Chapitre 12

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Kayleigh


Je remarque qu'Héloïse se braque lorsque j'ouvre la porte de l'immeuble, je me demande si elle n'est pas claustrophobe et si elle ne va pas faire une crise et se mettre à hurler. Je lui prends la main et lui parle doucement.

« Ça va aller, ne t'inquiète pas. As-tu peur ?

— Je n'ai peur de rien ! » dit-elle en se redressant, franchissant la porte d'un pas sûr, après que je la pousse légèrement pour qu'elle avance.

« Je le sais, je le vois bien. Viens, l'ascenseur est là. »

Je souris en imaginant la tête de mes voisins qui prendront l'ascenseur plus tard. Il se dégage de ma cousine temporaire une petite odeur qui risque d'en faire sourciller quelques-uns. Heureusement que nous ne croisons personne. Par contre, il faudra que je garde mon sérieux et ne pas avoir de fou-rire quand l'information se répandra ce soir ou demain. Ouvrant la porte, je me décale afin de la laisser entrer, mais elle reste là, plantée comme un piquet.

« Tu es comme les vampires ? Je dois t'inviter pour que tu entres ?

— C'est chez toi.

— Ah bon ? » dis-je en passant la tête et en regardant à l'intérieur. « Mais oui, tu as raison. C'est dingue ce truc. Attends, on essaye encore ! » dis-je en refermant la porte puis en l'ouvrant à nouveau. « As-tu vu ça ? C'est encore chez moi.

— T'as un problème toi ! Tu prends des médicaments ? » demande-t-elle, moyennement sûre si c'est une blague ou si j'ai réellement les fils qui se touchent.

« Non, j'ai arrêté. Tu crois que c'est grave ? » continuais-je, m'amusant sincèrement.

Je la regarde en souriant, elle me fixe sans rien dire avant de soupirer et d'entrer. Elle sursaute quand je ferme la porte derrière moi et que je verrouille.

« Héloïse, ça va aller, je n'allais pas laisser la porte ouverte, n'est-ce pas ? Tu ne crains rien avec moi. Je fais l'imbécile, souvent, je suis conne, parfois, mais je suis toujours gentille, toujours ! Attends ici, je reviens. »

Je fonce dans ma chambre pour revenir moins de trente secondes plus tard, lui tendant un pyjama en pilou. Héloïse plisse des yeux, me fixant sans me lâcher une seconde.

« La salle de bain est juste là. La machine à laver est derrière cette porte. On va tout laver. Je vais faire à manger. As-tu des allergies ?

— Non, je mange de tout, pas le choix quand on n'a pas le choix. »

La fatigue se lit sur son visage, de larges cernes violets se sont formés sous ses yeux et ses cheveux sont un en bataille, sans doute pleins de nœuds. Bien qu'elle vive dans la rue, elle semble prendre soin d'elle, de se forcer à se laver. Elle semble porter toute la misère du monde sur ses épaules et vu la façon dont elle me regarde, je vois qu'elle veut que je l'en décharge un peu, ne serait-ce qu'un moment, mais elle ne sait pas comment s'y prendre.

« Prends ton temps. J'ai faim, alors je ne t'attends pas pour manger. Je ne veux pas fouiller dans tes affaires, je te laisse mettre tes vêtements dans la machine. Déshabille-toi dans la salle de bain, tu me glisseras ce que tu as sur toi. On va aussi laver ton sac de couchage. »

Je la laisse tranquille, elle me suit des yeux alors que je vais dans la cuisine et que je commence à ouvrir le réfrigérateur. Je casse des œufs pour les battre qu'elle me surveille toujours, avant de se pencher et de vider le contenu de son sac dans la machine, tel quel. J'entends la porte de la salle de bain se fermer puis se rouvrir avant de la voir, pliée en deux, en se cachant derrière une serviette qu'elle a enroulée autour d'elle. Glissant ses derniers vêtements dans la machine, elle ferme la porte et regarde le panneau de contrôle.

Cupidon ne doit plus avoir de flèches ou il ne m'a jamais vue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant