Chapitre 5

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Astrid

Je me réveille et il me faut plusieurs secondes pour me rappeler que je suis dans le camping-car de Camille. La place à côté de moi est vide, et même un peu froide. Je me lève, enfile un manteau et vais à l'extérieur. Le soleil est déjà haut dans le ciel et l'air est plus tiède que les jours précédents.

Quand je rentre dans la salle commune, je vois que tout le monde est en train de petit-déjeuner et discuter. J'essaie de me glisser discrètement à côté de Camille.

« Tu aurais pu me réveiller quand même, je proteste.

— Je n'ai pas osé. » s'excuse-t-il.

Je saisis un morceau de pain et étale de la confiture de fraise dessus. Manger soulage la faim qui torturait mon estomac. Pendant que je mange, les autres discutent des différentes tâches à effectuer aujourd'hui. Le groupe de croque-morts à bien avancer sur leur travail. On s'organise donc de cette façon : les croque-morts continuent leur travail et les autres fouillent les maisons désormais inoccupées et saines, à la recherche de provisions ou tout autre objet utile. Quant à Paul, lui part en vadrouille afin de chercher une solution plus fiable pour l'électricité.

La journée passe à une vitesse fulgurante. Ce n'est que quand Eliza m'apporte un sandwich que je me rends compte à quel point j'ai faim. Je fais donc une pause durant laquelle je discute avec Camille. Mais on se remet très vite au travail. Il fait chaud cet après-midi.

En fin de journée, on fait l'inventaire de tous les objets amassés. On a assez de conserves pour tenir plusieurs semaines. Au point qu'on en a rangé une bonne partie dans la bibliothèque car il n'y avait plus assez de place dans la cuisine. Paul, à peine rentré, a commencé à faire une collection d'outils en tout genre. Je crois qu'il prépare un truc. Tout le monde est fatigué ce soir, et beaucoup partent se coucher tôt. Il ne reste plus que Clarisse et Paul dans la salle, en train de disputer une partie d'échecs, quand je pars à mon tour. Je rejoins Camille pour aller dormir avec lui. Quand je rentre dans le véhicule, il n'y a qu'une veilleuse allumée, au-dessus du lit. Camille lit un livre qu'il a pris dans la bibliothèque tout à l'heure. Je me glisse sous les draps, et le chaton que j'ai prénommé Gigi vient me rejoindre. Je m'endors presque instantanément, les muscles engourdis par la fatigue.

Cette fois-ci, Camille me réveille quand elle se lève. Je m'empresse donc de m'habiller pour aller manger avec elle. Quand on arrive dans la salle des fêtes, il n'y a que Clarisse qui est déjà debout, en train de silencieusement préparer la table. Camille et moi l'aidons alors. Nous sommes rejoints quelques minutes plus tard par Léo, Jules et Seb. Thomas et Eliza viennent peu de temps après, et Clarisse part réveiller sa sœur. Nous mangeons et discutons tous ensemble, et ce n'est qu'une heure plus tard, une fois le petit-déjeuner fini, que Paul se lève. Il est 9h30, d'après la montre que j'ai trouvée hier, quand Romane rentre en trombe dans la salle. Elle s'exclame, haletante :

« J'ai entendu un bruit de moteur dehors. Je crois qu'il y en a même plusieurs. »

Je me précipite dehors, Camille sur les talons. Il avait dit un ou deux jours de retard. On est le 16, soit deux jours après la date de rassemblement. Effectivement, j'entends bien des bruits de moteurs, mais je ne saurais dire combien. Alors que le bruit devient s'amplifie, j'entends une musique qui s'en dégage. Je tends l'oreille. On dirait une marche militaire. Mais les instruments ne correspondent pas, on dirait plutôt du métal je crois...

« The Divine Wings of Tragedy de Symphony X, murmure Clarisse. Une des chansons préférées de mon père. »

Je souris au nom de cette musique, qui me semble plus qu'appropriée. Au bout de la rue des roses, un camion militaire, suivi d'un deuxième puis d'un troisième, apparaît. Le premier s'arrête au niveau de la mairie. Le son de la musique est vraiment fort. Il se coupe en même temps que le moteur. La portière côté conducteur s'ouvre et une chatte écaille-de-tortue sort de la cabine.

NADAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant