DÉSERTEURS

23 - Questions et Questionnements

-Rose-

Je suis avec Eden sur le canapé du salon, la journée est déjà bien avancée.

Aron refuse que je reste toute seule dans la maison sans surveillance alors il envoie Eden ou Arthur en guise de tutelle.

— Donc je suis censée écrire un rapport ?

— Sur la mission, oui.

— Mais je fais ça comment ? J'ai jamais écrit de rapport auparavant.

Elle lève un sourcil et me regarde comme si je mentais.

— Je t'assure, je ne sais pas comment le présenter ou ce que je dois écrire.

— Tu dois rapporter les faits. C'est le but d'un rapport. Répond-elle en se moquant de moi.

Ce qu'elle me dit me fait lever les yeux au ciel.

Et alors que les miens regardent en haut, les siens s'éclairent d'une lueur que je ne préfère pas connaître.

— D'ailleurs... Dis moi tout...

— Dire quoi sur quoi ?

— Sur qui. Me corrige-t-elle.

— Ah non, ça ne va pas recommencer... Dis-je en comprenant ses sous-entendus.

— Oh que si ma petite. Avec Arthur on a beaucoup de questions et il va falloir y répondre.

Je mime un bâillement pour espérer qu'elle me laisse tranquille.

— Alors là certainement pas. Tu vas rester éveillée tant que je n'aurai pas de réponse.

— Allez, qu'on en finisse. Dis-je lasse.

Eden se lève brusquement et sort son téléphone pour appeler Arthur.

— Allô ? Dis la voix d'Arthur étouffée par le téléphone.

— Arthur, elle a dit qu'elle répondrai à toutes nos questions !!!

— J'ai pas dis ça... Marmonnais-je pour moi même car de toute façon les cris de joie des deux couvriraient ma voix même si je la haussait.

Eden range son téléphone et m'affirme d'un ton déterminé :

— Il arrive.

Son air si sérieux me fait éclater de rire et elle finit par me rejoindre dans mon fou rire.

Quelques dizaines de minutes plus tard, Arthur ouvre la porte à la volée sans même avoir toqué et entre en branle dans la maison. Il est en pyjama, les cheveux en pagaille, une mine fatiguée et le même air sérieux qu'Eden sur le visage.

Avec cet air, on a facilement l'impression que la situation requiert beaucoup de minutie et qu'ils risquent leur vie.

J'invite d'un signe de main Arthur à s'asseoir sur le canapé avec nous en essayant tant bien que mal de cacher mon amusement.

— On commence par où ? Demande un des énergumènes présent ici à l'autre.

— Il faut réfléchir, on a pas de pass illimité.

— C'est vrai, tu as raison. On parle de cette nuit-là ?

— Ou on se penche sur le "avant" ? Continuent-ils sans avoir l'air dérangé par ma présence.

Je me lève et leur indique que je vais chercher un vers d'eau.

Avec un peu de chance, ils se seront décidés quand je reviendrai. De toute manière, je ne compte pas répondre à plus de cinq de leurs questions.