Prologue

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Cette nuit, le soleil brillait haut dans le ciel.

J'avais chaud comme un jour d'été pourtant dans la réalité nous étions en plein mois de janvier. Ça me plaisait car on pouvait bien distinguer les reflets roux dans mes cheveux. Ils m'ont valu beaucoup de critique durant mes années de collège pourtant j'en ai toujours été fière. Sûrement parce qu'ils me faisaient penser à ma mère. À cette pensée, je la vis au loin, sa crinière rousse au vent au côté de mon père lui brun. Elle était comme dans mes souvenirs. Avec des joues creusées et un petit nez bossu dont j'avais hérité. Elle me fit signe de les rejoindre près de la rivière. Je me mis à marcher lentement vers elle afin de contempler chaque petit détails qui m'entouraient. Une grande et vieille maison se tenait là dans cet immense jardin sans délimitation. La rivière était d'un bleu pur qu'on avait envie d'y tremper les pieds. Dans ces moments là, je chérissais chaque instant avant de revenir à ma réalité de vie étudiante si banale que s'en était épuisant. Ma mère me sourit une fois que je fus arrivée à leur hauteur.

-Tu vas voir ça va te faire du bien de rencontrer quelqu'un ! Tes études te prennent beaucoup de temps, ton père et moi aimerions te voir plus souvent à la maison Céleste.

Je ne répondis pas tout de suite, comprenant que cette maison était donc bel et bien celle de mes parents et par conséquent la mienne.

-Et puis c'est un beau garçon, il est très gentil, il nous apporte toujours des myrtilles de son jardin. Rajouta mon père.

-Un garçon ? Mais j'ai déjà Esteban, il me suffit. Dis-je interloquée.

-Il faut absolument que tu fasses équipe avec lui ma chérie, c'est très important. Vous êtes liés par le destin ! Tu peux lui faire confiance, il te protègera quoi qu'il arrive. Répondit ma mère comme si elle n'avait pas entendu ma remarque juste avant.

-Oui après tout, c'est ton âme-soeur. Renchérit mon père.

Aussitôt ce dernier mot prononcé, je sentis une présence derrière moi. Je me retournais et le vis. Lui. Mon cœur s'emballa pour la première fois comme jamais auparavant. Je battis des paupières plusieurs fois tellement je n'en cru pas mes yeux. Un homme d'une vingtaine d'années était en train de s'approcher de moi, un panier en osier à la main. Son sourire était si chaleureux que j'aurais pu lui dire oui à tout. Ses cheveux bruns et lisses avaient l'air soyeux. Quelques fines mèches barraient ses yeux. Il portait une chemise en lin à manches courtes qui laissait voir ses bras musclés et tatoués. Je ne saurais les décrire tous étant donné qu'ils formaient un style "patchwork", mais les plus grosses pièces apparentes étaient une balance sur son avant-bras gauche et sur l'autre, Zeus de la mythologie grecque reconnu grâce à l'éclair qu'il tient en main. Et plus il se rapprochait, plus ses traits se dévoilaient à moi. Deux jolies anneaux pendaient à l'un de ses lobes. Il avait une allure impressionnante, marchant avec détermination. Pourtant ses yeux rieurs me disaient de lui faire confiance. Il ne regardait que moi, me faisant sentir si unique que j'en perdais pieds. Que m'arrivait-il ? D'habitude c'est moi qui contrôle absolument tout, même mes ressentis ne sont pas aussi forts. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine au rythme de ses pas. Je sentais le sang dans mes veines circuler et entendais même mon propre souffle. Ce n'était pas normal. J'avais à la fois peur de ce qu'il m'arrivait et à la fois l'envie irrésistible de le sentir près de moi. Quand enfin, il s'arrêta à mon niveau, il me tendit son panier et me dit :

-Je t'ai ramené des myrtilles, j'espère que tu aimes ça.

Sa voix me paraissait si mélodieuse qu'elle m'en fit perdre mes mots.

-Je... euh... oui merci.

Je pris le panier et me retournais pour en proposer à mes parents. Mais ils avaient disparus. Plus aucune trace d'eux ni près de la rivière, ni près de la maison. Je reportais mon attention sur le jeune homme ayant la crainte qu'il disparaisse lui aussi.

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