OS 7- La fête de la musique- 1

163 16 20
                                    

Ernest

─ Ernest, tu as terminé ton rapport ? s'inquiète mon collègue et ami Louis Dallambert qui passe une tête littéralement à la porte de mon bureau. D'où je suis, je ne vois pas son corps et on pourrait croire à une tête chauve volante.

Il est le roi des bons plans qui se terminent en plans foireux. Nous avons passé nos thèses ensemble et cela crée des liens.

─ Oui, j'ai répondu extatique, fier de moi. J'ai publié mes travaux scientifiques et j'ai terminé de donner des cours, c'est la grande vie, je suis en vacances pour deux mois.

─ Dire que tu t'embêtes à travailler alors que tu pourrais être rentier ! Tu n'as rien compris à la vie !

─ J'aime enseigner les sciences et faire de la recherche ! Ce n'est pas du travail c'est une passion.

─ Quel épicurien ! se moque-t-il.

─ Que me vaut le plaisir de voir TA TÊTE ce soir ?

Il baisse son crane penaud, ah ! ah ! je savais qu'il y avait un plan foireux en vue. J'aurais dû parier.

─ On a besoin de toi pour la fête de la musique, l'orchestre de la fac s'est inscrit pour jouer près de République et il nous manque un saxophone.

─ Non je n'ai pas répété.

─ Ne dis pas de bêtise ! Tu connais ces morceaux par cœur, on les a travaillés ensemble au conservatoire. Ce ne sont que des partitions faciles. On aura qu'une douzaine de morceaux à jouer en boucle, c'est tranquille ! on va s'amuser et c'est pour le prestige de notre fac. C'est bien que les profs s'impliquent.

─ Tu ne vas pas me lâcher ? je devine embêté.

─ Tu as gagné je veux que tu viennes alors je ne cèderai pas. Je compte sur toi ? Il y aura tous les musiciens de la fac.

─ Mais je suis leur prof ! Je ne suis pas cool !

─ Tu es mégacool tu sais bien que tout le monde t'adore et tu mets une énergie folle. Et puis cela te fera du bien de quitter tes bouquins et de sortir pour de vrai.

Pour ce que ça m'apporte ! Je pense sans le dire à haute voix.

─ C'est nul de commencer deux mois de vacances par une corvée ! Tu m'en devras une ! je sens que je cède déjà.

─ Tu vas t'amuser. On jouera une heure devant un restaurant à république puis on enchaine par les quais, puis un bar, on en aura plein les pattes !

─ Ce sera bien pour ta tête d'avoir des pattes !

Il me regarde avec des yeux ronds, ne comprenant pas mon humour.

─ Bon, envoie-moi les partitions, j'ai quoi ? Trois jours pour réviser, je te retiens.

Je suis un gars verni comme on dit. Je vis dans l'appartement que mes parents m'ont laissé à Neuilly sur l'ile de la jatte avec vue sur Paris et la tour Eiffel. Je bosse à la Sorbonne, quelques heures par semaine et je n'ai même pas besoin de mon salaire, ce qui ne gâche rien. Je n'ai juste pas hérité d'un physique, je suis un petit gros des cheveux châtains épais et un léger problème de transpiration. Je n'aime pas la foule et d'autres petites phobies, alors je ne me déplace qu'en scooter ou en vélo dans la capitale.

J'ai joué des années dans l'orchestre, avec Louis et Anakin, mon meilleur ami, un célèbre professeur de physique qui dirige désormais l'orchestre.

J'ai arrêté quand Marie-Véronique m'a envoyé bouler après que j'ai tenté maladroitement de la draguer. Quand elle me voyait arriver, elle me regardait comme une merde et j'en ai eu assez de faire semblant de ne pas le remarquer. Cela m'arrangeait j'avais besoin de temps pour mes recherches. Le pire, c'est que je n'étais pas si amoureux d'elle que cela, juste une illusion passagère, qu'elle aurait pu me convenir. Je suis bi et j'aime un peu tous les genres, je n'ai jamais vraiment trouvé quelqu'un qui me conviendrait, à mon avis cela ne doit pas exister.

OS d'été - Des Boys love sous le soleil exactementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant