☃️Chapitre 20 : Joshua ☃️

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☃️Décorations cauchemardesques☃️

J'évite Noé. Ou du moins, j'essaie. Chaque fois qu'elle est dans la même pièce que moi, je revois la manière dont la fumée sortait d'entre ses lèvres pour se diriger vers les miennes. Je ressens la douceur de sa peau sous mes doigts. Et j'ai envie de revivre ce moment des centaines de fois, d'apprécier à nouveau la douceur de son corps. Ce qui ne m'aide pas alors que face à moi, son pull découvre une partie de son ventre lorsqu'elle se hisse sur la pointe des pieds pour accrocher une guirlande. Sensuellement, elle se déhanche sur « Careless Whisper ». Son choisi par son père qui en avait assez des chants de Noël.
Il faut que je me change les idées, que je me l'ôte de la pensée. Mais j'ai l'impression qu'elle me suit où que j'aille !

Elle et Loïc ont très bien avancé les décorations dans le couloir de l'étage. Lisa    me saute dessus et je tousse de surprise. Sa masse rousse devant moi, je ne vois plus Noé danser.

Retour à la réalité.

— Tu es méchant ! Hier tu m'as laissée toute seule ! me reproche-t-elle.
— Tu dormais, rétorqué-je.

Elle fronce ses sourcils.

— Mais pas l'après-midi ! Je ne sais même pas où tu étais.
— J'avais envie de rester seul.

Ce qui est la vérité. J'étais si honteux et énervé qu'il valait mieux que je ne parle à personne. Je me suis donc promené dans Tannersvlle et ai trouvé un petit café pour réviser mes cours sur mon ordinateur. J'ai l'habitude d'écouter de la musique en apprenant, mais pas cette fois, je n'y arrivais pas. Mon cerveau fait trop de bruit pour lui en rajouter.

Lisa entoure mon cou de ses bras, je réponds à son étreinte dans un sourire de frère gaga. Elle sait comment m'attendrir.

— Est-ce qu'on peut aider Noé et son papa ? chuchote-t-elle dans mon oreille.
— Non.
— Alors on peut aller avec papa et Nicolas ?
— Non plus.

Dans une lamentation, elle se jette à mes côtés sur le lit.

— Et qu'est-ce qu'on fait alors ? râle-t-elle.
— On dort, articulé-je en fermant les yeux.

Elle change aussitôt de position dans le but de se mettre à genoux sur le matelas. De son index, elle tapote mes joues afin que je lui accorde toute mon attention.

— Mais moi je ne veux pas dormir !
— Tu as envie de regarder un film ? lui proposé-je.
— Ils sont trop nuls ceux que tu mets ! Noé a de bons goûts.

Sa franchise provoque mon rire.

— Laisse-moi deviner : des histoires d'amour de Noël ?

Elle acquiesce en se décalant.

— Love actually ! C'était trop bien.

S'il y a bien quelque chose que je déteste, ce sont ces films . Comment peut-on aimer regarder la même chose chaque fois qu'on en commence un nouveau ?!

— Ces trucs-là sont bourrés de bêtises, Lisa.
— T'es un menteur. T'es juste jaloux parce que t'as pas d'amoureuse pour vivre une histoire pareille !
— Et je n'en ai pas besoin.

Elle hausse les sourcils l'air de me signifier qu'elle ne me croit pas.

— Moi, j'aimerais que tu en aies une. Pour te montrer que j'ai raison.

Son tempérament fougueux me fascine. Ses certitudes m'amusent tout comme sa bougeotte. Pour m'embêter, elle tire sur ma manche.

— Tu me parais bien sûre de toi.
— Parce que je le suis ! s'exclame-t-elle en sautant du lit.

Elle gigote tellement qu'elle me donne le tournis.

— J'ai une idée ! s'écrie-t-elle après une observation rapide de la pièce. On va décorer ta chambre !
— Si tu veux.

Je n'ai pas la force de lui refuser. Je sais que ses premiers jours de vacances n'ont pas été les meilleurs pour elle. Mais j'ai pour projet de l'amener à la patinoire jeudi. Et la famille de Noé veut se rendre au marché de Noël demain, ça va plaire à ma sœur. Celle-ci part en courant dans le couloir. Elle manque de glisser plusieurs fois avec ses chaussettes Miraculous sur le parquet.

— Noé ? Est-ce que je peux prendre une boîte ? demande Lisa à la fille que je tente de fuir.
— Bien sûr. Mais je vais te la porter, elles sont lourdes. C'est pour ta chambre ?
— Celle de mon frère.

Je pousse un juron. J'aurais dû lui proposer de regarder un film d'amour, ça m'aurait évité de devoir confronter Noé. J'hésite entre me lever ou feindre d'être assoupi. Finalement, la deuxième option l'emporte.

Je les entends pénétrer dans la pièce et calme ma respiration afin qu'elle soit régulière. Je sursaute lorsqu'un objet fait rebondir le matelas et ouvre les yeux.

— Faire semblant de dormir ne te va pas, Josh.

Ses yeux noisettes atterrissent dans les miens et mon souffle se coupe. Elle est penchée au-dessus de moi. Je m'intime d'oublier ce moment à cinq heures du matin. Parce qu'il le faut !

— Je reposais mes paupières, affirmé-je. Si même dans ma chambre je n'ai pas le droit de faire ce que je veux.
— Ce n'est pas ta chambre. Mais celle de la maison de MON grand-père.
— Tu joues sur les mots, Meunier. Mon père va épouser ton oncle. Ce qui fait que Peter devient mon grand-père par alliance.
— Arrête de prendre cet air suffisant, Benson.

Je me redresse vivement pour la dévisager.

— Arrête d'être toujours sur la défensive.
— Ça a l'air de te plaire, bougonne-t-elle.

Je soupire et cherche ma sœur dans la pièce qui nous regarde avec un sourire.

— Vous avez fini de vous disputer ?

À ce moment-là, j'ai l'impression d'être l'enfant et non le grand frère.

— On ne se disputait pas, affirmons Noé et moi en chœur.
— Je comprends mieux pourquoi Cassie t'a laissée, lâche d'un coup ma sœur.

Le rire de Noé m'atteint personnellement Je maudis Lisa de ne pas pouvoir se taire.

— C'est moi qui l'ai quittée, rectifié-je.
— Elle a dû être heureuse que tu le fasses, rétorque ma frangine.

Je cligne plusieurs fois des yeux, pensant rêver. Mais non. Lisa vient de me lancer une pique. Noé s'en va, toujours amusée des dires de la peste avec qui je partage des liens de sang. Je me lève pour fermer la porte.

— Tu cherches les problèmes, chuchoté-je.

Elle hausse les épaules.

— Tu ne comprends rien, Joshua.
— Qu'est-ce que j'ai à comprendre ? Que du haut de tes six ans tu ne sais pas tenir ta langue ?
— Non, mais les techniques de Nicolas fonctionnent.
— De quoi est-ce que tu parles ?
— Il faut vraiment tout t'expliquer.

Encore une fois, je tombe des nues. Je me retiens de ne pas me moquer, mais c'est dur. Surtout lorsque votre petite sœur vous toise du haut de son mètre vingt. Son assurance commence sérieusement à m'inquiéter. Je vais devoir en parler avec Nicolas.

— J'attends que tu me fasses part de ton savoir, Lisa.

J'ouvre la boîte pour prendre les ornements qui m'intéressent.

— Grâce à moi, Noé sait que tu n'as pas de copine.
— Et alors ?
— Mais t'es vraiment trop bête !
— Merci du compliment.

Lorsqu'elle articule la suite, je m'étouffe avec ma propre salive.

— Elle a le champ libre pour te pécho !

Nightmarish ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant