[Tome 1 de la trilogie CHAPEL HILL]
La loi du Talion n'a jamais été aussi séduisante.
Liv Ackerman a le béguin pour Tate, l'un des basketteurs de Chapel Hill. Lorsqu'elle comprend que le capitaine de l'équipe, son ancien meilleur ami qu'elle déteste...
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Assis sur une banquette sous la fenêtre, au fond du couloir du premier étage de la résidence des Sigma Pi, j'écoute d'une oreille distraite la conversation de Noah et Harvey. Je ne pense qu'à Mackenzie que j'ai repéré en arrivant, déguisée en cheerleader zombie. Même avec des vêtements déchirés et du faux sang sur le corps, elle reste belle. Pourtant, mon cœur ne s'est pas emballé en la voyant. Peut-être parce que je connais son corps par cœur.
Je ne supporte pas qu'elle m'ait largué de cette manière, pourtant je veux quand même la récupérer. Ne plus l'avoir dans ma vie me donne l'impression qu'il manque un bout de moi, sauf que je n'arrive pas à savoir si c'est à cause de notre rupture ou si je me sentais déjà incomplet avant elle. Je ne sais plus comment était le Charlie célibataire.
— Fisher !
Les voix d'Harvey et de Noah parasitent mes oreilles, mais j'entends distinctement quelqu'un m'appeler de façon presque intimidante. Dans ce coin de l'étage, la musique résonne moins, on n'a pas besoin de hurler pour se parler.
C'est étrange d'entendre la voix de Liv, mon cœur en frétille même. Sûrement parce que ça fait une éternité qu'elle ne m'a plus adressé la parole. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, mais elle m'a toujours repoussé.
Lorsque je la vois traverser le couloir déguisée en ange avec son auréole au-dessus de la tête et ses ailes, évitant du mieux qu'elle peut les gens qui se trémoussent et s'embrassent, je distingue la détermination dans son regard à travers ses lunettes.
Liv marque un temps d'arrêt lorsque ses yeux s'immobilisent sur moi, avant de reprendre sa marche résolue. On n'a plus de contact depuis des années, que me veut-elle tout à coup ?
Mes meilleurs amis se retournent d'un seul homme lorsqu'ils aperçoivent Liv se glisser entre eux pour me faire face, croisant ses bras contre sa poitrine. Que j'évite de regarder tant son décolleté est outrageusement plongeant. Elle devrait éviter cette position, à l'avenir.
— Olivia Ackerman, marmonné-je, ma bière à portée de mes lèvres.
— C'est Liv, rétorque-t-elle, déjà piquée au vif.
— Et moi c'est Charlie, pas Fisher.
Elle déteste qu'on la contrarie, ça m'a toujours amusé. Quand nous étions amis, je la mettais en rogne exprès pour voir ses sourcils se froncer et sa moue boudeuse.
— C'est du pareil au même, tout le monde t'appelle Fisher, dit-elle en roulant des yeux.
Je souris derrière le goulot de ma bière. Elle, elle ne m'a jamais appelé par mon nom de famille.
Depuis que je suis à Chapel Hill, je l'ai croisé quelques fois sur le campus, et elle a toujours pris grand soin de m'éviter. Mais la voir avec cette jupe blanche scintillante lui arrivant à mi-cuisses, elle qui ne porte que des pantalons, me fait tout drôle. Ses jambes me semblent différentes d'avant. Je le sais parce que j'allais souvent me baigner chez elle, lorsque nous étions amis. Il y a une éternité.
