Baudelaire

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Point de vue : Harry

"Dépêchez-vous par Merlin ! On part dans dix minutes !"

Pansy nous criait dessus parce que nous n'étions pas prêts, je peux la comprendre, elle avait débarqué dans notre chambre alors que nous dormions encore et que nos valises étaient censées être préparées.

La nuit avait été courte, le blond m'avait expliqué que le plan de Ginny n'allait pas marcher et que, au contraire, j'étais en fait tombé encore plus amoureux de lui.

Et puis, alors qu'il s'apprêtait à me faire regretter d'être sorti de la chambre alors qu'il me l'avait interdit, quelqu'un avait toqué à la porte. Il était presque minuit et le ciel n'était plus éclairé que par la lune.

Les étoiles n'étaient pas là, ce qui rendait la nuit étrangement uniforme. L'atmosphère était en effet chargée d'un épais brouillard que seule la lumière du satellite réussissait à percer.

Quand le blond avait ouvert la porte avec un air méfiant, je m'attendais à tout sauf à voir 'Paze. Après de longues explications, il nous avait convaincus de le laisser entrer.

"Vous ne comprenez pas. Cé' m'a dit où vous partez, et cet endroit est rempli de fées." Avait-il déclaré en s'asseyant sur le bureau.

"Super. Mais je crois que j'ai loupé la partie qui explique en quoi ça te concerne." Avait répliqué le blond torse nu en me passant un bras protecteur autour des épaules.

"Vous aurez besoin de moi ! Vous allez là-bas au moment de Halloween, et cette fête est très symbolique chez nous. On a l'habitude de...hum... sacrifier le premier être répété aux alentours de notre forêt, pour honorer les étoiles et la nature qui nous accueille. Si vous êtes là-bas au mauvais moment, seule une fée peut vous sortir de ce mauvais pas. Et je serai là au cas où !" Avait-il déclaré sans hésitation.

Un frisson m'avait parcouru le dos quand il avait parlé de sacrifice, j'avais oublié que les fées étaient des créatures sans pitié à cause de Cé' et de ses bonnes manières. Mais c'est vrai qu'elles sont réputées pour être dangereuses quand elles le veulent.

"Mais...Cé' sera avec nous. Donc on n'a pas besoin de toi. Et puis, pourquoi tu viens nous le demander à nous ? C'est Pansy qui organise ça." Avais-je chuchoté.

La fée était donc repartie, les mains dans les poches et un sourire bien trop confiant à mon goût plaqué sur les lèvres.

Je jure par Merlin que quand il est sorti, il m'a lancé un clin d'œil.

Ensuite, pour le plus grand malheur de mon maître, je m'étais écroulé de sommeil dans ses bras, remettant notre partie de jeu à plus tard.

"Bon tu te dépêche, mon cœur ?"

La voix du blond m'avait sorti brutalement de mes pensées, j'étais assis comme un idiot devant ma valise et rien n'était encore dedans.

"Allez je vais t'aider." Avait-il chuchoté dans le creux de mon oreille, me faisant frissonner malgré moi.
Mais ce n'était pas un frisson effrayant, c'était un frisson étrangement agréable.
Quand il m'avait expliqué que j'étais tombé encore plus amoureux de lui, j'avais soudainement compris certains éléments jusque-là inexpliqués.

Le contact de sa peau sur la mienne qui me paraissait si agréable qu'il avait l'air venu d'un autre monde, les effets que sa voix me procurait qui s'étaient vus accentués depuis quelques temps, le manque terrible que j'éprouvais quand je n'étais pas avec lui et l'apaisement intense dans lequel sa présence me plongeait.

Et quand il avait souligné que nos âmes étaient sûrement encore plus unies désormais, j'avais émis l'hypothèse que c'était peut-être à cause du lien qui avait augmenté que je n'arrivais plus à l'appeler "Draco" sans me faire réprimander par ma conscience.

L'amour à ses raisons que la raison ignore.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant