12. Liens du sang

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Lorsque Charlie ouvre la porte de ma chambre, il tombe nez-à-nez avec mon frère

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Lorsque Charlie ouvre la porte de ma chambre, il tombe nez-à-nez avec mon frère. Ezra est adossé contre le mur d'en face, vêtu d'un pull jaune moutarde et d'un pantalon noir, l'air visiblement confus. Ses yeux se baladent entre Charlie et moi, et je comprends en un instant qu'il a dû tout entendre. Une grande partie, du moins.

Charlie finit par s'en aller, épaules affaissées, et Ezra fait son entrée dans la pièce, un pli barrant son front. Avec les larmes qui ont gâché mon maquillage, je ne dois pas être belle à voir.

Mon frère ne dit rien lorsqu'il me prend dans ses bras, et je laisse échapper un long soupir contre son torse. Il n'a plus rien de mon petit frère mais tout de cet aîné que j'ai vu en Charlie pendant nos trois années d'amitié.

— Tu veux que j'aille le frapper ?

—  Je ne suis pas certaine que ce soit la solution, répliqué-je dans un rire. Et puis, t'as pas intérêt à te servir de tes poings à part pour te défendre, toi ou quelqu'un d'autre.

—  Si ça peut te faire plaisir.

Je souris, heureuse de le voir à point nommé.

Je sais que je devrais passer à autre chose, ne penser qu'à mes études et au présent qui passe trop vite, mais le passé m'affecte trop. Encore plus lorsque j'apprends qu'on m'insultait de grosse – même si Mackenzie ne devait pas être la seule à le faire.

— On va à la soirée ensemble, réplique mon frère en posant sa main sur mon épaule, lisant en moi comme dans un livre ouvert. Mais tu mets une veste, ça caille et j'ai pas envie que tu tombes malade.

Je roule des yeux, avant de m'asseoir sur mon lit pour enlever mes chaussures. Je déteste les talons, je suis loin d'être douée pour marcher avec sans me tordre la cheville. Peut-être que c'était trop, mais Charlie n'a pas à me critiquer.

— Tu peux m'attendre dans le couloir ? demandé-je à Ezra qui fronce les sourcils. Je vais me changer.

— Dépêche-toi. Yuri m'attend déjà là-bas.

Je hoche la tête et il quitte la chambre dans la seconde.

Après une rapide fouille dans ma penderie, je prends une pull rouge et un slim moulant noir, enfile une paire de baskets quelconque, enlève mes lentilles pour remettre mes lunettes et nettoie un peu mon visage en effaçant toute trace de larmes.

Mes yeux sont rouges et gonflés, mais j'espère que sur le trajet ça s'estompera. Les filles vont s'inquiéter si elles me voient comme ça, et j'ai tout sauf envie qu'elles me posent des questions. J'en aurai déjà suffisamment si elles me voient arriver avec mon frère.

— Qu'est-ce que Fisher t'as dit pour te mettre dans un tel état ? demande Ezra lorsque nous sortons de la résidence, le froid du soir me glaçant les oreilles et le nez.

J'aurais dû prendre mon bonnet et mes gants.

—  Rien... T'en fais pas, je vais bien.

Il me jette un regard, pas du tout convaincu, mais c'est la meilleure réponse que je puisse lui donner. Il n'a pas à s'inquiéter pour moi.

CHAPEL HILL - Last First Kiss #1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant