[Tome 1 de la trilogie CHAPEL HILL]
La loi du Talion n'a jamais été aussi séduisante.
Liv Ackerman a le béguin pour Tate, l'un des basketteurs de Chapel Hill. Lorsqu'elle comprend que le capitaine de l'équipe, son ancien meilleur ami qu'elle déteste...
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Charlie est en retard. De trois minutes seulement, mais j'ai besoin qu'il soit là pour arrêter d'angoisser sachant que Jazz s'en est allé chez Savannah. Je ne peux pas rester seule trop longtemps, j'ai déjà envie d'enlever ma robe et de me démaquiller par peur d'en faire trop. Il faut que j'attire le regard de Tate, mais j'ai peur de ne pas être moi-même.
J'ai lancé ma playlist spéciale détente, essentiellement composée de One Direction, mais elle n'a pas l'effet escompté. Peut-être qu'aller à la soirée est une mauvaise idée.
Tout à l'heure, au gymnase, j'ai perdu tous mes moyens lorsque Tate nous a rejoint, accompagné de ses amis. Mais que Charlie ait été avec moi à ce moment s'est avéré parfait. Tate m'a parlé, il m'a même souri, et ça ne veut plus quitter mon esprit. Jamais je ne l'ai vu d'aussi près, je revois encore la couleur intense de ses yeux noirs. Pourquoi Mère Nature a-t-elle créée un si beau garçon ?
Trois coups sont frappés à la porte, j'accours ouvrir après avoir mis ma playlist sur pause. Connaissant Charlie, il n'hésiterait pas à se moquer de moi parce que j'aime encore ce groupe.
Charlie se tient devant moi, tout sourire, mais quelque chose m'interpelle chez lui. Sans doute ses mèches rebelles lui tombant sur le front qu'il n'arrive jamais à dompter. Ou son grain de beauté situé pile sur l'arête de son nez qui le rend encore plus séduisant. Ou ses yeux azur qui me sondent de la tête aux pieds. Peut-être tout.
— T'es en retard.
Je pourrais le remercier d'être venu, mais qu'est-ce que ma bouche décide de faire ? Chercher la petite bête. Pas étonnant qu'il m'ait souvent trouvé insupportable lorsque nous étions amis.
— De quatre minutes à peine ! s'offusque-t-il en roulant des yeux. Je peux entrer ou tu comptes me faire patienter dans le couloir ?
— Jamais, très cher !
Je me décale pour le laisser entrer et referme la porte derrière lui.
Charlie observe la chambre dans ses moindres détails, surtout mon côté. Suspendue au-dessus de mon lit, j'ai encore la banderole « Happy Birthday » qui date de mes vingt ans, le mois dernier. Pour l'occasion, les filles m'avaient fait un moelleux au chocolat et gonflé des tas de ballons dans la chambre pour me faire sourire parce que mon père ne m'a appelé ce jour-là. Elles ont réussi leur coup.
— Joyeux anniversaire en retard, déclare Charlie en m'examinant, les mains dans les poches de son pantalon.
— C'était il y a plus d'un mois, plus besoin de me le souhaiter, répliqué-je, amusée, même si ça me fait plaisir qu'il s'en rappelle.
— Le premier octobre, je m'en souviens.
— Y a intérêt ! rétorqué-je, faussement outrée. Moi, je me rappelle encore que t'es né le vingt-neuf août.
Il sourit, visiblement heureux que je ne l'ai pas oublié. Et à chacun de ses sourires, je m'en veux un peu plus de l'utiliser pour approcher Tate. Parce qu'il n'y a pas à douter que j'aime retrouver notre ancienne complicité, même si je n'oublie pas le passé.
