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Tout le reste de la semaine, quand il ne travaillait pas donc assez souvent, Bucky est passé me voir. Parfois on parlait beaucoup, parfois peu. On a regardé deux film, un disney, oui je l'ai forcé et Grease, oui je l'ai encore forcé. Bon Mulan n'était pas une franche réussite, enfin ça dépend du point de vue. Il n'a rien suivi au film et au bout de trente minutes on était parti faire nos affaires alors que Mulan chantait. Grease par contre ! Il n'a pas eu le droit de me toucher de tout le film parce que je voulais absolument qu'il le voit en entier. Après coup on a fait autre chose mais au moins il l'a vu et même apprécié, en je crois. Bon par contre il ne veut pas s'habiller en Dany Zuko.

Il n'a pas eu de nouveau cauchemar et on n'en a pas reparlé. Peut être qu'on aurait dû.

Ce soir je suis censée partir pour New-York, pour la fameuse conférence de presse de demain. Mais je suis au fond de mon lit à retenir mes larmes et à relire le message de Bucky, encore et encore.

Bucky : Les dernières semaines avec toi étaient vraiment bien, j'ai beaucoup apprécié ta compagnie. Tu m'as bien aidé sans même t'en rendre compte je crois. Mais je t'avoue que je ne veux plus avoir peur d'un lendemain sans savoir de quoi il est fait. Je comprends que tu ne veuille pas t'engager plus dans une relation, je ne te force à rien, jamais je ne te forcerai. Mais j'ai besoin de quelque chose de plus stable et de moins imprévue pour une fois dans ma vie. Ça ne sera pas facile, même moi en écrivant je ne suis pas sûr de moi mais j'y ai beaucoup réfléchi et je ne veux plus de ça. Alors ce qu'il y avait entre nous deux, ça s'arrête aujourd'hui.  T'es une personne incroyable mais pour l'instant, ce n'est pas le bon moment, si jamais il existe quelque part dans le temps un bon moment pour toi et moi. Je suis sûr que ta conférence de presse va bien se passer et peu importe si tu choisis de rester à New York ou Washington ça ira. Quoiqu'il arrive, je te l'ai promis je couvre tes arrières et j'espère que, comme tu me l'as fait promettre on restera amis toi et moi. Bucky.

Il me l'a envoyé ce matin et je n'ai pas répondu. C'est mon plus gros chagrin amoureux de tout les temps je crois bien. Mes ruptures finissaient en cris ou en larmes mais là non. Ce n'est même pas une rupture puisqu'on n'était même pas ensemble et je crois que le pire c'est que je ne peux en parler à personne. Personne n'est au courant de ce qu'il y a eu entre Bucky et moi. Il y a Peter mais il a d'autre chose à gérer.

Je retiens mes larmes parce que si je commence, je sais que je ne pourrais plus m'arrêter. Je n'ai aucune idée de quoi faire, si je dois aller le voir, si je dois partir directement, si je dois partir sans revenir ou si je dois revenir et faire comme si tout allait bien.

Mon taxi klaxonne, il est déjà dix huit heures et je n'ai rien fait de la journée. Je n'ai même pas mangée. Je prend mon sac à main, mon chargeur, mes écouteur et mon téléphone avant de rejoindre le taxi. Il est surpris que je n'ai pas de valise ou de sac mais j'ai bien assez d'affaires à la tour pour ne rien avoir besoin d'amener. J'ai passée le trajet en transe, perdu dans mes songes. Je le paie, sûrement trop mais tant pis et je rejoins l'aéroport. Je passe tous les guichets et portiques, j'achète un sandwich et une bouteille d'eau au duty free et j'attends pour embarquer. Assise sur la moquette je mange mon sandwich et je fixe mon téléphone.

Margot : Ça allait tellement mieux. Mes yeux n'étaient plus mouillés quand je pensais à toi. Je commençais à aller mieux. Je commençais à faire mon deuil. À le finir. À accepter ta mort. À accepter vos morts à tous et le départ de Steve. C'était bon. J'allais pouvoir revivre normalement. Non. Je me suis bercée d'illusions. Au moindre petit problème, je sombre. Je sombre papa. Je ne veux plus sombrer, je me bats pour ne plus sombrer mais sans vous pour me soutenir c'est plus compliqué. Alors je sombre. Je sombre en silence. Je sombre seule. Je sombre mais je me berce d'illusion en me disant que ça va. Je berce tout le monde d'illusions pour qu'il ne s'inquiète pas. C'est ça qu'on fait, nous les Stark. On s'inquiète pour tout le monde mais on ne laisse personne s'inquiéter pour nous. Comme si on devait sauver tout le monde, que c'était notre destinée, notre but ultime dans la vie. Penser aux autres avant de penser à soi sans rien laisser paraître. Tu es le meilleur pour faire ça et j'essaie tant bien que mal de reprendre la relève. Ça allait tellement mieux mais c'était hier.

Je suis arrivée à New York à vingt et une heure, j'ai pris un taxi et à peine je suis arrivée dans la tour que je suis allée prendre une douche. J'ai mis mon short, ma brassière et j'ai volé une veste dans l'armoire de papa. J'avais oubliée son odeur et ça me fait du bien de la retrouver. Je vais dans mon lit et scroll pendant des heures mes réseaux sociaux.

Mon réveil à sonné, je ne dormais toujours pas. Ma conférence de presse est à dix heures, j'ai attendue la dernière minute pour m'habiller et me coiffer correctement. Je suis en retard de cinq minutes, tant pis, au moins mes yeux ne sont plus gonflés. Mon téléphone sonne, deux messages.

Maman : On te soutiens mon cœur, tu vas très bien te débrouiller.

Sam : On te regarde à la télé ! Merde.

Margot : Tu me fous la pression ! On se voit dès que je rentre ?

Je sors de la voiture et rejoint la conférence de presse. Dès mon arrivée je me fais appeler par les journalistes pour des photos, je leur offre un petit sourire et rejoins mon siège. Ça faisait longtemps que je n'était pas assise devant eux. Les présentations se font très brièvement et rapidement les questions fusent.

-Madame Stark, que cela fait il de reprendre le flambeau de Stark Industries ?

-J'y étais destinée alors pas grand chose, je suis déjà prête.

-Ce n'est pas trop dur de passer après votre père ? C'était un véritable icon.

-Effectivement mais chaque Stark marque l'histoire d'une façon ou d'une autre et je pense que du haut de mes vingt trois ans, en écrivant déjà trois livres à succès et en ayant fait de nombreuses couvertures de magazines, j'ai déjà marquée l'histoire. En somme, on peut se l'avouer, rien qu'à vingt trois ans je suis déjà une icône. Ce qui fait de moi la plus jeune de ma famille mais je suis une femme alors ça se voit moins n'est ce pas.

C'était à l'époque de la tour, quand tout le monde était encore là. J'avais des rendez-vous tout les deux jours pour faire la unes de magazines, donner des interviews et faire des dédicaces. Maintenant, je ne fais plus ça et je déteste les livres que j'ai écris. J'étais trop jeune et ils ne reflètent pas la réalité alors moins j'en entend parler mieux je me porte.

-Vous allez succéder à madame Potts ?

-Oui mais pas aujourd'hui, Stark industries ne c'est jamais mieux porté que depuis qu'elle en ai la pdg. Mais une fois de plus, c'est une femme alors ça se voit moins.

-Madame Stark, c'est votre première apparition médiatique depuis la mort de votre père. Est ce que cela veut dire que vous reprenez enfin votre vie médiatique et que vous ne restez plus en retrait ? De plus, comptez vous prendre le même rythme de conférence de presse que vos paires d'autres entreprises, c'est à dire une part semaine ce qui vous oblige à rester à New York ? Dit une journaliste.

Non. Je ne veux pas d'une vie aussi nulle. Papa et maman n'ont jamais eu à faire ça et je ne veux pas non plus. Le grand public ne peut pas m'oublier, je suis une Stark quoiqu'il arrive. Je déteste les conférences de presse en plus de ça. C'est bon, j'angoisse à nouveau.

-Je suis trop jeune pour me faire chier à répondre à des questions qui tourne en rond toutes les semaines. Donc non.

-Où allez vous vivre ?

Chez ta mère connasse.

-J'ai suffisamment répondu à vos questions pour aujourd'hui ! On se revoit une prochaine fois, des bisous et pas à bientôt j'espère.

Je me lève et rejoins le petit espace de sécurité. Je prend mon téléphone, Sam m'a répondu.

Sam : On est dans mon village d'enfance, en Louisiane. T'a qu'à nous rejoindre :)

Enlighten Me {Bucky Barnes} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant