Chapitre 4

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— Tu peux me maquiller en tigre, demande Narae en arrivant dans la chambre de Meena qui finissait de maquiller ses lèvres de noir, assise assise en tailleur par terre entourée du peu de maquillage qu'elle possède. Tu fais peur, renchérit-elle en se postant à côté de sa sœur en face du miroir mural posé à même le sol.

— Attention la sorcière va attaquer le petit tigre, s'exclame Meena, amusée, en prenant sa petite-sœur dans ses bras avant de lui faire plusieurs bisous sur sa joue rebondie.

Narae rit à gorge déployée en battant des pieds, ne touchant plus le sol, cherchant à s'enfuir des bras de sa grande-soeur, elle lâche quelques plaintes dégoutée par la trace de rouge à lèvre sur la joue rosée maintenant taché de noir. Les deux sœurs soufflent avant d'essayer de reprendre une respiration normale à cause de leur fou rire.

Meena pose sa sœur correctement dos au miroir pour pouvoir la maquiller correctement mais elle lui enlève d'abord les traces de rouge à lèvre. Une fois la petite prévenue de ne pas faire un geste, la grande prend le liner noir et commence à faire trois grands traits sur chaque joue de Narae pour créer des moustaches, elle fini le make-up duigre en coloriant le bout du nez de sa petite-sœur pour faire un museau.

— Roar ! crit-elle en levant les mains montrant ses fausses griffes de son costume rayé noir et orange.

Meena rit amusée avant de prendre le chapeau pointue violet foncé et de se le mettre sur la tête. Son portable émet une vibration, l'écran s'allume mais Meena ne prend pas la peine de regarder la notification, elle met son portable dans un des poches que sa robe possède - très pratique -. Meena est si contente de voir sa sœur sourire de toutes ses dents surtout qu'ici c'est rarement la joie, c'est la première fois que la petite fille de sept ans sort chercher des bonbons dehors pour Halloween, un évènement marqué à tout jamais dans la mémoire de Meena.

Elles sortent de leur immeuble pour faire du porte à porte dans leur immeuble puis descendent dans les rues près de leur habitacle. Avec l'heure tardive, rester dehors en obscurité pratiquement totale n'est pas une très bonne idée, même si, ça donne un plus très intéressant pour la fête actuelle, un côté très horreur, très insécurité. Beaucoup d'enfants déguisés défilent dans la rue accompagnés d'un ou plusieurs membres de leur famille, on peut les entendre rire, jouer, s'amuser tous ensemble étant plus ou moins autorisés à faire bon nombre de farces.

Les portes s'ouvrent puis se ferment, les bonbons passent du saladier au sac, les rues deviennent des galeries de fourmilières. Meena n'est plus vraiment une adepte de la chasse aux friandises maintenant les adolescents préfèrent faire des fêtes entre eux - ce n'est pourtant pas le cas de Meena - mais elle prend sur elle pour faire plaisir à sa sœur.

Narae marche en sautillant sur le trottoir tout en balançant son bras libre d'avant en arrière pendant que Meena marche à côté, lui tenant la main dans l'une et le sac rempli de friandise dans l'autre. Une aura de bonheur s'échappe d'elles, l'une heureuse de voir l'autre aussi rayonnante pour une fête sur le thème de l'horreur qui pourtant apparaît plus enfantine et moins horrifique.

— Je peux prendre un bonbon, s'il-te-plait, pleurniche Narae. J'ai faim !

— Non sinon tu ne vas rien manger tout à l'heure.

— Mais juste un seul, un seul, petit, minuscule, riquiqui bonbon.

— Narae. C'est non, déclare Meena.

La petite râle dans ses moustaches de tigre avant de courir jusqu'à la porte de la prochaine maison qui sera la dernière de leur ascension ce qui l'attriste un peu, elle aurait voulu chasser tous les bonbons de leur quartier toute la nuit si Meena ne pouvait pas l'accompagner. La prochaine et dernière maison qui va accueillir la sorcière et le turbulent tigre, maison qui est connue par la plus vieille des deux étant déjà venue auparavant une ou deux fois depuis la première fois pour une raison bien précise, ses cours de soutien qui sont plus que ça quand on y réfléchit. La porte s'ouvre sur un vampire autant surpris qu'amusé de les voir avant qu'il s'accroupisse vers le petit tigre qui récite la formule magique comme une poésie face à son enseignant en tendant son sac droit devant elle.

Sincèrement menteuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant