Mes jambes tressautent de stress. Je crois même que tout mon corps tremble. Bon, quand est-ce que Riley arrive ? Il est en retard ... je suis sûr qu'il est en retard. Je regarde rapidement l'heure. Treize heures vingt. Non, il n'est pas en retard ... mais s'il n'arrive pas bientôt, je pense que je vais devenir dingue. Si j'avais su, j'aurais pris le bus.
Je ne comprends même pas pourquoi je stresse autant. Je vais simplement visiter l'université qui m'a accepté. La visiter, pas commencer à y étudier ! Il me reste deux semaines avant la rentrée mais j'ai voulu aller faire un petit repérage des lieux avant ça. Je comptais y aller en bus, mais Riley, qui a eu son permis il y a quelques jours, m'a proposé de m'y emmener et de visiter avec lui. Forcément, j'ai dit oui.
Sauf que maintenant, je stresse. Je m'en vais visiter un lieu inconnu dans lequel je vais passer la majorité de mes journées durant les trente prochains mois au moins. Et en plus, j'y vais avec mon mec, genre ... comme un rendez-vous.
Est-ce que c'est notre premier rendez-vous ? J'en sais rien, jusqu'ici, on s'est contenté de se voir chez moi. J'espère que c'est pas un rendez-vous ... il y a mieux comme endroit qu'une université. J'aimerais bien faire un pique-nique ... puis aller au cinéma ... un truc un peu bateau, digne d'un roman d'amour mais, j'ai jamais fait ça avec quelqu'un avec qui je sors. Ça pourrait être sympa.
Mon portable vibre. C'est Riley. Il est devant chez moi. Il était temps ! J'attrape mes affaires et sors de la chambre. Je passe rapidement par la chambre de Jude pour lui dire que je pars et reviendrai sûrement dans la soirée.
— T'es sérieux ? On était censés rester ensemble cet après-midi !
— Aujourd'hui ? On a pas dit demain ?
— Non, c'est aujourd'hui ! En plus ... je voulais te parler !
— Comme la dernière fois ... et au final, tu m'as dit qu'il n'y avait rien.
— Et ? Peut-être que maintenant j'ai envie de parler ? commence-t-il à s'énerver. De toute façon, t'es toujours occupé ! Pire que les parents.
— On parlera ce soir si tu veux !
— Je sors ce soir. Tu sais la fête dont je te parle depuis deux semaines
— J'avais la tête ailleurs, j'essaye de me justifier. J'ai le droit d'avoir une vie ! Oh et puis, tu sais quoi ? Débrouille-toi, j'en ai marre de tes sautes d'humeur. Tu sais que gueuler. Ne compte même pas sur moi pour écouter tes petits malheurs. Tu sais pas ce que c'est d'avoir de vraies emmerdes.
Et je pars. Marche après marche, je commence à me sentir mal. Je déteste m'engueuler avec mon frère mais là, il l'a cherché. Me comparer aux parents, et puis quoi encore ? En plus, je suis sûr et certain qu'on avait prévu de se faire notre journée entre frères demain.
— Eh, qu'est-ce qu'il y a ?
Je lève la tête pour regarder Riley. J'étais tellement énervé que je n'ai pas fait attention que je sortais déjà de la maison et montais dans la voiture. Heureusement que ce n'était pas une autre voiture garée devant chez moi.
Je fixe Riley du regard. Son air inquiet pour moi me donne envie de l'embrasser. J'ai toujours envie de l'embrasser de toute façon. C'est comme une drogue. J'en suis accro. Ses lèvres sur les miennes sont comme une bouffée d'oxygène. C'est vraiment la meilleure chose qui me soit arrivée cette année.
Je regarde rapidement autour de moi si quelqu'un se trouve dans la rue et finis par embrasser Riley. Je crois que je rougis alors que c'est loin d'être la première fois que je le fais ... et généralement c'est beaucoup moins chaste que ça. Là, je l'ai embrassé de manière très ... innocente ? Ça m'a tout retourné. Et j'ai l'impression que c'est la même chose pour lui puisque ses joues sont aussi rouges que doivent être les miennes. Je me retiens de rire. La situation est étrange, comme si c'était notre premier baiser, et ça a un côté assez risible surtout lorsqu'on se dit que peut-être nous nous sommes déjà embrassés l'année précédente.
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Plus Sans Toi
RomanceImaginez. Chaque année, le 1er janvier à minuit pile, vous oubliez ce qu'il s'est passé durant ces 365 derniers jours et grâce à un minuscule comprimé, vous ne récupérez que les souvenirs qui en valent la peine aux yeux du gouvernement. La violence...