CHAPITRE 8.
Oria sort de l'université en soupirant. Elle a l'impression que chaque heure est passée au ralenti. C'est sûrement l'excitation qui fait ça. Il est 15h30.
Elle trouve Lucy sans difficulté. Elle est assise sur un banc un peu à l'écart et comme à son habitude, elle est plongée dans un roman. La jeune femme s'approche d'elle doucement et elle lève les yeux en entendant le son de ses pas.
– Prête ? lui demande-t-elle en souriant.
Toutes deux se dirigent vers l'entrée de la bouche de métro. L'espace d'un instant elle doute. Ai-je pris la monnaie que ma mère m'a laissée sur le plan de travail ? Elle fouille les poches de sa veste et trouve assez rapidement ce qu'elle cherchait.
Elle prend un ticket au guichet et suit son amie dans le dédale de tunnels jusqu'à atteindre le bon quai. Oria a passé son permis cet été. Mais conduire, ici, à New York ? La blague !
Que ce soit sur les trottoirs ou sur la chaussée, les gens sont tout aussi pressés. Même si Matt conduit très bien, elle s'accroche à la portière par acquis de conscience. Il devrait y avoir un permis de conduire spécial-ville-pressée. Hors de question qu'elle prenne le volant ici.
La librairie n'est pas si loin et les métros passent assez souvent. Elles arrivent donc très rapidement. Déjà de l'extérieur, elle est sublime. La jeune femme à l'impression de ressembler à un enfant que l'on emmène à Universal Studio parce que Lucy rigole en la voyant, les yeux pleins d'étoiles.
Cette dernière la tire à l'intérieur.
– Ferme la bouche, tu baves !
L'étudiante est émerveillée par ce qu'elle découvre. Tout est si beau ! Et puis avec le style ancien donné par les meubles en bois, elle se croirait au beau milieu d'un roman fantastique, c'en est presque féérique. Les bibliothèques sont immenses et ce sur deux étages. Il y a des ouvrages à perte de vue.
Elle se sent dans son élément. Et puis, que dire de l'odeur ? Elle fait partie de ces gens qui respire l'odeur du papier en achetant un bouquin. Le parfum d'un bon livre est sûrement la plus belle senteur. Elle inspire l'air à pleins poumons. Elle n'a désormais qu'une seule hâte, c'est de foncer la tête la première dans les rayonnages. Son appareil photo lui manque, elle aurait aimé capturer dans sa carte mémoire la beauté de ce lieu.
– Avant toutes choses, on va chercher un café, s'empresse de dire Lucy, avant que je ne devienne complètement incontrôlable à cause du manque de caféine.
Oria hoche la tête et la suit. Cet endroit est vraiment fabuleux. Elle sait déjà qu'elle va venir très souvent. Une fois leurs gobelets en mains et après avoir souhaité une bonne fin de journée à la serveuse, les deux amies commencent à se balader parmi les étagères. Il y en a pour tous les goûts. En fonction du rayon, on peut passer de Shakespeare au dernier livre de Christina Chiperi.
Étant une habituée, Lucy en a réservé un. Elle laisse seule Oria pour aller le récupérer. Cette dernière continue d'avancer parmi les bibliothèques. La tranche d'un livre attire son regard. La reliure est magnifique, on dirait une vieille édition. Elle se hisse sur la pointe des pieds, pour tenter d'attraper l'ouvrage perché en haut de la bibliothèque. Elle le frôle du bout des doigts mais n'arrive pas à le saisir.
Un bras se tend au-dessus de sa tête et prend le livre qu'elle convoite. Oria allait se retourner, irritée, pour signifier à cet inconnu qu'elle était en train de le prendre, mais le bouquin lui tombe dans les mains. Incrédule, elle se rend compte que cette personne venait juste de l'aider. Elle pivote sur elle-même, prête à remercier celui qui lui est venu en aide.
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Colorless
RomanceQuand Oria découvre que la seule personne qui saura la rendre heureuse est celle qui l'a détruite. Quand il est celui qui la rendra heureuse mais que la culpabilité le ronge. Deux cœurs si différents mais qui battent pourtant à l'unisson. Cette hist...