Stiles ne s'effondra pas contre le sol, mais bien contre une épaule et un torse ferme. Les bras qui l'entouraient étaient réels et le retenaient un peu trop efficacement. L'hyperactif eut du mal à reprendre sa respiration pour le moins saccadée tant le stress le submergeait. Il n'avait plus de forces, plus d'énergie pour résister et endiguer toutes ces choses qui l'écrasaient. La main qui monta se caler dans ses cheveux manqua de le faire geindre et il se crispa instantanément, comme s'il pensait que ce mouvement était le début d'un coup. Mais l'impact en tant que tel ne vint pas. Il fut des plus doux et la caresse légère qui lui fut appliquée fit rater à son cœur bon nombre de battements.
Stiles ne comprit pas. En fait, il ne chercha même pas à éclaircir la situation, tout simplement parce qu'il n'était pas en état. Ses doigts serrèrent la chemise de l'homme sans même qu'il s'en rende réellement compte. A vrai dire, il n'était plus vraiment lui-même. Pouvait-on lui en vouloir ? Il avait résisté, longuement, avait dépassé ses limites tout simplement parce qu'on ne lui laissait pas d'autre choix. Stiles détestait les foules, et tous ces gens dans le loft en constituaient une. Pour lui, il s'agissait d'étrangers, d'inconnus, de prédateurs potentiels. Il était seul : à leur merci à tous. Alors, il était naturel qu'il finisse par céder.
- Tout va bien, entendit-il. Respire.
La voix de l'homme était-elle aussi douce que ne l'étaient ses gestes ? Il semblerait. En tout cas, elle caressa son cœur dans le sens du poil, à tel point qu'il eut envie de l'écouter. Et il essaya de faire ce qu'il disait, mais sa propre instabilité le perturbait alors même qu'il ne pouvait s'empêcher de s'accrocher à lui.
- J-je... J'vais... T-tomber... Peina-t-il à articuler.
- Je te tiens et je ne te lâche pas. Respire.
Stiles peina à exécuter sa demande tant l'angoisse l'avait atteint. Si ça continuait, il allait s'évanouir et ce n'était pas le moment. Mauvaise nouvelle pour lui : des points colorés dansaient déjà devant ses yeux et sa vue était floutée par les larmes qui s'étaient mises à couler. Sa prise déjà fébrile sur le haut de l'homme s'affaiblit sensiblement.
- Reste avec moi.
Pourquoi aimait-il déjà cette voix ? Pourquoi avait-il toujours été du genre à apprécier ce qu'il n'avait pas le droit d'aimer ? La voix d'un homme ne devrait pas lui faire quoi que ce soit, si ce n'est susciter de la peur en lui. Et en soi... Elle le terrifiait, mais pas complètement. Oui, il était terrorisé, était à deux doigts de perdre connaissance. Or ce timbre... Lui faisait vraiment quelque chose. Peut-être qu'il le calma un peu. Pas complètement. Juste un tout petit peu.
- Je vais te porter, d'accord ?
Stiles n'arriva même pas à savoir s'il avait hoché la tête ou non tant il était déjà à l'ouest. Une chose était sûre, il était incapable de le repousser ou même simplement de contester. Il entendait toujours la voix de cet homme, ce qui était bon signe, mais... Il avait l'impression de ne plus vraiment le sentir.
Ainsi, Derek put passer ses mains sous ses fesses de manière très brève afin de les faire glisser sous ses cuisses alors que les bras de son précieux fardeaux avaient fébrilement été passés autour de son cou. La tête de l'adolescent reposait donc un peu sur son épaule, sa joue pâle contre la peau tannée de son cou.
- Tout va bien, souffla-t-il.
Stiles ne hocha pas la tête, mais son odeur et les battements de son cœur suffirent à Derek pour qu'il comprenne qu'il avait été entendu. Il se calma très légèrement. A peine, mais assez pour rester conscient et ne pas céder à l'évanouissement qui continuait de le menacer.
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Les Doigts d'Or
FanfictionUn bar. Un piano. Une rencontre. Une série de hasards qu'on aime avec une petite touche de fragilité. Une histoire d'amour possible entre un Derek en mal d'amour submergé par la solitude et un Stiles trop doux pour son bien, cachant des stigmates qu...