❄️Chapitre 16 : Noé ❄️

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❄️Choix cauchemardesques❄️

— Tibo ?

En le remarquant dans son bonnet rouge, je deviens complètement livide. Sans attendre, il me prend dans ses bras. Étreinte qui me crispe et à laquelle je ne réponds pas.

— De plus en plus sublime, No'.

Je réprime une grimace en entendant ce surnom et le détaille un instant. Il n'a pas changé. Son blond, toujours aussi éclatant, fait ressortir le marron clair de ses yeux. L'hiver dernier me revient et mes joues prennent des couleurs de gêne. Je n'ai même pas la force de sourire en distinguant son accoutrement de Noël. Joshua me porte un regard intrigué, presque agacé.

— Ta grand-mère ne m'a pas prévenu de ton arrivée.
— Parce que les choses ont changé, rétorqué-je en cherchant mon oncle des yeux.

J'ai besoin qu'il me sauve. Tibo est le petit-fils d'une amie à Clotilde, et elle souhaite à tout prix que je sorte avec lui. Tous les ans, quand il me croise, il tente quelque chose. Et je n'aborderai pas sa façon insistante à faire la conversation ou encore sa tentative de baiser l'an passé. Le poids des attentes de ma grand-mère est lourd à porter, car il me rappelle que je serai à jamais une déception pour elle.

— C'est ton copain ? demande-t-il en zieutant Joshua.
— Non, rétorque Joshua à ma place. Je ne suis pas son copain.

Son ton me crispe, et je gratte ma cuisse, un signal pour avertir Nico. D'une démarche assurée, mon oncle approche.

— Qu'est-ce qu'il se passe, ma chérie ?

Il me prend par les épaules, et j'en profite pour lui caresser la main. Joshua pince des lèvres pour ne pas rire, et son père esquisse la même moue. Tibo recule, décontenancé.

— C'est ton...
— Son fiancé, mon pote. Si tu ne veux pas de problèmes, je te prierai de faire ton boulot sans importuner ma femme.

Mordant l'intérieur de ma joue, je tapote le bras de mon oncle pour lui signifier de ne pas abuser non plus. D'un sourire en coin, il dévisage le vendeur avant de retourner faire un tour dans la boutique en gardant un œil sur nous.

— Je... Wow. Il n'est pas un peu vieux pour toi ? s'enquiert Tibo, sous le choc.
— Tu lui donnes quel âge ? m'intéressé-je pour m'amuser.
— Vingt-cinq ans.
— J'en ai dix-huit le premier, alors tout va bien. Maintenant, mon cousin a besoin de tes services.

Joshua a l'air de bouder dans son coin. Je sais que lui avoir attribué ce statut ne lui plaît pas.
Je n'aime pas l'attention que Tibo me porte. Et j'en viens même à me demander si je ne préfère pas la compagnie de Joshua à la sienne.

— Dis-moi ta pointure et ta taille, puis ce sera bon, affirme le vendeur pince-sans-rire.
— Je chausse du quarante-trois et mesure un mètre quatre-vingt-un.

Malgré moi, je ne peux retenir la pique qui s'échappe d'entre mes lèvres :

— Le un après le quatre-vingt est comme toi, il ne sert à rien.

Joshua me jauge, soutenant mon regard, Julio éclate de rire, mais nous continuons à nous défier.

— Je l'adore, s'esclaffe son père avant de rejoindre mon oncle près des lunettes de protection.

Benson se penche vers moi quand Tibo tourne le dos pour aller checker l'inventaire sur son ordinateur.

— Peut-être que je « ne sers à rien », mais avoue que tu as du mal à t'en passer.
— De toi ? Allons, ne te surestime pas, Josh. C'est à peine si je te supporte.

Nightmarish ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant