L'amour à ses raisons que la raison ignore.

Des fois, elles parlent à ma place

Point de vue : Draco

En arrivant devant le manoir, je regarde le grand portail qui nous surplombe de toute sa hauteur.
Je me tourne vers le brun qui avait l'air tout aussi stressé que moi.

Draco : tu peux continuer de me vouvoyer en présence de ma mère, elle vouvoyait mon père, ça ne la dérangera pas.

Harry acquiesça silencieusement en ne quittant pas le grand portail froid des yeux.

"Est-ce qu'on peut s'embrasser avant d'y aller ?"

Je laisse mes lèvres s'étirer en un sourire amusé et m'approche de lui.
Je sens son souffle contre mes lèvres, je comble l'espace qui me séparait du fruit de mes désirs. La douce chaleur de sa peau me réchauffe tout le corps dans un frisson étrangement agréable. À chaque fois que je l'embrasse, j'ai l'impression que c'est la première fois qu'on échange un moment pareil, peut importe le nombre de fois qu'on l'a déjà fait, je ressens toujours autant de sensations que la première fois. J'ai même l'impression que j'en ressens un peu plus à chaque fois.

Nos lèvres bougent en même temps, j'ai l'impression d'être emporté dans le tourbillon des vulgaires papillons qui ne veulent plus me laisser tranquille, ma main droite s'est perdue depuis longtemps dans ses cheveux ébouriffés et la gauche repose sur le bas de son dos. Harry à entouré ses bras autour de mon cou. Les oiseaux chantent, la brise souffle doucement autour de nous, mais, bêtement, j'ai l'impression qu'elle ne nous atteint pas vraiment, comme si elle nous contournait pour nous laisser notre moment rien qu'à nous.

À bout de souffle, on se sépare en souriant. Enfin, je souris. Harry à l'air terrifié.

Draco : Harry. Ça va bien se passer. D'accord ? Je sais que l'endroit ne te t'appellera pas des bons souvenirs, si tu veux on ira pas dans les pièces qui pourraient raviver tes traumas, ça te va ?

Je le vis se calmer un peu avant de l'entendre chuchoter : "est-ce que vous allez me présenter comme votre petit-ami ?"

Mon regard se perd dans les émeraudes qui lui servent d'yeux. J'avais pensé à ça depuis le moment où je lui avais demandé de venir avec moi. Mais je n'avais pas trouvé de réponse à la question. Ma mère sait pertinemment, pour une raison que j'ignore, que je suis amoureux de Potter depuis plusieurs années, donc même si je lui dis qu'on est seulement amis, elle saura que c'est sûrement faux.

Draco : oui mon cœur, je vais te présenter comme mon petit-ami.

Je le vis rougir sous mon surnom, j'adore quand je le fais rougir. Il acquiesce d'un air rassuré et m'entraîne par la main vers le portail.
Il s'ouvre en détectant ma présence et nous permet d'avancer jusqu'à la porte d'entrée.

Point de vue : Harry

Je sentais les mains froides des gars qui nous avaient attrapés tout autour de moi. La mère de Draco n'était plus devant la porte, à la place, il y avait Lucius Malfoy. Son sourire glacial me traversa tout le corps en un frisson d'effroi.

Hermione cria, Ron essayait de se débattre pour aller l'aider. J'avais mal partout. J'avais peur.
Qu'est-ce que je fais ici bon sang ?
Qu'est-ce que je fais ici ?

Il fait trop sombre, presque noir. Il n'y a plus de chants d'oiseaux autour de nous. J'arrive juste à entendre les voix des salauds qui nous ont amenés ici et qui parlent avec les Malfoy.

Je vais mourir. Ils vont appeler Voldemort et...

"Harry ? Ça va mon coeur ?"

Je cligne des yeux le plus fort que je peux, je sens la main de Draco dans la mienne, Narcissa Malfoy est devant moi, elle n'affiche plus un sourire radieux. Elle a l'air terriblement inquiète.