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CHAPITRE 9.

Ils ne sont que tous les deux quand ils rentrent. Hannah et Marc sont toujours au travail. Oria trouve que sa mère travaille plus qu'avant.

Elle sait qu'il l'a aidée à trouver cet emploi, peut-être qu'elle veut se prouver qu'elle l'a mérité, bien qu'elle n'en a pas besoin. Épuisée, la jeune femme jette son sac de cours sur son lit et range rapidement ses nouveaux livres sur ses étagères.

Après avoir attrapé une tenue plus confortable, soit un jogging et un t-shirt beaucoup trop grand pour elle, la jeune femme part sous la douche. C'est sûrement l'un des meilleurs moments de la journée.

Elle laisse l'eau brûlante couler sur son corps, emportant avec elle la moindre once de stress. Elle se détend instantanément. Ici, elle peut réfléchir sans qu'on ne vienne la déranger. Elle divague.
Elle voudrait tellement savoir qui est ce garçon. Oria n'a jamais vu quelque chose d'aussi beau que la couleur de ses iris. Elle n'a malheureusement pas eu le temps de voir son visage.

Cependant, elle a vu quelque chose dans son regard, pendant les microsecondes durant lesquelles elle a pu le croiser. Elle y a perçu de l'étonnement, de la culpabilité et quelque chose d'indescriptible. L'étonnement était probablement lié au fait que, comme elle, il voyait de nouvelles choses. Quant à la culpabilité, elle n'en a pas la moindre idée.

Mais cette dernière émotion, impossible de mettre le doigt sur ce qu'elle représente. Mais il semblait tiraillé, comme si quelqu'un venait de le poignarder. La seule chose qu'elle peut dire, c'est ce grain de beauté qu'il a sous l'œil gauche. Il est attirant.

Elle pourrait peut-être demander à Matt. Il connaît beaucoup de monde à l'université. Et même si elle n'a qu'une faible information à lui donner, il saura peut-être lui donner un nom. Et puis, ce n'est pas comme si elle pouvait en parler avec sa mère...

Visiblement, elle a oublié qu'elle avait donné la vie à un être humain, alias sa fille, alias Oria. Certes, elles ont encore certains moments "mère-fille" mais ils se font si rares.

Depuis qu'elles sont arrivées, elle ne lui a accordé que peu de temps et leurs habitudes se sont envolées de son esprit. Il n'y a qu'hier qu'elle y a pensé. L'étudiante lui en veux de plus en plus alors, se confier à elle ne l'enchante pas. Qui plus est, elle ne lui porte plus suffisamment d'intérêt pour lui accorder le temps nécessaire.

La jeune femme se sèche rapidement et enroule ses longs cheveux dans une serviette. Après avoir enfilé ses vêtements, elle se dirige vers la chambre face à la sienne. Vais-je vraiment aborder un tel sujet avec Matt ? C'est un peu étrange quand même.

Mais bon, elle va essayer de tourner les choses pour éviter le vrai fond du problème. Au pire des cas, elle est tellement à l'aise avec lui que ça ne la gênerait pas plus que ça de devoir lui parler de la réalité. Elle toque timidement et entre quand il l'y autorise.

– Besoin de quelque chose, ma belle ?

Oria sourit, trouvant ce petit surnom adorable.

– J'ai une question à te poser.

Il lâche son stylo et lui fait signe de s'asseoir. Oria prend place sur le fauteuil non loin de lui et il pivote sur sa chaise de bureau.

– J'aurai besoin de tes connaissances. Est-ce que tu connaîtrais un mec, environ ta taille, qui a un grain de beauté sous l'œil ?

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