Chapitre 6

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''La non-violence est infiniment supérieure à la violence, le pardon est plus viril que le châtiment. Le pardon est la parure du soldat.'' -Gandhi


Je fixe, intacte et immobile, l'image figée de ce que devine être la mère d'Harry. On ne parle pas, on ne se regarde pas. Jamais. Je me contente de fixer le cadre photo tout en passant mes doigts dans les boucles cuivrées d'Harry qui a toujours sa tête posée sur mes cuisses. Le regard de la femme immortalisée me donne la chaire de poule. Je ne pourrais pas l'expliquer. Son portrait me glace le sang. 


Je reconnais Harry dans ses traits, mais je ne reconnais pas Nate. Il lui manque quelque chose que lui a, mais qu'elle n'a pas. Je ne saurais pas dire quoi. Je ne saurais pas dire pourquoi. Et malgré moi, sans même la connaître, je ne lui fais pas confiance. Je défie son image du regard, je me liquéfie devant la dureté que j'y lis. Et au bout d'un temps, je flanche. J'abandonne et baisse les yeux pour voir Harry profondément endormi. 


C'est juste un gamin, qui comme tout le monde a besoin de sa mère. Un gamin avec un trop plein de responsabilités, un trop lourd fardeau à porter à lui seul.


Quand Nate apparaît dans le salon quelques minutes plus tard, mon cœur se serre, et si je ne m'étais pas retenu, j'aurais versé une larme. Ce soir, c'est mon tour d'être responsable. C'est à mon tour de veiller sur eux. Ils ont trop veillé l'un sur l'autre, depuis trop longtemps selon moi. 


Ce soir je serai et un baby-sitter, et un infirmier. Ce soir je m'occupe d'eux. Aussi, je fais rapidement son repas à Nate et un bouillon pour quand Harry se réveillera. Un bon bouillon de poule m'a toujours aidé à me sentir mieux lorsque j'étais malade. Pourquoi est ce ça ne l'aiderait pas, lui?


C'est aux alentours des 22 heure qu'il se réveille finalement. Une légère grimace trône sur son visage alors qu'il va poser ses mains sur son estomac que je devine douloureux. Et quand il vire son regard vers moi, qu'il prend la parole, c'est à peine si j'entends qu'il me réclame un verre d'eau tant sa voix est rauque et basse. 


Rapidement je m'en vais à la cuisine et lui serre un verre d'eau fraîche après avoir rempli un bol de bouillon. Je lui amène tout, et quand j'entre dans le salon, je le retrouve entrain d'essayer de se redresser douloureusement. Au plus vite, je vais poser ce que je tiens en main sur la table basse près du sofa et vais aider Harry à s'asseoir correctement. Putain, il a l'air vidé. 


Sans un mot, je lui tends le verre d'eau qu'il attrape pour le boire d'une traite. Un soupir de satisfaction passe la barrière de ses lèvres quand il en retire le verre. Et de suite, il semble aller mieux. Et il ne se fait pas prier pour me le faire savoir en reprenant son rôle de grand frère modèle. 


''-Où est Nate?'' 


Malgré moi, un léger rire m'échappe et je lui retire le verre des mains pour le poser avant de récupérer le bol de bouillon que je mélange du bout de la cuillère qui y est plongée. 


''-Il dort comme un ange.'' 


9Months (LARRY STYLINSON)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant