Chapitre 6

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Stiles n'était pas à son aise, vraiment. Pourquoi était-il actuellement en train de suivre Scott et Allison déjà ? Ah, oui. Ils connaissaient Jackson. Son Jackson. Enfin, celui avec qui il devait faire son devoir. Parce que Stiles avait fini par accepter de raconter à la jeune femme la raison pour laquelle il s'était retrouvé à faire une crise d'angoisse dans les toilettes. Il n'était pas pour mais elle avait insisté. Beaucoup. L'hyperactif n'étant plus du genre à vouloir faire attendre les gens lorsqu'ils voulaient quelque chose par peur de se prendre des coups de bâton avait donc craqué, révélant ainsi qu'il devait rejoindre ce Jackson, qu'il s'était perdu et, voyant l'heure défiler, avait un peu paniqué... Il avait honte, encore actuellement, mais Allison n'avait pas eu l'air de le juger. Elle avait ri, mais sans moquerie. En fait, c'était un rire doux, aussi doux que sa voix alors, il ne s'était pas vraiment offusqué et même si cela avait été le cas, il ne lui aurait rien dit. Cela n'aurait pas été très correct de lui faire ça alors qu'elle le traitait bien.

Scott, c'était autre chose. Sans être méchant avec lui, il lui faisait toutefois bien sentir qu'il ne voyait pas sa présence d'un très bon œil. Il lui jetait régulièrement des regards froids et serrait dans le même temps sa main sur la hanche d'Allison, comme s'il avait peur que Stiles la lui vole. Pourtant, ce n'était pas du tout le but de l'hyperactif ! Loin de lui cette idée. A vrai dire, il n'y avait pas pensé une seule seconde. Il ne pensait pas aux filles, à l'amour, à toutes ces frivolités. Lui, tout ce qu'il voulait pour l'instant, c'était... Vivre sa petite vie tranquille sans embêter personne et, accessoirement, se reconstruire. Réapprendre à vivre dans ce monde sans cris incessants, sans coups à chaque mauvaise attitude, où la communication était la clé et où la haine ne dirigeait pas tout. Alors pour être honnête, Stiles se fichait complètement d'Allison au niveau sentimental. D'abord, il se concentrait sur lui-même et une fois qu'il arriverait, il envisagerait peut-être de sociabiliser et, un jour, songer à tomber amoureux. Ce n'était donc pas sa priorité. De toute manière, si on lui demandait maintenant ce qu'était l'amour pour lui, il ne saurait pas quoi répondre, parce qu'il ne savait plus ce que c'était. Il ne connaissait plus aucune forme d'amour, il en voyait juste certaines de loin. Son père l'aimait sans doute : mais il l'avait si peu vu à sa libération d'Alvan qu'il ne savait plus ce que cela faisait, d'être aimé par son paternel. Tout ce qu'il avait, c'était un aperçu, mais il ne le ressentait pas.

Toutefois, pour montrer à Scott qu'il n'avait aucune intention de marcher sur ses plates-bandes, Stiles resta à distance raisonnable et laissa le petit couple le conduire jusqu'à Jackson qui, à l'heure qu'il était, devait être hors de ses gonds. Deux heures qu'il avait attendu parce que, oui, Stiles était resté inconscient un bon moment. Alors, forcément, Stiles appréhendait et ne pouvait empêcher le stress de le faire frissonner sans arrêt. Chaque pas qu'il faisait le rapprochait de Jackson et de sa colère somme toute légitime à ses yeux et l'hyperactif ne pouvait s'empêcher d'avoir peur, d'être carrément terrorisé. Il ne disait rien et faisait comme si de rien n'était, mais son odeur ne trompait pas et Scott lui jetait d'étranges regards de temps à autres.

- Le voilà ! Finit par indiquer Allison.

Stiles releva les yeux et vit une espèce de petit café réservé aux étudiants incrusté dans un des bâtiments du campus universitaire. Il y avait une terrasse, quelques tables et l'intérieur avait l'air de donner sur une petite extension servant également de restaurant. Et Allison avait raison. Jackson était installé à sa petite table devant une tasse de café bue à moitié, accompagnée de deux biscuits bruns. Son sac de cours était à ses pieds et son regard bleu océan était rivé dans leur direction. Sur lui. Les frissons de Stiles se firent plus forts et sa peur gagna en intensité alors que déjà, il regrettait d'avoir suivi Scott et Allison. Il aurait dû... Envoyer un message au blond en espérant que celui-ci ne lui en veuille pas trop. Oh, il allait s'excuser, là n'était pas le problème : c'était sa réaction directe qu'il craignait.

Les Doigts d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant