La petite ville de Hawkins accueille une nouvelle résidente, Sydney Johnson. Elle va rapidement comprendre que les rumeurs concernant son nouveau chez elle ne sont pas infondées, voire même très loin de la vérité.
Fort heureusement pour elle, elle n...
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Si mon père me trouvait folle, que devais-je penser d'Eddie? Venir jusqu'ici était probablement la chose la plus risquée qu'il pouvait faire, et ce pour deux raisons. Tout d'abord la première, évidente, était que si quelqu'un le voyait, c'en était fini pour lui. Et la deuxième raison se trouvait au rez-de-chaussée à l'heure actuelle. Si jamais mon père découvrait sa présence.. Je ne préférais même pas l'imaginer. J'ouvris la fenêtre et invitai Eddie à monter en silence ; le mur était recouvert de treillis servant de tuteur pour le lierre, il pouvait y grimper comme à une échelle. Je l'aidai à passer par la fenêtre et il me serra aussitôt dans ses bras. Son étreinte embua mes yeux de larmes.
« - Mais qu'est ce que tu fiches ici?! Tu es complètement fou! - T'as raison je suis fou. De toi. Et c'est pour ça que je suis là. Écoute, je peux pas imaginer ne pas t'avoir à mes côtés pour ce qu'on s'apprête à faire. Tu fais partie de la bande maintenant, et tu fais partie de moi surtout. - Eddie! Tu dois partir! C'est trop risqué pour toi ici. Est ce que les autres savent que tu es ici? - Oui, et même si certains étaient contre, ils m'ont laissé venir. - Vous êtes donc tous fous. - Écoute, je sais que ça va être très compliqué pour toi d'être présente, même impossible. Et je serai prêt à l'accepter si vraiment j'ai pas le choix. Mais je voulais au moins te dire au revoir. On sait jamais ce qui peut se passer là bas. Et j'avais pas envie que l'image qu'il te resterait de moi si jamais ça tourne mal, ce soit celle d'un crétin coincé dans un camping car pourri te faisant coucou. Je voulais m'assurer qu'il te reste quelque chose de plus fort. Je voulais que tu saches que.. - Que? - Rien, laisse tomber. On verra plus tard. S'il y a un plus tard bien sûr. - Évidement qu'il y en aura un! Je vous interdis de mourir, que ce soit toi, Max, ou n'importe lequel d'entre vous. Est ce que c'est clair? - C'est clair. - Je préfère ça. Eddie m'attira vers lui en m'embrassa. Je pouvais sentir la peur qu'il ressentait comme si c'était la mienne. - J'arrive pas à croire qu'on va faire ça sans toi. - Je sais! C'est ridicule! On a tous travaillé si dur pour en arriver là où on en est! On a tous traversé des choses qu'on ne méritait pas. Et me voilà coincée là. Dans cette stupide chambre. Et pendant que vous allez risquer votre vie, je vais rester là à ne rien faire d'autre que me ronger les sangs. Je ne vais pas le supporter. J'entendis alors les pas de mon père dans l'escalier. Cache toi, vite! Dans la penderie! A peine avait-il eu le temps de se glisser à l'intérieur que mon père ouvrit la porte. - A qui est ce que tu parles? Demanda mon père. - On n'a plus le droit d'exprimer sa colère à haute voix maintenant? - Je suis certain d'avoir entendu deux voix. - Eh oui mon cher papa, je me moque de toi et de ta réaction ridicule de tout à l'heure en t'imitant. - Ne joue pas à ça avec moi Sydney. Ou ta punition se verra encore plus longue. - Fais ce que tu veux, ça m'est égal. Tu as déjà tout gâché en interdisant Eddie de me revoir. Alors rester dans cette minuscule chambre pour l'éternité ne changera pas grand chose. - Tu ne comprends vraiment rien. Si je fais tout ça c'est pour toi. Pour ton bien et ta sécurité. - Tu te trompes sur toute la ligne. Et je te le prouverai. Quoi qu'il m'en coûte. - Tu es ridicule. - Je me demande de qui je tiens. - Ça suffit! Tu as gagné, je vais me débarrasser de la moto, je vais la revendre! Donne moi les clés. Je m'exécutai, plus rien de ce qu'il pouvait dire ou faire ne pouvait me mettre plus en colère que je ne l'étais déjà. - On en a terminé? - Oh non Syd crois moi, ça ne fait que commencer, je n'en ai pas fini avec toi. - A ta guise. Maintenant, si tu veux bien sortir de ma chambre. - Rien ne me ferait plus plaisir. »
Il s'en alla en claquant la porte et je l'entendis maugréer en descendant les marches. Je n'en avais que faire de tout ce qu'il voulait mettre en place pour me gâcher un peu plus la vie. J'avais même hâte de lui prouver qu'il avait tort. Je voulais l'entendre se répandre en excuses, aussi bien à moi qu'à Eddie. J'étais tellement en colère que je tremblais de tout mon corps. Eddie entrouvrit la porte de la penderie et attendit que je lui donne le feu vert pour sortir de sa cachette.
« - C'était moins une, il est vraiment en colère, dit-il en chuchotant. - Je le hais. - Dis pas ça. Tu es juste en colère, et je comprends. Il veut juste te protéger au fond. Bon ok, peut être pas de la bonne manière et sûrement pas en employant les bons mots. Mais il s'inquiète pour toi, il a peur. - Peur de toi! C'est tout! Il est têtu comme un âne, il ne veut pas m'écouter! - C'est pas grave. On arrivera peut être a le faire changer d'avis quand on en aura fini avec Vecna. - Et même s'il ne change pas d'avis, une fois que ton innocence aura été prouvée, il ne pourra pas m'interdire de te voir éternellement. Je n'aurai pas 17 ans toute ma vie. Que ça lui plaise ou non, il devra me laisser prendre mes décisions seule dans un an. - Si ça pouvait se passer autrement.. - Peu importe. Je m'occuperai de lui plus tard. Pour ce qui est du plan, je veux toujours en être. - Et comment tu comptes échapper à la garde de ta sentinelle? - Eh bien.. J'ai ma petite idée là dessus. Mais je vais avoir besoin de toi pour ça. - Tout ce que tu veux, tant que ça entre dans mes compétences. - C'est tout à fait dans tes cordes! Si tu veux bien m'accorder une minute. »
Je me dirigeai vers le bureau et griffonnai un mot à mon père. J'avais beau lui vouer une haine indescriptible à l'heure actuelle, il n'en restait pas moins qu'il était la seule famille qu'il me restait. Je m'apprêtais à le trahir encore une fois, la moindre des choses était de lui dire ce que j'avais sur le cœur. J'espérais simplement ne pas lui écrire une lettre d'adieu.
Papa, Je sais que j'ai dépassé les bornes, je sais que je t'ai causé du soucis. Et crois moi, même si je n'ai pas été capable de te le dire, je suis désolée. Et je dois de nouveau m'excuser pour ce que je m'apprête à faire. Je ne sais pas si tu trouveras cette lettre avant ou après avoir remarqué mon absence, mais je n'avais pas le choix. Je voudrais te demander une dernière fois de me faire confiance. Tu sais que je ne fais jamais rien sans raison, et si je t'ai encore une fois désobéis, c'est que j'avais une bonne excuse. Je t'ai tout dit, tout révélé, et tu as choisis de ne pas me croire. Mais je vais te montrer que tout ça est vrai, et j'espère sincèrement que tu comprendras enfin ce qui m'a poussé à me conduire comme ça. Mes amis ont besoin de moi. Max a besoin de moi. Et l'homme dont je suis tombée amoureuse aussi. Je sais que tu ne vas pas du tout apprécier ce que tu lis, mais mon cœur l'a choisi. Et je sais au fond de moi que tu finiras par voir que c'est quelqu'un de bien. N'oublie jamais que je t'aime. De tout mon cœur. Et ce pour toujours et à jamais, quoi qu'il arrive. Syd
Je me dirigeai ensuite vers la penderie et pris enfin le temps de me changer. Je n'avais pas le temps pour une douche malheureusement, mais au moins porter des vêtements propres me ferait le plus grand bien. Je m'approchai de nouveau d'Eddie qui, gêné, avait pris la peine de me tourner le dos le temps que j'enfile autre chose.
« - J'ai fini, merci pour l'intimité. - C'est normal. Alors princesse, tu disais que je pouvais t'aider pour quelque chose? - Ce truc que tu as fait avec les câbles du camping-car, tu saurais le refaire sur une moto? - Bien sûr, pourquoi? - On va s'en aller d'ici. Sur ma moto. - Pardon? - Tu l'as dit toi même, je ne peux pas me permettre de ne pas être présente. - Ton père va te tuer. - Sauf si je meurs avant. - Dis pas de bêtises. - Alors, tu m'aides oui ou non? - Tu le sais, je peux rien te refuser. Alors allons-y. Allons voler ta moto. - Tu es le meilleur! »
Eddie et moi descendîmes par la fenêtre en étant les plus discrets possibles. Il fallait maintenant faire le tour de la maison pour récupérer ma moto garée dans l'allée. Nous longeâmes les murs et primes bien soin de passer sous les fenêtre du séjour pour rester invisibles. Arrivés à ma bécane, je l'attrapai et la descendis un peu plus loin sur la route pour éviter que le bruit du moteur n'alerte mon père. Par chance, la rue était déserte, personne ne nous voyait faire. Eddie arracha les fils et s'affaira à sa tâche. Après quelques secondes, la moto se mit à gronder et j'applaudis, heureuse qu'il y soit parvenu. Je pris place derrière le guidon et invita Eddie à s'installer derrière moi. Il s'exécuta et passa ses mains autour de ma taille. Tu es prêt? Je n'attendis pas sa réponse, fis rugir le moteur et crisser les pneus avant de partir à tour allure. Je me mis littéralement à hurler, quel bonheur de se sentir de nouveau libre, les cheveux au vent. L'air fouettait mon visage et me donnait une impression de puissance extrême. J'accélérai encore et sentit Eddie resserrer son étreinte. On avait réussi! Il était désormais temps de rejoindre le reste de la bande, on avait du pain sur la planche.