PROLOGUE

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- LUNE -






Hazel, quatorze ans, Brooklyn :

Hazel courait à la musique des feuilles. Cœur au rivage, voyait-elle son monde s'effondrer. Plus vite. Nulle destination ne serait comblé vide en sa poitrine. Pas même, les bras de son frère. Ou, le bleu de l'océan.

Cours, plus fort. À en avoir mal aux pieds.

Pensait-elle, au pond arc-en-ciel, reconquérir l'âme lui étant égarée. Rousseur troublait sa vue, tant qu'elle la rabrouait de ses ongles. Une griffure à la joue n'était rien à celle dissimulée sous sa robe.

Conscience ?

Con... science ?

Délaisser, avait-elle été.

Sentiment lui rongeait les os. Créait-elle en sa psyché, cacophonie de questions. Peur jubilait, tandis qu'elle perdurait sa course. Aucune pensée ne se dédiait ou est-ce qu'elle allait. Peu importe.

Océan de peine, en laquelle elle pataugeait, submergeait son bonheur. Du moins, ce qui en restait. Vautours, lui avaient picoré chaque parcelle d'harmonie. Pour elle, pas une miette n'en résidait-il.

- Pas toi ! Tu n'as pas le droit...

Tant souffrante, n'avait-elle pas constaté verdure l'entourant. Arbres pour la protégée, larmes cessaient-elles de s'abattre.

Rivière, au loin, elle quitta tristesse pour en aller s'en plaindre. Près de l'eau, au-dessus d'un rocher, elle s'y accrochait. Pleurs dévalait son coude.

- Maman, elle ne n'aime vraiment plus. Thalassa, pourquoi elle n'a rien dit lorsqu'il m'a frappé ?

Unique réponse, poissons dansant, unissant mélancolie à douceur. Fillette, s'allongeait à même le sol. Qu'il y cache, rat ou vers de terre, elle s'en importunait peu.

De toute façon, Hazel est bizarre. C'est ce qu'ils disent.

Le temps s'évaporait à l'identique de l'eau. Heures dont Hazel exploitait pour parler. Qu'on la laisse s'exprimer.

- Tu sais, Thalassa, j'aime pensé que toi et tous les autres Dieux sont réels. Comme Billie le disait. Et avec moi. Toujours. Elle souriait au soleil, maintenant, je ne sens presque plus le trou dans mon cœur.

Une larme longeait le long de sa rousseur. Mains tendue au ciel, doigts éloignés, ses longs cheveux caressaient la multitude de feuilles d'automne. Bruit attirait son attention, elle pivotait le regard des nuages pour rencontrer, ces pupilles.

























- SOLEIL -





Kale, quatorze ans, Brooklyn :

Garçon courait, appareil photo en main. Contrarié, seul cliché remplissait ce vide. Abandonné se sentait-il. Aucun n'avait le réconfort dont elle était dotée. Seulement, la chaleur du soleil pour adoucir ses peines.

Allons la voir, elle saura quoi faire.

Forêt avait-il trouvé comme paix. Nature lui restituait ce qu'il avait perdu. Un cœur. Abominé tout le monde, avait-il vécu. Deux ans, baignant en son propre mépris. Pour autant, une fois répit gouté, il ne pouvait plus s'en passé.

Cœur, tu as assez pleuré. Allons donc cueillir harmonie.

Sous ses semelles, feuillages caramel craquaient. Musique en ses oreilles, il adorait le son que créait l'univers et sa harpe. Kale en décidait de vivre de chaque minute, secondes.

Armé contre désespoir, il enjambait quelques troncs d'arbre, s'arrêtait pour en prendre quelques clichés. Tant bien, il haïssait solitude, elle lui était d'une grande inspiration.

Car tout est beau.

Des mètres après, il remarqua une coulée d'eau. Curieux, il s'en rapprocha, un sourire aux lèvres. S'aventurant d'entre les rochers, il appréciait le bon temps frais d'automne. Au loin, Kale observa une main se mouvant d'une grâce sans pareil.

Un cliché.

Gourmand, il se rapprocha. Le brun y découvrit une douceur à ras le sol. Son être semblait danser avec mère nature, avait-il pensé. Obnubilé, le garçon en oubliait la chose qu'il chérissait le plus, son appareil photo.

Ses yeux étaient l'objectif peinturant cette œuvre d'art. Sa peau paraissait brillée aux faibles rayons de soleil.

- Stjärnskott.


Qui es-tu ?


À cette question, douceur lui accorda un regard. Celui-ci, faisant basculer son cœur jusque son ventre. Il en résidait figé, parfois, Kale penchait la tête. Ainsi, il découvrit un nouvel angle. Tous plus doux que les autres. Elle lui répondait, de par, ses yeux.

- Kale, mon garçon ? Nous devons y aller, ou, ton père va s'inquiéter !

Un regard en arrière, et de retour, douceur n'était plus là. Pour autant, il demeurait. Coincé entre deux roches, le bout de son appareil touchant de trop près, l'eau.

Il quitta alors sa place. Pellicules, défilaient sans grand intérêt. Kale n'en recherchait qu'un seul.

- Kale, te voilà. étais-tu passé ?

- Je... je viens de voir une... étoile filante.

Il pointait son cliché à la charmante Suédoise. Sa main formait, à l'éclairage une météorite.

Mais, par-dessus tout, il ne put oublier ces yeux. Joyaux verts, qui éveillaient mille frissons sur son bras et dans sa poitrine.













Étoile ? Je fais le vœu de te revoir.

𝐅𝐈𝐋𝐋 𝐓𝐇𝐄 𝐇𝐎𝐋𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant