Chapitre 18: boss

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Janvier,
1 février.


En rentrant dans la salle de sport une sensation de familiarité fit surface. Cet endroit était pour moi un refuge, une façon de se défouler et de décompresser. Mais aujourd'hui la sensation était toute autre. Je voulais en finir au plus vite.

Il y avait quelques collègues sur les machines. Aucun d'eux ne me prêtait attention quand je tournais le tourniquet pour aller de leur côté.

Je fis un signe de tête en direction de l'ascenseur au gars de l'accueil, qui étonnamment, levé la tête aujourd'hui. Il fronça les sourcils d'incompréhension.

- Y'a déjà quelqu'un dans son bureau, me précise t-il avec sa voix que j'entendis pour la première fois.

Et c'est à ce moment précis que mes collègues m'offrît leur attention. Même sans les voir je pu sentir leur regard dans ma direction.

On voulait être discret à la base.

Ça devait être rare que quelqu'un ose déranger le patron dans son bureau. Il fallait une vrai bonne raison.

Au moins la réponse du mec me confirma qu'il était présent. Février devait sûrement récupérer son nouveau contrat. Je me détournai de l'accueil et pris le même chemin que j'avais fait un mois auparavant.

Mon coeur battait légèrement plus vite que d'habitude. Les choses ne s'arrangeaient pas au fil des enjambées. Mes mains commençaient à devenir moites. C'était des réactions qui ne se voyaient pas à l'œil nu mais cela restait des réactions face à un sentiment. La panique.

Et si ma raison n'était pas suffisante à ses yeux ? Et si je le décevais ? Et s'il me renvoyait -ce qui sous-entendait me tuer ? Et s'il me ramenait au stage d'entraînement ? Et s'il donnait Winter à quelqu'un d'autre ?

Il avait tous les droits, il avait créé ses propres règles. Il avait le droit de les changer. Pouvait-il aller jusqu'à tuer un innocent ?

Ce rendez-vous à l'improviste était une mauvaise idée. Mon corps, qui était entièrement d'accord avec mon esprit, décida de changer de direction et faire demi tour. J'allai partir d'ici et rentrer chez moi. Envoyer un message à Winter en lui disant la vérité et finir ma vie sur une île déserte.

Reprend toi !

Je m'immobilisais devant les portes coulissante. Putain je perdais la tête. J'avais pourtant était entraîner pour savoir gérer mes émotions et pour ne les sentir que légèrement.

Je ne devais rien ressentir. Je ne devais rien ressentir. Je ne devais rien ressentir. Surtout pas devant le boss. Pas devant lui. Pas devant lui. Rien ressentir devant lui. Ne rien ressentir devant lui. Je ne devais rien ressentir devant lui.

Je ne veux pas que mon patron me rejette. Mais je n'étais plus aussi sûr de vouloir tuer Winter si je n'obtenais aucunes explications.

Mais si je ne le faisais pas quelqu'un d'autre le ferai à ma place ? Il serait encore pire que moi. Il la torturait avec ses phobies. Imageant mes propos, le visage en pleure de Winter apparu dans mon esprit me torturant encore plus.

Il n'y avait aucun moyen pour que je réussisse ce contrat. Je vais disparaître et l'envoyer dans un igloo sur la banquise.

Une chaise qui racle le sol, une voix que j'entends plus distinctement, des pas. Bordel de merde son rendez-vous était terminé. Je ne pouvais pas me présenter dans cet état face au patron, il nous avait tout appris alors il savait lire en nous comme dans un livre ouvert. Il devait sûrement sentir mon stress d'ici d'ailleurs.

JanvierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant