Nightmarish Christmas

❄️Chapitre 19 : Noé ❄️

❄️Contact cauchemardesque❄️

Je n'arrive pas à dormir. Il est cinq heures du matin et j'ai regardé tous les films de Noël inimaginables pour m'assoupir. Mais tous parlent de la même chose, et ça commence à m'énerver. D'habitude, j'adore ce genre de comédies. Pourtant, cette année, Noël semble être... sans goût.

Joshua y est peut-être pour quelque chose. Dès que je ferme les yeux, je vois certaines choses... Nous sommes mardi, et si j'ai fait nuit blanche, c'est à cause de lui. Ce qu'il m'a dit m'a complètement chamboulée. Je ne sais pas comment le prendre. À force d'avoir mal, on ne ressent plus les coups, mais cette révélation m'a tout de même mise en état de choc.

Dans un sens, je le comprends, et dans l'autre, je lui en veux encore plus ! Je n'arrive plus à penser correctement. Benson est en train de rouvrir toutes mes blessures, même les plus profondes.

Je me lève de mon lit, enfile une paire de chaussures et décide d'aller m'aérer à l'extérieur. Les couloirs sont vides et sombres, ce qui m'arrange. Lorsque j'ouvre la porte, la brise me fait frissonner. Je reste là un instant à grelotter et me demande si cinq minutes à l'extérieur suffiront pour me rafraîchir le cerveau.

— Tu devrais dormir.

Je sursaute en entendant sa voix.

— Arrête de me suivre, Joshua. J'ai plus l'impression d'avoir un chien qu'un ennemi.
— Je ne te suivais pas, Noé.

La façon dont il prononce mon prénom est si particulière que ça me décontenance. Je lui jette un regard et le vois appuyé contre une poutre du chalet. Mes yeux le détaillent un instant, distinguant qu'il est aussi fou que moi... Il ne porte qu'un caleçon par cette température. Il risque de tomber malade, et je m'en réjouirais presque si j'étais entièrement démoniaque. Sauf que j'ai tout de même une part d'humanité. Mes pupilles glissent sur le tatouage ornant son biceps ; je remonte vite les yeux, me rappelant mentalement à l'ordre.

— Je ne te crois pas, grommèle-je.

Il dirige quelque chose vers sa bouche, relevant un sourcil face à ma protestation.

— Non, ce n'est pas vrai ! Tu fumes ? m'étonné-je.

Il hausse les épaules alors que je me précipite vers lui.

— Fumer tue, déclaré-je d'un air suffisant.
— Au moins, tu n'auras pas à le faire de tes propres mains, Meunier.

On se toise un moment sans rien dire, puis je réponds :

— Ça reste à voir. J'ai imaginé mettre fin à tes jours de tellement de manières que je serais capable de modifier les composés chimiques de ce truc.
— Et avec ce que je t'ai avoué, tes envies meurtrières ont redoublé, devine-t-il.

De mes doigts congelés, je touche son cou, le faisant frissonner.

— Je me suis demandée ce que ça ferait si je te plantais un couteau ici.

Ses yeux me transpercent d'une lueur étrange et je perçois la couleur des illuminations se refléter sur sa peau.

— Teste et tu m'en diras des nouvelles, rétorque-t-il en tirant une nouvelle latte.

Je me hisse sur la pointe des pieds alors qu'il me jauge curieusement. Tandis qu'un nuage se fraie un chemin vers ma figure, je lui arrache sa cigarette électronique d'un mouvement contrôlé.

— Rends-moi ça. Je n'ai pas la force de me disputer avec toi.
— Moi non plus, Josh.

Je vape avant de lui souffler au visage, sans le lâcher des yeux. Il grogne, ses prunelles brillent et ma peau s'embrase. Sa respiration est courte au moment où je recommence, rien que pour le provoquer.