19 - Discours

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-Rose-

Asarine est devenu en quelques instants le centre de l'attention. Tous les murmures se sont tus et les mouvements avaient été stoppé dans le temps.

Ils sont tous suspendus à tes lèvres, Asarine.

— Bien, tout d'abord je tiens à vous remercier d'être venu ici. Votre présence témoigne du fait que nous avons le même objectif.

Il fit une pose et les gens applaudirent.

— C'est notre première grande réunion et loin d'être la dernière.

Génial... J'espère en sécher quelques-unes dans ce cas.

— Plus d'un siècle entier s'est écoulé depuis la Grande Aire. Le livre de cette période s'est refermé, mais nous allons l'ouvrir à nouveau.

Wow monsieur fait des métaphores, c'est du sérieux.

— En cette heure grave, je m'adresse à vous, chers camarades, qui représentez ici, la nation russe. Je vous parle de ce QG mais c'est le peuple Russe qui doit m'entendre. Entendre les décisions imposées par ce présent et l'avenir.

Il fait une pause dans son récit et son regard devient torve.

C'est une guerre que nous devrons mener.

La façon dont il articule chaque syllabe une par une est terrifiante.

Chacun de ses mots sont pensé et réfléchis.

— Une guerre qui ne sera pas vaine. Nous nous devons de défendre nos idées, et même si parmis vous aujourd'hui, certains n'ont pas pu se déplacer, ils sont là, prêts à prendre les armes. Si nous ne défendons pas nos idées, qui le fera à notre place ? Je le répète, qui prendra la parole pour parler au nom d'une communauté entière ?

Pendant qu'il déblatère toutes sortes d'absurdité je tente de me rapprocher petit à petit de la scène afin d'y trouver Fiodor Kovaleva son bras droit.

Traverser cette foule n'est pas une mince affaire. Les gens sont tellement absorbés par ce qu'il dit qu'ils sont figés sur place.

— Vous me connaissez, j'ai toujours été ennemi des demi-solutions ou des solutions de faiblesse.

Je ne savais pas qu'il était la personnification de « s'écouter parler ». Sans rire, il n'en a pas marre de s'adorer autant ?

— Je suis reconnaissant d'avoir été désigné, pour être la figure de ce parti et pour conduire cette lutte historique qui, dans les cinq ou dix siècles à venir, déterminera non seulement l'histoire de la Russie mais aussi celle de l'Europe et du monde entier..

— Cette guerre doit être menée jusqu'au bout. Le peuple Russe opprimé, par tous ces systèmes soit disant "sociaux", ne combat pas seulement pour eux et leur époque, mais aussi pour les générations futures et leurs descendants les plus lointains.

J'arrive presque à l'estrade où Asarine est debout mais les gens applaudissent. Je m'arrête et fais de même pour ne pas éveiller les soupçons.

— Le Créateur nous a chargé de cette mission. De cette révision historique. Le potentiel de résistance de ce pays qui crie à l'agonie depuis cent ans déjà n'a pas bougé. C'est exactement l'inverse... il s'est décuplé.

Je me souviens avoir lu que le « Créateur » était en réalité Platon Asarine. Ce surnom lui avait été donné par des gens aussi fêlés que lui.

DÉSERTEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant