Satan est une femme

13. Mari et femme (1)

— Je peux le faire. Je vais y arriver. Je vais le faire sinon je suis une pute. C'est juste une femme. La plus belle des femmes, mais juste une femme. Je peux le faire.

— Arrête de marmonner ça et va la voir.

Je me tourne vers Borsha qui mache un croissant.

Mon regard retourne vers elle et mon courage s'envole aussitôt.

— Ok, peut-être plus tard. Attendons que Tristan revienne.

— Absolument pas. Si tu n'y vas pas de suite, je vais faire comme Hugo.

Mon regard retourne vers Borsha quand je comprends qu'elle va me faire le coup qu'Hugo me fait toujours. Ses lèvres brunes s'élargissent dans un sourire malicieux alors qu'elle ouvre la bouche.

— RILE-

Je lui ferme la bouche avant qu'elle ne puisse crier le nom de Riley qui ne semble pas avoir entendu, trop occupée à remplir son assiette au loin.

— Ok, ok, je vais aller la voir.

— Et l'inviter.

— Et l'inviter.

Les jambes telles de la gelée, je me lève.

— Allez vas-y ! dit-elle en me claquant les fesses comme si j'étais un cheval de course.

Je m'empresse de me diriger vers Riley pour ne pas avoir le temps de me dégonfler. Je me plante juste derrière elle qui est en train de prendre un croissant sur la petite table où un déjeuner a été mis à la disposition de tous après la réunion d'il y a un quart d'heure. J'en profite pour la détailler ; sa chevelure sertie de diverses breloques plus jolies les unes que les autres, un tatouage derrière son oreille percée à plusieurs endroits, les formes de son corps.

Elle se tourne enfin et sursaute en me voyant, faisant tomber le plat qu'elle venait de remplir.

— Oh mon dieu !

— Je- désolé, je ne voulais pas t'effrayer.

— Non... non c'est rien je... je ne m'attendais juste pas à ce que tu te tiennes derrière moi comme ça.

Elle se penche pour ramasser les fruits et le croissant tombés au sol. Je regarde Borsha, car je n'avais pas prévu de la faire échapper son déjeuner. Borsha me menace du regard, me pointant le sol. Je fronce les sourcils avant de comprendre qu'elle veut que je l'aide à ramasser le dégât.

Je m'empresse de m'accroupir à mon tour, mais le fait un peu trop vite et dans mes pantalons qui ne sont pas faits pour cette position, je perds un peu l'équilibre. Mon front va cogner celui de Riley.

— Aouch!

Je mets ma main sur ma bouche.

— Pardon, je ne voulais pas-

Elle lâche un petit rire qui me laisse parfaitement subjugué et qui aspire ma parole.

— Ça va aller, rit-elle de nouveau en continuant à ramasser les raisins un à un. Ses faux ongles lui rendent clairement la tâche difficile, alors je me joins à elle. J'ignore quoi lui dire, l'accident m'a fait oublier mon plan.

— Comment va ta copine ? me demande-t-elle en mettant un autre raisin dans l'assiette.

— Ma copine ?

Son regard de braise monte vers moi et fout le feu à mon être entier.

Fuck...

— Celle avec qui tu devais regarder le film. Comment va-t-elle ?