Chapitre 3

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◻Bonne lecture◻

Les semaines avaient passé. Cela faisait maintenant un mois qu'elle avait appris le tragique événement.  Francisco était venu les voir tous les jours sans exceptions. Il restait le temps qu'il fallait, s'occupant de Tiago pour soulager Isabella. Malgré tous ses efforts, le garde marin avait pu constater  que la femme de Mendoza était triste et sans aucune joie de vivre. Elle ne souriait plus, parlait de moins en moins. 

Ce jour encore, il s'apprêter à entrer chez elle. Il toqua une fois, deux fois, trois fois et toujours rien. Alors, prit de panique, il se mit à l'appeler et la porte de bois finit par s'entrouvrir. 

-Ah bonjour Francisco. Excusez moi j'étais dans le jardin.

-Ce n'est rien, vous avez raison de sortir, il est bon de prendre le soleil.

Elle répondu par un oui distrait. 

Comme d'habitude ils s'assirent dans le salon pour prendre un thé. Tiago jouait avec son petit bateau, il aimait le faire voguer sur les genoux du garde marine.

Il examina la jeune femme des pieds à la tête. Son ventre avait grossit l'enfant arriverait dans trois mois si tout allez bien. Il monta un peu plus haut. Son regard était vide, ses yeux rouges, elle avait encore pleurée. Il était désespéré, il fallait qu'il l'aide. Alors il prit la parole.

-Señora, je sais à qu'elle point il est dur pour vous de surmonter cette épreuve mais il est temps de reprendre en main votre destin. Vous devez pouvoir subvenir aux besoins de votre famille qui s'agrandira d'ici peu.  Je serais là pour vous soutenir.

- C'est très gentil de votre part de vouloir m'aider mais je ne sais pas si je suis prête...

-Vous avez de la famille?

L'espagnole se mordit les lèvres. Certes il lui restait son père mais il se trouvait sur le nouveau continent.

-Ma mère est morte en couche et mon père est en Amérique.

-Excusez moi.

-Vous ne pouviez savoir mais...je vais réfléchir je vous le promets.

-Merci Señora, je sais que vous serais ce qu'il est bon de faire.

Le garde marine repartit sereinement il savait qu'elle réfléchirait.

Isabella s'attabla, et assit Tiago sur sa chaise haute lui donna à manger puis elle prit son repas sans un mot. Ensuite, elle coucha son fils et elle alla dans une pièce juste à côté de la salle d'eau. Elle n'y était pas entrée depuis un mois. C'était le bureau de Juan, et le sien.

Elle alluma la petite lampe à huile, passa sa main sur le bureau de bois verni où  son mari avait l'habitude d'écrire. Une larme roula sur sa joue. Il était parti, elle se sentait si seule...

Elle s'assit à son bureau et ouvrit le petit tiroir toujours fermé à clef.  Elle en sortit  un tas de lettres. Des lettres écrites de sa main, les lettres qu'il lui avait envoyé lorsqu'ils étaient de tous jeunes fiancés. 

Ils s'étaient rencontré par hasard dans un tournois. Oui un tournois, le tournois des "lices d'argent". Il se déroulait  en trois partie, un combat à la lance, un à l'épée à cheval et l'autre à terre au fleuret, cette très fine épée conçut par les espagnols.

Elle s'était déguisée en homme pour pouvoir participer. Lui était déjà marin et pouvait s'inscrire au combat. Le hasard, ou plutôt leurs talents avaient fait qu'ils étaient les deux finalistes. Leur affrontement avait duré quatre heures, quatre longues heures. Les juges avait crié le "holà" mais ils avaient continué. Et là elle avait fais un coup par surprise, une feinte qui l'avait déstabilisé le faisant tomber au sol. Mais en exécutant  son coup, son chapeau était tombé et l'assemblée avait remarqué son identité. Le victoire était donc revenu à Juan. 

Ce jour elle l'avais haï, enfin pas vraiment car son cœur lui disait le contraire. Le soir, il était venu s'excusez de lui avoir volé sa victoire. Et s'était le coup de foudre. Ils s'étaient promenés sur le port de Barcelone et ils avaient discutez toute la soirée. 

Isabella avait apprit qu'il était marin et bientôt capitaine. Mais qu'il repartait le lendemain en mer. Alors ils s'étaient promis de s'écrire et s'étaient envoyé des cinquantaine de lettres...

La jeune femme ferma les yeux. Elle revoyait parfaitement tous ses moments. A travers ses larmes elle sourit, un sourire plein d'amour, elle s'assit à son bureau. Elle caressa son ventre, la seule chose avec Tiago que Juan lui avait laissé, la preuve de leur amour.  

  Quand il était rentré de sa traversée, il l'avait demandé en mariage. Elle avait accepté avec joie mais elle était engagé à un serment. Car elle était espionne du roi d'Espagne ce qui lui interdisait tout amour. Mais le roi avait fait une entorse en voyant que le fiancé était son capitaine le plus réputé le seul à savoir passé le détroit de Magellan. Tiago était né un ans après leur union et les avaient comblés. Mais Juan Carlos devait souvent repartir...

Mais cette fois ci il ne reviendra pas.

Elle éclata en sanglot la tête contre le bois verni du bureau de son cher mari. Courageusement elle releva la tête, sécha ses larmes et prit l'air déterminé.

Elle allait reprendre son destin en main et elle savait comment. Elle le reprendrait comme la fois où son père l'avait laissé seule ici en Espagne. Elle savait que son Juan aurait approuvé son choix....


A suivre...

Le destin de LaguerraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant