'au bout des seins (1)

— Tu vois ? C'est un véritable enfer d'avoir autant de volume, je ne peux jamais me faire de queue de cheval bien haute, bien serrée et bien classe comme celle d'Ivy parce qu'il y aura toujours la bosse, devant ou derrière et ça c'est quand l'élastique ne rompt pas. J'ai l'air ridicule.

— Mais non !

Willow me regarde avec scepticisme avant de se faire une queue devant aussi mal exécutée qu'elle l'avait prévu. Le truc est sans vie, écrasé sur la cime de sa tête, légèrement penché vers la gauche comme s'il essayait de fuir.

Je pouffe de rire en voyant le résultat et elle se vexe avant de rire à son tour.

— Tu as juste besoin de plus de force dans la prise. Viens-là.

Willow me passe son chouchou avant de me présenter son dos. Je m'approche un peu, ramasse sa chevelure dans mes deux mains et applique la technique que j'utilisais pour attacher ceux de Jeanne qui sont aussi volumineux. En tenant les cheveux d'une main et bien haut sur sa tête, je retire le chouchou d'entre mes lèvres avec la main libre et entreprends de lui attacher sa queue de cheval.

— Voilà.

Ses mains tâtent sa tête pour évaluer la qualité de ma démonstration.

— Oh wow ! Mais c'est injuste, tes mains sont bien plus grandes que les miennes, tu as déjà un avantage.

Je souris devant ce constat avant que Willow se tourne vers moi, souriant elle aussi.

— Je crois que je vais être obligée de demander à Rajeev de m'aider à me muscler les bras et les mains.

— Comme ça, tu pourras te faire des queues de cheval comme un homme, un vrai !

Nous pouffons de rire.

— Je suis juste à côté, je vous entends, intervient Rajeev qui soulève un poids avec son bras gauche.

— Je crois qu'on n'a pas oublié tes 2,10 m, 145 kg, Rajeev.

— J'ai gagné !! s'exclame Ivy qui joue aux cartes avec Darryl, Riley et Chanel sur la table à manger avant de faire une petite danse de la victoire.

Tristan et Sarah regardent un match de soccer au salon et sont très investis, on ne les entend crier que quand des buts sont marqués. Borsha, elle admire son colosse se muscler et faire danser ses pectoraux à la cuisine avec nous. La maisonnée est très bruyante avec tout ce petit monde éparpillé un peu partout, mais je note tout de même que c'est un tantinet plus calme que d'habitude.

Il manque quelque chose, élément le plus bruyant, agité, désordonné et alcoolisé de tous, j'ai nommé-

— Ariès...

— Oh mon dieu...

Je réalise un peu tard que toutes les conversations se sont arrêtées, seul le match au loin se fait ouïr.

— Seigneur...

— C'est pas possible.

— Elle est folle.

Quand je lis le scandale sur le visage de Borsha, Willow et Rajeev, mes yeux quittent les yeux de biche de Willow pour suivre son regard ainsi que celui des tous.

Je crois halluciner lorsque je vois Ariès descendre les escaliers, se rendre jusqu'à la cuisine, ouvrir le frigo, en sortir une bûche, se mettre à la découper, se verser du lait et commencer à déguster son dessert sur le comptoir, dans le plus grand des calmes, comme si elle ne porte pas rien d'autre qu'un jean, les seins à la vue de tous.

Putain...

Comme les autres, je suis sans mots, médusé, incertain de s'il s'agit d'un rêve où de la réalité. À nouveau, elle attrape le verre et boit goulûment son contenu, faisait couler un peu de lait par le coin de ses lèvres. Parfaitement hypnotisé, je contemple comme la goute de liquide blanchâtre s'échappe de ses lèvres garnies avant de glisser en direction de son cou.