[Tome 1 de la trilogie CHAPEL HILL]
La loi du Talion n'a jamais été aussi séduisante.
Liv Ackerman a le béguin pour Tate, l'un des basketteurs de Chapel Hill. Lorsqu'elle comprend que le capitaine de l'équipe, son ancien meilleur ami qu'elle déteste...
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J'allais embrasser Liv.
Depuis qu'on a quitté sa chambre, je ne pense qu'à ce baiser avorté, et je me maudis d'en avoir eu envie. D'en avoir toujours envie. C'est Liv, bon sang ! Maintenant, elle est hyper mal à l'aise et n'ose même plus me regarder, assise à table en face de moi. Si j'ai brisé un truc entre nous parce que j'ai voulu goûter ses lèvres qui sentent la cerise, je ne me le pardonnerai pas. On vient à peine de se retrouver, ce n'est pas pour tout gâcher.
J'ai l'impression qu'Ezra sait que ça a failli déraper entre sa sœur et moi, il n'arrête pas de me jeter des coups d'œil furtifs, assis à côté de Liv. Il ne me porte pas dans son cœur, encore moins depuis que je me suis ramené chez eux un soir d'hiver pour leur dévoiler la photo de leur père à poil dans mon salon. J'aurais dû faire preuve de plus de diplomatie. Mais même s'il me déteste, je sais que ce n'est pas lui qui se cache derrière Cherry. Ezra ne se cache pas lorsqu'il a quelque chose à dire.
— Tu es magnifique, Liv ! s'exclame Chelsea.
La concernée rougit en la remerciant d'un timide sourire à croquer, et je bois une gorgée de mon verre d'eau pour éviter d'intervenir. Je ne sais pas garder ma langue dans ma poche – dans tous les sens du terme –, je serais capable d'approuver ce que dit Chelsea et ça mettrait Liv encore plus mal à l'aise.
— Je me rappelle encore quand Charlie et toi vous courriez après devant chez nous, continue ma sœur, l'air amusé. Et quand il t'apprenait à jouer au basket. Il n'avait une patience d'ange qu'avec toi.
C'est vrai. Chelsea avait voulu que je lui apprenne à en jouer un peu mieux qu'en cours de sport, mais elle était mauvaise et ça m'énervait de la voir rater le panier à chaque fois. Liv n'était pas plus douée, sauf que ça m'amusait de la voir rouspéter contre un objet qu'elle accusait de triche.
— J'étais nulle, marmonne Liv en coupant sa viande.
— T'avais des efforts à faire. C'était passable.
Elle roule des yeux, feignant d'être vexée, et je me mords la lèvre pour réprimer mon sourire.
— J'étais persuadée que si mon frère n'était patient qu'avec toi, c'est parce qu'il était peut-être amoureux. Je suis surprise que vous ne soyez jamais sortis ensemble, d'ailleurs...
Alors que Liv rougit de plus belle en s'enfonçant dans son siège, je suis pris d'une quinte de toux. Je tousse tellement que Chelsea est obligée de me frotter le dos. J'ai envie de lui hurler d'arrêter. Qu'est-ce qui lui prend de me materner ? Et de dire des choses pareilles, surtout.
— Je n'ai jamais été amoureux de Liv, répliqué-je en chassant la main de Chelsea sur mon dos.
— T'étouffes pas avec ton dégoût, grogne Liv en se penchant pour attraper la carafe d'eau.
Je pousse celle-ci vers elle, mais nos doigts se touchent au même instant avant qu'on ne les retire brusquement. On nous observe, je sens les regards peser sur nous, mais Liv et moi ne nous quittons pas des yeux. Elle me semble en colère. Est-ce à cause de ce qui s'est produit dans sa chambre ?
