Chapitre 5

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''La chose importante est de ne pas cesser de s'interroger. La curiosité a sa propre raison d'exister.'' -Albert Einstein



Ça fait déjà plus d'un mois qu'Harry a débarqué à la fac. Ça fait aussi plus d'un mois qu'il a débarqué dans mon quotidien. On s'est rapproché, énormément. Je passe tous mes samedis soirs chez lui avec un pack de bières et une pizza. Et ce, depuis le premier samedi où je suis venu chez lui pour l'aider en anthropologie. 


Il a rattrapé tout son retard dans un temps record, et maintenant, quand on se voit chez lui, en général on regarde des conneries ou des rediffusions de concerts à la télévision, Nate étalé de tout son long sur nos jambes. 


En cours de bio' et d'anthro' on se pose toujours ensemble au fond de l'amphi'. Même son déjeuner, il le prend avec mes amis et moi maintenant. Il est là, bien présent dans mon quotidien. Et je ne sais toujours rien. Je n'ai toujours pas osé lui poser les questions qui me hantent. Je n'ose toujours pas lui demander pourquoi je suis le seul à connaître l'existence de son petit frère à la fac. Pourquoi il ne parle jamais de sa famille ou même de ses anciens amis. Il ne dit jamais rien à son sujet, et ça me bouffe de l'intérieur de ne pas pouvoir comprendre. J'ai toujours tout compris, et là, je suis face à un mur. C'est perturbant. 


''-Louis tu m'écoutes? 

-Quoi?'' 


Eleanor face à moi soupire lourdement. Merde, elle déteste quand je ne l'écoute pas. Et encore plus quand c'est d'une extrême importance. Comme aujourd'hui. 


''-Désolé El'. Qu'est ce que tu disais?'' 


Elle souffle, et baisse le regard quelques instants avant d'encrer ses prunelles marrons aux miennes. Elle semble effrayée. 


''-El'.. 

-J'ai du retard. Me coupe-t-elle.'' 


Et là, non seulement elle m'a coupé le sifflet, mais il me semble aussi qu'elle m'a aussi retirer ma chaise. J'ai l'impression de m'effondrer et j'attends de heurter douloureusement le sol. Mais non, je ne ressens rien. Je suis toujours bien assis sur ma chaise, la bouche entrouverte comme un poisson hors de son bocal. Et il y a Eleanor, entrain de liquéfier face à moi dans l'attente d'une réponse, d'une réaction. 


''-Combien?'' 


Après tout, peut-être qu'elle est paranoïaque. Ça ne serait pas la première fois. Mais sa réponse me convainc du contraire. 


''-Trois semaines.'' 


Je n'ai le temps de rien dire, rien penser qu'elle reprend la parole. 


''-J'ai rendez-vous pour une prise de sang dans trois jours. J'aurai les résultats à la fin de la semaine d'après mon médecin. 

9Months (LARRY STYLINSON)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant