Chapitre 16

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Kayleigh


« Je peux te poser une question ? » demande Héloïse en me regardant, après avoir pris un long bain chaud, et venant s'installer sous la couverture dans le canapé.

« Bien sûr.

— Donc, tu es lesbienne ? »

Je manque de m'étouffer en avalant ma gorgée de vin, toussant comme un bonhomme chamallow après un quart de demi-marathon.

« Non ! » m'exclamais-je d'une voix incertaine, jouant trop près des aigus à mon goût. « Je me suis fâchée avec un garçon, mon ex petit ami, depuis je suis fâchée avec tous les garçons. Ça ne veut pas dire que je préfère les filles. Enfin je ne sais pas, je... J'ai... avec Camille, mais c'était la première fois. Hum... Et toi ? Tu as un amoureux ou une amoureuse ?

— Non, je n'ai pas eu le temps. Et depuis... non ! »

Héloïse se renferme à nouveau. Je voudrais tant qu'elle se confie, mais elle ne semble pas en être là dans notre relation.

« Je suis là, si tu veux parler. Je suis ton amie, tu sais. Ta cousine » dis-je en la chatouillant.

« Oui, ma cousine » dit-elle en me souriant. « On peut regarder un dessin animé ? » demande-t-elle surtout pour changer de sujet de conversation.

« Bien sûr, choisis celui que tu veux », dis-je en ouvrant mon ordinateur et en débloquant ma session.

À nouveau, Héloïse s'endort avant la fin de film, contre moi, cette fois-ci. C'est un signe qu'elle me fait de plus en plus confiance. Je la soulève doucement et la porte dans sa chambre, la bordant avec précaution, laissant à nouveau des veilleuses allumées un peu partout, laissant encore ma porte ouverte. Installée devant mon ordinateur, je lance une recherche dans un moteur de recherche avec les mots clés « disparue Héloïse ». Malheureusement, la recherche génère de nombreux résultats, notamment de nombreux chats. Mais qui appelle son chat Héloïse ? En activant la recherche d'images, je scrute les résultats, mais je ne trouve personne qui ressemble à ma cousine fictive.

Je m'endors avec des sentiments mitigés. Je me suis attachée à Héloïse, mais je ne peux m'empêcher de penser qu'à son âge, elle devrait aller à l'école, être entourée par sa famille et ses amis. Il doit certainement y avoir quelqu'un qui la cherche activement. L'idée de prévenir la police me traverse l'esprit. Bien sûr que je dois les prévenir, mais la mettre entre les mains du système, selon sa situation familiale, elle n'en sortira pas, et me le reprochera. Elle doit bien avoir des papiers ? Elle ne peut pas vivre toute sa vie en marge de la société. En fin de compte, ma nuit est merdique, et c'est uniquement de ma faute. Le lendemain matin, je me lève de mauvaise humeur, et Héloïse le remarque immédiatement, assise dans le canapé comme la veille, elle me regarde avec une expression inquiète.

« Tu ne dors pas beaucoup », demandais-je en m'asseyant à côté d'elle.

« Non, par petits bouts. Tu sais, ce n'est pas très sécuritaire dans la rue.

— Je suis désolée, Héloïse. Bon je t'explique le programme. Après le petit déjeuner, toi et moi, on va faire les boutiques. Tu vas me dire de quoi tu as besoin. Brosse à dents, dentifrice, déodorant, shampoing, serviette sanitaire, sous-vêtements... tout.

— Tu n'as pas besoin de dépenser ton argent pour moi, tu sais, Kayleigh.

— Ah, mais non, je dépense le tien ! », répondis-je en sortant l'enveloppe contenant son salaire, la faisant éclater de rire avant qu'elle ne s'élance et m'enlace.

« Merci pour tout, Kayleigh.

— Je t'en prie. Et puis, si j'ai envie de t'acheter quelque chose pour ton anniversaire, j'ai le droit, non ? », dis-je en souriant.

Cupidon ne doit plus avoir de flèches ou il ne m'a jamais vue !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant