Deep Inside Us [Stranger Things 4 Fanfiction]

Chapitre 24 - Cataclysme

Les kilomètres défilaient pendant que je continuais de parler à Eddie pour le maintenir éveillé. Je le sentais chaque instant un peu plus faible, arrivant de moins en moins à se maintenir de lui-même sur la moto. J'avais de plus en plus de mal à en garder le contrôle et tenir en équilibre mais je ne lâchais rien pour autant et tenais bon. Ce n'était plus que l'histoire de quelques kilomètres, l'hôpital n'était plus très loin désormais. Je ne savais pas du tout ce qu'il en était des autres. J'espérais de toutes mes forces que le reste du plan avait fonctionné, que personne d'autre n'avait été blessé ou pire même, tué. Je n'avais aucun moyen de les joindre ayant laissé le talkie walkie derrière moi. Dustin allait bien sûr les prévenir pour Eddie, mais pour ma part, j'étais condamnée à rester dans l'ignorance quant au sort de mes amis.
Je m'inquiétais également beaucoup pour Eddie. Et pour sa survie, et pour la suite des événements. Très bien, j'allais l'amener à l'hôpital, mais dans le contexte actuel, il était toujours le suspect numéro de plusieurs meurtres. Je savais bien qu'on ne pouvait pas refuser de soins à un patient quel qu'il soit, mais la crainte que les médecins appellent la police lorsqu'ils découvriraient l'identité d'Eddie était présente. Après tout ce qu'on avait traversé, l'idée qu'il puisse m'être arraché pour quelque chose qu'il n'avait pas commis m'était impossible à envisager.
Je balayai mes sombres pensées ; après tout, il fallait d'abord que j'arrive à temps à l'hôpital et qu'Eddie survive à ses blessures avant d'imaginer un quelconque scénario pour la suite. Je me concentrai donc de nouveau sur la route, et bien qu'ayant déjà largement dépassé la limite de vitesse autorisée, j'accélérai encore.

Après de longues minutes, je finis enfin par apercevoir l'hôpital. J'entrai en trombe sur le parking et m'arrêtai juste devant l'entrée en pilant. Je détachai les draps tout en prenant soin de maintenir Eddie en place et descendis de la moto.

« - On y est Eddie, on est arrivés à l'hôpital.
- C'est pas trop tôt..
- Tiens le coup encore quelques minutes ok? Les médecins vont s'occuper de toi.
- Tu restes avec moi, hein?
- Bien sûr.
- Tu promets?
- Je te le promets.
- Merci. Je vais juste.. Me reposer un peu maintenant..
- Non Eddie! Ne t'endors pas! »

Il finit par fermer les yeux. Je collai ma main sur sa poitrine. Plus rien. Plus de mouvement de respiration, plus de cœur qui battait sous ma paume. Le mien se mit alors à s'emballer et je tirai Eddie de toute mes forces jusqu'à l'intérieur de l'hôpital, laissant derrière nous une traînée de sang.

« - AIDEZ MOI! JE VOUS EN PRIE!
La réceptionniste leva les yeux de ses papiers et son visage se décomposa.
- J'appelle un médecin immédiatement. Gardez votre calme!
- Je vous en supplie, il ne respire plus! Faites quelque chose! »

Une infirmière qui passait par là entendit ce que je venais de dire et partit en courant vers un défibrillateur au fond de la pièce. Elle me demanda de me pousser, chercha un pouls et constata qu'il avait disparu. Elle souleva le t-shirt d'Eddie et s'employa à refaire partir son cœur. J'étais au plus bas. Je refusais d'accepter qu'il meurt maintenant, pas après tous mes efforts pour l'amener jusqu'ici. Pas après qui ait lutté tout le long de la route. Un médecin était arrivé entre temps. Entre le défibrillateur, le massage cardiaque et le bouche à bouche, ils mettaient tout en œuvre pour ramener Eddie à la vie. Après quelques minutes, par je ne savais quelque miracle, le verdict du médecin tomba. Son cœur battait de nouveau.
Je relâchai alors toute la pression que j'avais accumulé jusqu'ici. Je tombai à terre, les yeux brûlants, et les larmes se mirent à couler toutes seules. Eddie était en vie. J'avais réussi. J'imaginais déjà la réaction de Dustin lorsque je lui annoncerais la bonne nouvelle. Et j'espérais de tout cœur que lui aussi n'aurait que du positif à me dire lorsqu'il me rejoindrait ici. Je commençais à peine à me dire que peut-être les choses allaient finalement bien se terminer pour nous lorsque ce que nous avions redouté depuis le début arriva.