Interlude n°2 - Tony

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Bonjour à tous !

Ceci est un nouvel interlude, qui se déroule dans le passé — juste après le premier interlude, c'est-à-dire juste après le décès de May.

C'est également le seul chapitre où l'on change un peu de point de vue.

Bonne lecture !

OOO

— Je n'y arriverai jamais.

Tony avait enfoncé son visage entre ses mains, soufflant comme un sanglier dans l'espoir d'apaiser les battements frénétiques de son coeur.

Le visage noyé de larmes de Peter était imprimé dans son esprit, se rappelant à lui à chaque battement de coeur.

Lorsqu'il lui avait annoncé le décès de sa tante, l'adolescent s'était effondré dans ses bras et tout son poids avait reposé contre lui. Il était devenu son seul rempart face au désespoir qui menaçait de lui faire perdre définitivement pied.

Et Tony n'avait pas su quoi faire.

Désarçonné, il s'était contenté de tapoter son épaule en murmurant « là... là... » comme il l'aurait fait avec un enfant, se raccrochant à l'idée que Peter n'était encore qu'un enfant, malgré son costume de super-héros et l'air faussement assuré qu'il affichait en toutes circonstances. Un enfant dont le coeur était désormais brisé et les illusions fracassées. Un enfant qui venait d'apprendre, de la pire des façons, que la vie n'était qu'une cruelle blague ponctuée de pertes irréversibles, qui lacéreraient à jamais son coeur.

Qu'aurait-il pu faire, lui, Tony Stark, pour lui venir en aide ? Il était le premier à avoir conscience que le lendemain, rien n'irait mieux. Que l'angoisse s'insinuerait petit à petit dans son sang, jusqu'à devenir sa meilleure — et pire — amie. Qu'il n'y avait plus de retour en arrière, plus de happy ending possible, juste une fin douce amère — dans le meilleur des cas. Comment aurait-il pu l'aider à sortir des ténèbres, alors qu'il n'était même pas capable de disperser celles qui noircissaient sa propre âme ?

— Comment va Peter ? demanda Pepper en s'asseyant à côté de lui, sur le lit qu'ils partageaient à nouveau depuis quelques mois.

Elle posa la main sur son genou et le pressa gentiment, essayant de le ramener à la réalité.

— Tony ?

Sa voix semblait venir de loin — très loin. Tony avait l'impression qu'il y avait un écran d'eau entre eux. D'ailleurs, il avait l'impression qu'il y avait de l'eau tout autour de lui, exerçant une pression impitoyable contre sa gorge. L'air peinait à se glisser jusqu'à ses poumons, il avait du mal à inspirer, son coeur battait trop fort...

— Hey, Tony... je suis là, okay ? Peter et toi n'êtes pas tous seuls. Tu n'es pas tout seul. Ecoute ma respiration et essaie de la copier, d'accord ? Inspire... souffle... inspire...

Pepper s'était penchée vers lui et l'avait enlacé avec douceur, ses cheveux cuivrés chatouillant son nez, son parfum rassurant se frayant un passage jusqu'à son coeur. Les yeux clos, Tony lui rendit son étreinte, s'efforçant de s'ancrer dans le moment présent et de se concentrer sur les sensations qui l'entouraient ; le corps de Pepper contre le sien, les battements de son coeur, sa respiration calme et apaisante qu'il imitait du mieux qu'il le pouvait.

Petit à petit, l'air retrouva son chemin jusqu'à ses poumons et il put respirer plus profondément.

— C'est bon, tu es de retour avec moi ? s'enquit Pepper en plongeant ses yeux bleus dans les siens, l'air inquiet.

Construire une famille, mode d'emploiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant