[Tome 1 de la trilogie CHAPEL HILL]
La loi du Talion n'a jamais été aussi séduisante.
Liv Ackerman a le béguin pour Tate, l'un des basketteurs de Chapel Hill. Lorsqu'elle comprend que le capitaine de l'équipe, son ancien meilleur ami qu'elle déteste...
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Dire que je voudrais mourir serait exagéré. Néanmoins, je suis à peine en vie depuis que Charlie m'a plaqué, il y a quatre jours. Mon cœur s'est éteint ce jour-là, j'en ai laissé les morceaux dans ma chambre. Mon activité cérébrale est en train de s'éteindre, elle aussi. Jazz a dû m'emmener de force sous le jet d'eau froide, comme si elle espérait que ça me remette les idées en place. En vain.
Si le jour-même je croyais être assez forte pour surmonter notre dispute, il est évident que ce n'est plus le cas. Je n'ai même pas l'envie de prendre mon portable pour tenter d'appeler Charlie. À quoi bon ? L'appel finira sur sa boîte vocale.
Les filles pensent qu'il a besoin d'espace pour réfléchir, moi je sais qu'il a juste besoin que je disparaisse de sa vie. En tout cas, Savannah et Jasmine m'ont passé un sacré savon lorsqu'elles ont appris que j'étais Cherry et que seul mon frère était au courant. Parce que je n'ai presque aucun secret pour lui.
— T'as dormi, au moins ?
Je secoue la tête lorsque Sav m'interroge en se redressant sur mon lit. Mon bureau droit dans ma ligne de mire me semble intéressant depuis des heures. Je ne porte même plus mes lunettes, je risque de pleurer à tout instant.
Hier soir, on aurait dû être chez les Sigma Pi pour fêter la nouvelle année. Charlie aurait dû être à mes côtés, c'est ce que l'on avait prévu. Mais je l'ai blessé, et à part pour revenir au campus, je ne suis plus sortie.
Comme j'aspirais à passer ma dernière soirée de l'année à déprimer dans ma chambre étudiante, les filles ont décidé de rester avec moi sans se préoccuper de mettre à mal leur vie sociale par ma faute. J'ai insisté pour qu'elles y aillent, mais elles n'ont pas abdiqué. Elles ont passé la nuit avec moi, la blonde dormant à mes côtés.
— Elle a dormi ? s'inquiète Jazz depuis son lit.
Sav a sans doute secoué la tête puisque je les entends soupirer. J'aurais préféré dormir plutôt que d'avoir passé ma nuit à observer les minutes s'égrener trop lentement, à me demander si Charlie est allé à la soirée ou s'il n'en a pas été capable, comme moi, mais je n'y arrive plus.
Si je suis en train de déprimer, c'est uniquement de ma faute. Je le mérite.
— Vous n'auriez pas dû vous sacrifier pour moi, bredouillé-je avant de soupirer, la tête posée sur mes genoux.
— On ne se sacrifie pas ! s'offusque Jazz en venant s'asseoir sur mon lit, prenant mes mains dans les siennes. Si tu crois qu'une soirée est plus importante que toi, tu te fourres le doigt dans l'œil, Liv. T'es notre meilleure amie.
— Et puis, il y en aura d'autres des Saint-Sylvestre, renchérit Savannah en passant un bras autour de mes épaules. On préfère largement passer la soirée à manger des sushis en t'accompagnant dans ta déprime.
Elles réussissent à me faire lâcher un rire, mais je l'étouffe aussitôt contre mes genoux. Je ne peux pas rire alors que j'ai gâché mon histoire avec Charlie. Je l'ai blessé, et rien que d'y penser suffit pour que j'éclate en sanglots.
