☃️Chapitre 8 : Joshua☃️

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☃️Dernière rencontre cauchemardesque☃️

Sa menace me fait penser qu'une boule de Noël peut être un véritable objet de torture.

Ayant une petite sœur espiègle, je parle en connaissance de cause.

Noé déteste que je la suive partout, c'est pourquoi je suis allé m'asseoir sur le canapé pendant qu'elle décore le salon. Elle fait comme si je n'existais pas depuis le début de l'après-midi. Elle a allumé de la musique et danse sur des tubes de Noël, me tourmentant sans le savoir, car je n'ose pas la regarder. Regarder à quel point elle est belle dans son accoutrement. Admirer ses petits déhanchés mignons, les mimiques de son visage concentré... Je ne peux que l'écouter fredonner des chants qui prônent la paix et l'amour. Un contraste très marquant avec le personnage de Noé.

Elle a installé de nombreuses guirlandes rouges et brillantes autour de la cheminée. Son grand-père possède un garage rempli de décorations, alors elle a de quoi faire pour rendre le salon festif. J'ai halluciné en voyant toutes ces caisses ! Peter pourrait tenir une boutique avec le nombre de Pères Noël qu'il y a dans les cartons.

Je n'ai jamais vécu de vrai Noël avant, alors celui-ci est une première. En compagnie des Meunier, qui l'eu cru... C'est étrange de côtoyer mon ancien proviseur ainsi que mon ancienne prof d'histoire. De toute façon, dans ma situation, plus rien ne peut choquer. Si ce n'est mon envie d'arranger la situation avec Noé, bien que ce ne soit pas gagné.

Lorsque ses parents sont revenus du marché avec sa grand-mère, apportant de quoi déjeuner, elle n'a pas mangé. Sa mère lui a donné un sandwich, elle a à peine croqué dedans avant de dire qu'elle ne se sentait pas bien. Elle est montée, et je ne l'ai plus revue depuis.
Ça m'a noué l'estomac. Je n'ai pas pu finir mon repas face à son air abattu. Avant que le dernier morceau de shoofly pie, spécialité de Pennsylvanie, soit avalé par Nico, je lui en ai gardé une part que j'ai déposé devant la chambre de sa porte avec l'espoir qu'elle ne reste pas le ventre vide.
Quand j'ai commencé à l'appeler « Meu Meu » en primaire, je ne pensais pas que ça aurait de telles conséquences. Je souhaitais rester dans ma solitude, j'étais blessé et complètement bête.

On a deux ans d'écart, ce qui lui a laissé quelques années de répit lorsqu'avec Emilio on passait en classes supérieures. Si les gens ont cessé de la harceler au lycée, c'est juste parce qu'ils se sont dispersés. Les rumeurs sur les fêtes et les histoires d'ado étaient plus intéressantes qu'une nouvelle arrivante. Et personne ne voulait s'attirer les ennuis avec le directeur.

Six ans. C'est le nombre d'années que j'ai gâchées de sa vie. Je connais ce chiffre par cœur. Mes départs pour les écoles supérieures n'ont rien arrangé. Au contraire, la situation s'est empirée. Au lycée, je ne faisais même plus attention à elle. Sauf une fois, au début de l'année.

❆ ❆ ❆

Senior year,

— Eh, Josh ? Regarde un peu qui est de retour.

Je n'écoute pas. Mes études me prennent tout mon temps, et si je veux de bonnes notes, il faut que je me concentre. Peut-être que mon père s'intéressera enfin à moi si je suis accepté dans une grande université. Je grimace en me rendant compte que ce n'est même pas sûr.

— Joshua, t'es là ou quoi ?
— Quoi ?! grogné-je, exaspéré, en levant les yeux de mes calculs.

Emilio me désigne une fille du doigt. Elle est de dos près des livres d'histoire. Sa crinière brillante et bouclée est reconnaissable entre mille.

— On dirait que Meu Meu a bien changé.

Je retourne à mes dérivées, pas prêt à entrer dans son délire.

Nightmarish ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant