OS 7- La fête de la musique-2

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Ernest

Je suis arrivé au lieu de rendez-vous assez stressé à l'idée de jouer sans avoir répété. Le résultat est sans appel, malgré une douche, je suis trempé de sueur. Je me déteste.  Nous nous installons avec les serveurs qui sont tous italiens. C'est original cela, pas sûr que la boite est le droit de contourner le droit du travail français.

Je parle italien, mais je ne l'ai pas indiqué à la fille qui est à côté de moi.

J'ai besoin de me concentrer sur la musique, même le repas sera perdu pour moi.

Enfin ça c'était jusqu'à ce qu'un gars arrive en sweat et se change, laissant place à une fil ...un gars, un peu des deux indéterminés et surtout magnifique. Des cheveux soyeux, épais et lisse qui encadrent son visage, des traits de madone, un mix entre la Joconde et la beauté de la Vénus. Des lèvres minces sont la seule marque de son côté masculin, des grands cils qui battent sur des yeux de biche. Je le vois comme un ange et il me plait horriblement.

Je crois que ce qui me plait par-dessus tout c'est le fait que ce soit mélangé et mixé.

Au moins mon stress à l'idée de jouer s'est envolé, je suis tombé amoureux à la place.

Le gars m'a mis un vent monumental, il parle à ses collègues, il court les castings et il a encore raté.

Il assume son homosexualité, sa vie à l'air de lui convenir et il ne veut pas de moi.

Nos étudiants nous charrient contents que nous les accompagnions; pour la fête de la musique, ils essayent de gratter des points bonus, ils ne perdent pas le nord.

Puis c'est l'heure de notre concert devant le restaurant.

Je n'ai pas à m'inquiéter de transpirer, je suis déjà une fontaine donc je peux bouger tant que je veux c'est déjà mort. En plus le garçon qui me plait me dédaigne. C'est marrant, car il a l'air d'aimer quand je le mate, cela ne me fait pas de mal de regarder un joli corps en jouant, cela me motive.

Ses yeux glissent parfois sur moi comme une caresse, voire une promesse. J'ai assez vu des regards de dégout pour que celui-là me rassure.

Nous allons partir, il me restera à oublier ce garçon, je vais avoir du mal, cela j'en suis sûr. J'ai eu quelques aventures masculines, plutôt bonnes d'ailleurs, mais à chaque fois des garçons volages.

Je bois déshydraté, mon saxo est emballé et j'ai le lieu du prochain rendez-vous, quand le bel italien daigne venir me parler.

Il s'appelle Gia, et waouh il est si beau.

─ Tu es gay ? Parce que je suis un garçon et je suis gay moi ! insiste-t-il avec son bel accent.

Je lui murmure à l'oreille en italien.

─ Je suis bi ou queer et je veux juste te connaitre pour l'instant. Je suis bien trop vieux pour toi !

─ Tu rigoles, j'ai vingt-quatre ans et tu ne dois pas avoir beaucoup plus. Je n'ai que le dimanche et le lundi en congé on pourrait se voir ?

─ J'ai trente-deux ans, un petit problème de transpiration... Bon il y a une exposition de peinture au petit palais, cela te dit ? Et nous pourrions aller au restaurant.

─ Pas une pizzéria, exige Gia.

Il a son caractère, mon petit italien. Nous avons échangé nos numéros.

Gia le jour du rendez vous

Je me demande que porter pour aller au musée. J'ai des grandes jambes, on dirait des échasses. Je ne peux jamais être discret, sauf caché sous une capuche. Je choisis un jeans noir et une chemise blanche, cela accentue mon côté mec. J'attache mes cheveux dans une natte discrète.

Nous avons rendez-vous devant le musée, il m'a envoyé un bref SMS. J'y vais, redoutant de perdre mon temps. Quand je le retrouve, il porte un jeans et un tee-shirt noir. Il a oublié pour le restaurant, cela me paraissait trop beau. Ce n'est pas grave, j'espère que nous allons baiser et qu'il va assurer. Je suis curieux de le gouter. Il sourit, comme s'il devinait mes pensées qui l'amusent. Il me guide en mettant sa main dans mon dos et je me retiens de ronronner.

Nous visitons le musée, je le découvre avec une culture folle, il me commente les œuvres et j'adore. Sa voix me berce. Quand nous sortons, il est déjà treize heures.

─ Andiamo a mangere.

Je hoche la tête, regrettant qu'on n'aille pas tout de suite dans un lit. 

Il m'emmène dans un fabuleux restaurant, trois étoiles et il rentre malgré son tee-shirt. Nous parlons beaucoup et j'observe mes collègues de ce restaurant. Ils me fixent eux aussi, je crée toujours la surprise.

Le repas est plus que délicieux, c'est fabuleux. Mon menu est sans prix, je me demande combien cela va couter. Il m'a pris la main et me précise que je suis invité. Cela me fait plaisir, c'est agréable, mais j'ai conscience de ne pas mériter un tel traitement.

Il sourit et caresse du doigt mes cheveux qu'il fait voler.

J'ai attrapé sa main en le regardant fiévreusement. Je suis décidé à foncer.

─ Je te veux.

─ Soit heureux, tu m'as.

Je rigole d'un gloussement pas très classe. Je suis surpris de son courage, cela m'a rappelé quand il a joué de la musique en s'agitant. Il a mis le feu au publie et là c'est à moi qu'il met le feu.

─ Allons y je le presse.

Je découvre qu'il est en scooter. Cela me rappelle l'Italie. Je n'ai pas osé m'y mettre depuis mon arrivée en France, déjà deux ans quand même.

─ Tu veux venir chez moi ou nous allons chez toi

─ Chez toi je suis en colocation, nous ne serons pas tranquille.

L'appartement est magnifique, meublé avec gout des antiquités et des choses de valeur, la vue est superbe. Il est derrière moi, me laissant découvrir.

Je me retourne brusquement pour l'enlacer, mais il se recule gêné.

J'ai transpiré, il faut que j'aille me doucher ;

Je l'arrête et l'embrasse. C'est tout de suite ! et je veux sa transpiration.

Il doit lire sur mon visage ma détermination et souris.

Que dire ensuite, les caresses ont coulé de source, il est aphrodisiaque. Ce mec est un vrai mec parfait. Je l'adore. Je crois qu'enfin j'ai eu  un peu de chance.

Il ne me lâche pas et je ne compte pas le lâcher non plus.

Fin de L OS la Fête de la musique

OS d'été - Des Boys love sous le soleil exactementOù les histoires vivent. Découvrez maintenant