31 - Un début

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-Rose-

Nous sommes tous à quelques dizaines de mètres de l'entrée du QG d'Asarine. Aron est en train de donner les derniers ordres à ses hommes tandis qu'Arthur et Eden ronchonnent dans leur coin.

C'est abusé la manière dont ils nous écartent de tout ça. Bougonne Eden.
Je te le fais pas dire... En plus descendre à deux là-bas... Surenchérit Arthur.

Je m'avance vers eux amusée par leur comportement tandis que le stress me serre le ventre.

Je vous entends râler jusque là.
On disait juste que votre plan était nul.
Et qu'il faudrait drastiquement le revoir.
Pour vous amener avec nous en bas ? M'amusais-je. Aron n'aurait jamais voulu.
On s'en fout de ce qu'il veut. En haut on va s'embêter, il n'y a pas les gros morceaux.
Ouais ! Alors qu'en bas ! C'est l'éclate totale !

Leur petit numéro me réchauffe le cœur, à travers leurs excuses, ils s'inquiètent pour Aron. De la même manière qu'il avait refusé qu'ils descendent tous les deux.

Ils se protègent tous, chacun d'une manière différente, dans le dos des uns et des autres.

Mais ne vous en faites pas, tout ira bien en bas. Tentais-je de les rassurer alors que moi même je n'en savais rien.
— Ça reste encore à prouver. Me conteste Arthur.
D'autant plus qu'Asarine est une mauviette, il aura tous les meilleurs hommes de Russie un peu fêlés avec lui.
Tu sous-entends que je ne sais pas me battre ? Provoquais-je gentillement Eden.
Hmmm je ne t'ai jamais vu de mes propres yeux au corps à corps... Faudrait demander à Aron... Dit-elle sur un ton remplis de sous-entendus.

En moins d'une seconde le rouge me monte aux joues quand je comprends de quoi elle parle vraiment.

Arthur et elle s'esclaffent face à ma réaction.

Avant qu'ils ne continuent de me chambrer, Aron sonne la fin de notre discussion et, par ailleurs, le début de la bataille, faisant ainsi monter ma panique en flèche.

J'ai beau garder la face, au fond je suis terrifiée.

Tous ses hommes se mettent alors à marcher au pas, tous d'un seul rythme, synchronisés comme des automates. En quelques minutes à peine nous arrivons devant le grand bâtiment qui abrite Boris et tous ces enfoirés qui roulent avec l'Italie.

Aron lève la main pour toquer à la porte, mais au lieu de ça, il donne un coup de pied qui envoie valdinguer le bois.

A quoi je m'attendais sérieusement ? Ça reste Aron.

Asarine on est là pour ton cul ! Crie-t-il.

Aron et moi entrons en premier afin d'éviter de se faire ralentir par le chaos qui va faire rage dans a peine quelques secondes. Nous nous dirigeons directement vers les escaliers qui mènent à l'étage inférieur.

Pendant que nous courons, je prends quelques instants pour regarder autour de moi. Le temps semble être suspendu, les canons pointés, la poudre qui flambe, le vol des balles. La plupart de ces gens perdront leur vie ce soir, que ce soit de notre camp ou du leur. Leurs vies vont simplement cesser d'être. Ils deviendront de la poussière et finiront par être oubliés, tous, un par un.

Pendant que je me plonge dans ces réflexions, le bruit d'un coup de feu venant d'Aron me ramène à la réalité. Je détourne mon attention sur la personne sur laquelle il vient de tirer et j'aperçois un homme qui me tenait en joue depuis l'autre bout de la salle.

DÉSERTEURSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant