18. Amis, rien de plus

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—  Les Fisher sont là, descendez !

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—  Les Fisher sont là, descendez !

Je savais que ma mère accepterait qu'ils viennent passer Thanksgiving avec nous, c'est la meilleure mère au monde après tout – sauf lorsqu'elle nous dispute parce qu'Ezra et moi nous chamaillons comme des gosses.

Elle n'en a jamais voulu à Evelyn, elle sait que cette dernière vivait un moment compliqué après la mort de son mari et que sa santé mentale en était affectée. Le seul responsable c'est mon père qui a profité de sa vulnérabilité pour la séduire et obtenir ce qu'il voulait. S'il n'avait pas fait ça, Charlie et moi aurions toujours été amis. Pourtant, je me refuse à détester mon père, il s'en veut suffisamment.

Je me regarde une dernière fois dans le miroir collé derrière ma porte. Je vérifie que ma robe dorée à manches longues n'est pas froissée et que mes collants noirs ne sont pas effilés. Je déteste mettre des robes, mais celle-ci me va assez bien.

Une fois prête, j'ouvre la porte de ma chambre et tombe nez-à-nez avec Charlie, superbement vêtu d'un pantalon bleu marine avec un liseré rouge sur le côté et d'une chemise blanche. Il fait plus adulte, si bien que j'ai l'impression d'être une gamine à ses côtés.

—  Salut, dit-il, les mains cachées derrière son dos.

—  Salut.

On se sourit maladroitement, comme si c'était la première fois que l'on se voyait. L'atmosphère est étrange, mais je sais pourquoi : il est encore de mauvaise humeur.

Sa sœur, Chelsea, reste finalement chez eux pour une durée indéterminée. Charlie m'a envoyé un message pour s'en plaindre, peu de temps après notre coup de fil de dimanche. J'ai vite deviné que cette situation l'énerve alors je n'ai pas demandé pourquoi elle comptait rester.

—  Je peux entrer ? demande-t-il dans un timide sourire. J'ai emmené des donuts.

Il dévoile fièrement la boîte qu'il avait caché derrière son dos et je souris. On va se confier, apparemment.

Je m'écarte pour le laisser entrer et Charlie se faufile dans la pièce aussi vite qu'un guépard.

—  Tu l'as gardée.

Je me retourne après avoir fermé la porte et il me montre la guitare près de mon bureau, où il a déposé les donuts. Son sourire lui mange tout le visage.

—  Je ne m'en débarrasserai jamais, c'est un cadeau, dis-je en m'approchant de lui. Et je l'adore.

Le plus beau cadeau que l'on m'ait fait.

—  Tu vas bien ? demandé-je sans réussir à cacher mon inquiétude en le voyant soupirer.

—  Mieux depuis que je suis là.

Il passe son bras autour de mes épaules et me colle contre lui pour déposer un baiser sur mon front. D'un simple geste, il vient de voler tout mon oxygène.

CHAPEL HILL - Last First Kiss #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant