CHAPITRE 1.
La terre ferme se rapproche peu à peu. Plus ils perdent de l'altitude, plus son cauchemar s'approche d'elle. L'avion se pose et lorsqu'elle met un pied hors de cet espace confiné, Oria respire l'air frais et soupire d'aise, assouvissant enfin son besoin de se dégourdir les jambes.
L'aéroport est immense et bondé. Les gens sont aussi pressés que ce qu'elle a entendu dire à la télé ou dans les livres. Elle se fait bousculer dans tous les sens, essayant de ne pas perdre sa mère de vue dans toute cette foule. Elle marche vite, se fondant dans la masse. On croirait presque qu'elle y est habituée.
La jeune fille réussit à la rattraper lorsqu'elle s'arrête au tapis roulant pour récupérer leurs bagages. Elle lui sourit.
– Marc nous attend dehors. Il est venu nous chercher, annonce-t-elle.
Oria hoche la tête, peu emballée. Elle redoute ce moment depuis le début, essayant de le repousser au maximum. Sa mère lui tend sa valise, le sourire aux lèvres. Bien qu'elle aimerait prendre le premier avion pour rentrer à Eureka Springs, Oria la suit, à contre-cœur et en traînant des pieds.
Elle ne sait plus vraiment à quoi il ressemble malgré les photos que sa mère lui avait montrées, donc elle la laisse le chercher parmi les multiples voitures stationnées sur les places de dépose-minute. Finalement, Oria voit son visage s'illuminer d'un seul coup et Hannah fait de grands gestes de la main en étant sur la pointe des pieds.
Elle lui demande de la suivre et attrape sa main pour la tirer jusqu'à la voiture comme si Oria n'avait que cinq ans. La bouclée se libère en essayant de ne pas être trop brutale. Sa mère est tellement focalisée sur cet homme qu'elle ne l'a même pas remarqué. La jeune fille ralentit un peu le pas sentant un point de côté naître dans sa poitrine.
– Hannah !
Un homme, assez grand, l'interpelle. Elle le reconnaît, se souvenant de son visage qu'elle avait vu sur le téléphone de sa mère. Marc a un visage lumineux et chaleureux. Il est plutôt grand, il a des yeux clairs et des cheveux poivre et sel.
Il la prend dans ses bras et pose un baiser sur son front. Il a l'air gentil. Oria se détend un peu, bien que la timidité et la pointe de colère qu'elle éprouve soient toujours en travers de sa gorge. Il relâche son étreinte et la regarde, sans se départir de son sourire.
– Et tu dois être Oria.
Elle esquisse un petit sourire timide en hochant légèrement la tête.
– Eh bien, bienvenue à New-York, Oria ! s'exclame-t-il.
Marc attrape leurs valises et les range dans le coffre de sa voiture en leur demandant de monter. La jeune femme grimpe à l'arrière en jetant son sac à dos sur le siège à côté. Sa mère fait de même.
Il démarre et après une bonne vingtaine de minutes pour réussir à quitter l'aéroport, les voilà enfin sur la route. Ils entament une discussion des plus basiques. Le vol s'est bien passé ? Pas trop long ? Elle ne les écoute pas, ayant clairement l'impression de tenir la chandelle, et regarde la grande ville qui se rapproche de plus en plus d'eux.
– Matt ne sera pas là ce soir. Il a un match.
L'étudiante acquiesce, faisant mine d'être intéressée.
– Tu n'y vas pas ?
– Je ne vais pas vous laisser seules alors que vous venez d'arriver. J'irai au prochain.
– Ne dis pas de bêtises, coupe la mère, on vient avec toi.
Marc sourit, visiblement charmé par la proposition de sa compagne. De son côté, Oria se retient de lâcher un énorme soupir. Elle est fatiguée, n'a aucunement envie d'être là et va devoir se taper un match ennuyeux de ce demi-frère qu'elle ne connait même pas. Elle se félicite intérieurement de s'être souvenue de son prénom.
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Colorless
RomanceQuand Oria découvre que la seule personne qui saura la rendre heureuse est celle qui l'a détruite. Quand il est celui qui la rendra heureuse mais que la culpabilité le ronge. Deux cœurs si différents mais qui battent pourtant à l'unisson. Cette hist...