Nightmarish Christmas

❄️Chapitre 3 : Noé❄️

❄️Arrivée cauchemardesque❄️

Des heures à écouter mes playlists de Noël, de Mariah Carey à George Michael, j'avais besoin de réconfort pour ne pas inciter mon père à provoquer un accident. Depuis que j'ai fermé les yeux, de nombreux plans vengeurs se sont mis en place dans mon cerveau. Je peux affirmer que leur cruauté m'a fait un bien fou, car ce mec le mérite. Il mérite toute ma haine. Y penser après tant d'années est une épreuve compliquée. Comme si le vivre une fois n'avait pas suffi, mes pensées me projettent encore et encore dans mes cauchemars. Dans ceux où ils me détruisent. Dans ceux où ils s'emparent de ma chaleur pour ne laisser qu'un glaçon prêt à fondre à n'importe quel problème. Un glaçon effrayé de la glace, de sa glace.

Malgré le fait que mes deux écouteurs soient enfoncés dans mes oreilles, j'entends tout de même les discussions de mes parents. Ce qu'ils racontent n'est pas intéressant, mais ça m'a permis de savoir que nous sommes arrivés. Je prie pour ne pas réussir à ouvrir mes paupières et rester coincée dans cette voiture.

— Tu crois que nous devrions la réveiller ? demande le proviseur.

Ma mère ne lui donne aucune réponse, à la place, elle ouvre sa portière pour faire de même avec la mienne quelques secondes plus tard.

— Noé, je ne suis pas dupe, me réprimande-t-elle en retirant l'un de mes écouteurs.

Je me reconnecte au monde réel en mordant ma lèvre inférieure pour ne rien dire de vulgaire. En jetant un coup d'œil à travers la vitre, je remarque Nico se diriger vers nous, un sourire étincelant ornant son visage.

— Victoire ! Loïc !

Ma mère sort sa tête de l'habitacle et rejoint son frère. Heureuse de le voir, elle l'enlace dans un câlin étouffant.

— Tu es toujours aussi pimpante. La quarantaine te va bien, la complimente-t-il.

Les flocons, se déposant en masse sur leurs cheveux, me donnent envie de sortir de mon refuge pour les ressentir sur ma langue. La neige a un goût, celui du bonheur et de l'enfance.

Mon père salue timidement mon oncle tandis que celui-ci le prend par le cou et l'étreint de force. L'image me soutire un léger pouffement. Le proviseur n'est pas tactile avec les autres et a horreur qu'on le touche. Ce n'est pas parce que je suis sa fille qu'il fait des efforts. Seuls mes résultats scolaires l'intéressent, le reste de ma vie lui est totalement insignifiant. Je ne suis pas une lumière au lycée, mais je ne pense pas que ce soit dramatique de s'en tenir à la moyenne... Tout le monde n'est pas obligé d'avoir des bonnes notes pour s'en sortir.

— Où est ma nièce ? s'enquiert Nicolas en effectuant un tour sur lui-même.
— Elle boude dans la voiture, lui répond ma mère.

Je croise mes bras sur ma poitrine en le voyant approcher. Le froid commence déjà à imprégner mon être. La première sensation agréable des temps d'hiver.

— Noé, tu ne dis pas bonjour à ton oncle préféré ?

Il passe son crâne chevelu par la portière. Il lui serait difficile de ne pas être celui que je préfère alors qu'il me soutient depuis toujours. Enfin, jusqu'à son union avec un Benson.

— Pars, sorcier ! Tu t'es lié avec l'ennemi !

Il glousse, puis reprend un semblant d'autorité en se raclant la gorge.

— On ne choisit pas de qui on tombe amoureux.

Des gouttes d'eau, dues à la neige, glissent de son front pour chuter sur mon jean.

— Je ne crois pas à ces choses. Et je ne sortirais pas d'ici si son fils est présent, rajouté-je d'un ton morne.
— Je suis vaguement au courant de ce qu'il s'est passé entre vous. Seulement de ce que ta mère m'a raconté puisque tu ne daignes même pas te confier. Sache que je le prends très mal, rechigne-t-il en faisant mine d'avoir le cœur brisé.