Meena se réveille sans douleur à sa cheville dès qu'elle pose son pied au sol, après avoir passé un peu plus de deux semaines à boiter avec son attelle, la voilà de nouveau sur pied du moins, elle n'a plus mal quand elle marche mais courir c'est encore impossible. Malgré la douleur que son corps lui fait subir non plus à cause de sa cheville mais du stress, elle va s'habiller en essayant d'oublier le nœud dans son ventre qui lui donne l'envie de vomir. Elle est assez fatiguée à cause de la nuit qu'elle vient de vivre une nouvelle fois, c'est devenu une habitude au final, elle ne sait même plus le nombre de fois où ça a pu arriver mais c'est plus qu'un millier. Elle boutonne sa chemise blanche qui est par-dessus un manche-longue blanc cachant la peau de son corps, ses gestes restent assez lents et robotisé comme un robot qui est resté trop de temps sous la pluie. Narae commence à se réveiller toujours accompagnée de son légendaire ami, Rajah.
— Veeeuuut pas aller à l'école, râle la petite fille en baillant grossièrement.
— Moi aussi je voudrais rester à la maison mais faut aller à l'école, c'est important pour avoir le métier qu'on veut, dit Meena en s'asseyant sur le bord du lit.
Enfin, elle se demande si l'école est aussi importante qu'ils le disent tous, ces adultes bien rangés qui se permettent d'émettre un avis sur tout et n'importe quoi sans pour autant être concernés. Ne pouvons-nous pas réussir notre vie sans pour autant sortir d'une bonne école ? Être heureux sans ce lieu de torture ? Malheureusement, dans ce pays c'est pas sûr, il faudra redoubler d'effort voire triplé ou quintuplé.
— C'est nul, rétorque Narae en se glissant hors du lit toujours un peu trop haut pour elle. Moi, je veux être présidente ! Comme ça, plus d'école pour nous.
Elle va dans sa chambre chercher son uniforme à elle avant de l'enfiler toute seule comme une grande pendant que Meena prépare rapidement leur petit-déjeuner.
— J'ai une faim de GRAND tigre, raconte Narae en arrivant dans la pièce toute prête avec son sac de cours tenant par magie sur son épaule et sa peluche dans ses bras.
— À force de manger le tigre va être très, très grand, plus grand que Hallasan.
— Et il sera fort, demande Narae en commençant son bol, assise en face de Meena.
— Très fort !
Narae s'émerveille toujours pour pas grand-chose, ce qui rend le monde autour d'elle plus magique, plus innocent mais fragile avec l'âge, ce monde est un papillon bleu céleste qui ne manquera pas de se briser lorsque le dure réalité apparaîtra. Meena adore ces moments-là, sa sœur à faire la pitre et elle à rire sans penser à rien d'autre que du positif.
▫⬧▫
La pause du midi est déjà presque terminée, les cours vont reprendre très rapidement pour le plus grand malheur de tout le monde, élèves comme professeurs parce qu'on ne pense pas assez aux enseignants qui doivent supporter les cancres des classes toute l'année.
— Il va enfin nous rendre les contrôles, le prof de maths, s'exclame Joonee.
— J'espère ! Sérieux, il lui faut cent ans pour regarder vingt copies, demande Heeran sur un ton très sarcastique.
— Il a mis deux semaines. Ça va, il y a pire comme professeur, ajoute Meena.
— Ouais, le prof de Japonais. Un mois, qui dit mieux ? plaisante Kyonghee.
— Les profs d'art et de techno au collège, répond Meena dubitative.
— Ah non mais eux ils sont hors jeu, les gars sont en vacances toute l'année, rit Heeran.
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Sincèrement menteuse
Fiksi PenggemarNous sommes tous des gris, un mélange de noir et de blanc. Gris plus clair ou gris plus foncé, nous restons des gris. Nous sommes tous des humains, un mélange de défauts et de qualités. Humain avec plus de qualités que de défauts ou humain avec pl...