Chapitre 3

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— Narae dépêche toi, on va être en retard, s'exclame Meena dans le vestibule de leur habitacle.

— Oui, oui j'arrive. Je trouvais plus mon doudou, répond Narae en arrivant vers Meena sa peluche rose dans les bras.

Meena souffle amusée comme énervée en attendant que sa petite-sœur finisse de mettre ses chaussures, elle se baisse à la hauteur pour lui donner son sac et l'aider à le mettre.

— Tante Jung vient te chercher ici avant que j'aille travailler. Maman te récupère ce soir donc tâche d'être gentille avec elle et n'en profite pas pour faire des bêtises, rappelle-t-elle en se levant pour ouvrir la porte d'entrée.

— Oui Meena. Je serais sage comme une image !

— Promis ? dit-elle en montrant son petit doigt à sa sœur qui accroche le sien à celui-ci en scellant la promesse.

— En route petit tigre, tante Jung doit déjà être arriver et à nous attendre en bas de l'immeuble.

Elle prend la main de Narae dans la sienne se dirigeant faire la boîte de fer ambulante après avoir fermé la porte à double tour. Narae a une question qui lui trotte en tête depuis qu'elle a remarqué que Meena lui a dit qu'elle passerait la journée chez sa tante mais normalement, Meena travaille que ce matin mais pas cette après-midi, alors pourquoi elle ne vient-elle pas la voir après son service chez leur tante ?

— Tu travailles aussi l'après-midi aujourd'hui, demande Narae en pensant qu'elle avait mal entendu, ce qui expliquerait qu'elles ne se voient pas de la journée et qu'elle doive aller chez tante Jung.

— Non mais je suis occupée et je peux pas t'emmener là-bas.

— Tu vas où ? s'exclame Narae trop curieuse pour s'empêcher de la poser.

— Voir quelqu'un qui va m'aider.

— Tu vas voir Aladdin !

— Aladdin ?

— Bas oui, le garçon du café, répond Narae comme si c'était une évidence.

Meena ne reprend pas la petite sur le surnom qu'elle a donné surtout que connaissant Narae, elle va changer de surnom toutes les minutes alors autant ne pas créer une tension pour rien. Le froid de fin octobre vient leur frapper le visage à moitié caché par leur vieille écharpe. Une voiture attend patiemment devant elle pendant que le fils de leur tante donc leur cousin vienne les saluer avant de porter Narae.

— Tu me la ramène en un seul morceau, hein, plaisante Meena avant de faire un bisous sur la joue de sa petite-soeur.

— Le contraire n'est pas mon genre, tu me connais.

— C'est parce que je te connais que je te le dis.

Ils rient tous les trois avant de se faire presser par Meena qui doit partir pour ne pas finir par être en retard - pour la quatre centième fois - au café. Le cousin et Narae qui est toujours porté, saluent d'un signe de main avant de rentrer dans la voiture. Meena remet son sac correctement sur son épaule avant d'aller faire son service, vu le temps, soit personne ne va venir ne voulant pas traverser ce froid, soit tout le monde voudrait venir se réchauffer autour d'un café entre amis, en gros, soit Meena va presque rien faire, soit elle va courir de partout.

— Tu es presque en retard, blague sa collègue quand elle voit Meena arriver essoufflée.

— Je sais... Tu peux ouvrir le temps que je me change, demande-t-elle en reprenant sa respiration et ouvrant son casier pour prendre son tablier.

— C'est quelqu'un qui te retenait tant que ça ? Genre un grand, brun, lycéen qui s'occupait de Narae il y a trois-quatre jours à peu près.

— J'attendais juste que ma tante récupère Narae pour la journée, rétorque-t-elle en enfilant son tablier.

Sincèrement menteuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant