[Tome 1 de la trilogie CHAPEL HILL]
La loi du Talion n'a jamais été aussi séduisante.
Liv Ackerman a le béguin pour Tate, l'un des basketteurs de Chapel Hill. Lorsqu'elle comprend que le capitaine de l'équipe, son ancien meilleur ami qu'elle déteste...
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Après avoir passé notre après-midi avachies sur mon lit à regarder des films d'Halloween – et à s'empiffrer de bonbons à gogo et de cupcakes décorés de citrouilles et de fantômes en pâte d'amande –, il est temps que les filles et moi allions nous dépenser chez les Sigma Pi et perdre ces vilaines calories. L'appel de mon lit est fort, mais celui de voir Tate l'est davantage.
On a dû quitter la résidence il y a cinq minutes à peine, mais je grelotte déjà. J'ai voulu faire comme les filles et ne pas mettre de manteau, sans me douter que j'allais me transformer en un véritable glaçon. Je vais arriver bien fraîche à la soirée, c'est certain. Ce ne sont ni mes ailes d'ange ni mon pull fin qui vont me réchauffer, et la fraternité des Sigma Pi n'est pas la porte à côté.
Sur le trajet on croise des vampires, des hippies, des infirmières sexy, des zombies, des Mario et Luigi et j'en passe. Tout le monde sait où se passe la fête. Les Sigma Pi, essentiellement composé de footballeurs dont Elliot Sanders, sont les rois de la fête. Aussi doués que pour jouer au ballon.
— Vous allez passer Thanksgiving chez votre père, Ezra et toi ? me demande Sav dans un sourire.
— Non, il bosse, réponds-je en soupirant. Ce sera chez ma mère, comme tous les ans.
Je ne déteste pas mon père, malgré ce qu'il a fait à maman, mais j'aimerais qu'il nous accorde plus de temps, à mon frère et moi. Avant le divorce, il trouvait toujours du temps pour nous, et il ne travaillait jamais lors des fêtes pour rester auprès de sa famille. Tout a changé depuis que mes parents se sont séparés, j'ai l'impression que le père qui adorait ses enfants et que j'idolâtrais a disparu.
La musique émanant des enceintes de la fraternité se fait entendre à quelques rues de là, et il n'en faut pas plus aux filles pour me prendre par la main et courir jusqu'à la maison des Sigma Pi. Même avec des talons, elles se déplacent avec aisance. Elles ne sont pas humaines. Moi, j'ai un point de côté au bout de dix mètres. Et je porte des baskets.
Je suis essoufflée mais stupéfaite en arrivant devant la fraternité. Sur l'escalier qui mène au perron ont été installées des lampes en forme de citrouilles, et ils ont même pensé à créer de fausses toiles d'araignées sur les rambardes, les arbustes et les arbres tout autour de la maison. C'est pareil que l'an dernier, mais ça réussit tout de même à m'épater.
Sur le perron, je repère plusieurs diables et diablesses, à croire qu'ils se sont tous passés le mot.
— Manque d'originalité, chuchoté-je à Jazz qui soupire après avoir suivi mon regard, elle aussi déguisée en diablesse.
— Tu vas sûrement trouver Cupidon à l'intérieur, les anges ce n'est pas ce qui manque non plus.
Et du menton, elle me montre une fille portant le même costume que moi – en bien plus sexy. Autant dire que ce n'est toujours pas ce soir que Tate me remarquera.
