Chapitre 20: passé

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Tw violence

Az.

Aujourd'hui papa Marlon a décidé de m'emmener à l'école. Je crois que c'est parce que c'est bientôt la fête des mères. Il doit savoir qu'à l'école nous commençons les cadeaux.

Il va sûrement m'y emmener jusqu'à ce que je le récupère. À 9 ans, maintenant je comprend beaucoup de chose. Comme le fait qu'il espère attirer ma mère à lui en lui disant que j'ai un cadeau pour elle.

Je l'ai compris l'année dernière quand après une semaine d'attente il a mit le feu au collier de fleur et au poème que j'avais fait en criant: « Elle viendra jamais ta salope de mère ! Elle préfère son putain de vieux manipulateur à toi ! ».

Une année s'est écoulé depuis et je suis de retour à l'école, pour peu de temps. Je reviendrai le jour de la rentrée, puis je disparaîtrais de nouveau jusqu'à cette fameuse fête. C'est bizarre d'ailleurs, nous fêtons que celle des mamans ? Je n'ai jamais entendu parler de celle des papas.

- Allez dégage, et t'as intérêt à en faire un plus beau que l'année dernière.

Si j'avais encore des doutes, ils vennaient de s'envoler comme les paroles qu'il prononce. J'étais perdu dans mes pensées alors je n'avais pas vu que j'étais arrivé à destination. Je prend le sac plastique posé sur mes genoux que je n'ai pas lâché du voyage puis descend. Les pieds à peine posé sur le sol qu'il démarre en trombe faisant claquer ma portière avec la force de l'air. Mon « à ce soir » se perdant dans le crissement de ses pneus puis dans les murmures désapprobateurs.

Je m'avançai vers la grille de l'école tout en sentant les regards sur moi. Je n'y réfléchissais pas plus que ça, aujourd'hui était ma journée de repos. La journée où je sortais de l'Enfer et où je pouvais respirer correctement. La journée où je n'aurai pas la boule au ventre et l'envie de vomir à tout instant. Cette journée était la mienne et je ne voulais pas la gâcher avec mes pensées. Grâce à l'école j'allais m'occuper l'esprit et ne penserait à rien d'autre que ce que je suis entrain de faire.

J'allais dépasser la maîtresse qui surveillait la grille quand elle m'arrêta d'une main sur l'épaule. Je fis tout mon possible pour ne pas bondir de peur et m'empressait d'enlever sa main. Si je paraissais soupçonneux ils appelleraient papa Marlon et il me punirait. Alors dans le plus grand des calmes je me retourna, lui adressa même un sourire sans pour autant montrer mes dents ronger par les carries.

J'ai appris ce mot un matin quand j'ai demandé à Marlon pourquoi mes dents avaient des trous noirs et pourquoi ça me faisait mal, il m'a répondu que c'était des carries parce que je ne les lavais pas. Alors j'ai demandé comment il fallait que je fasse pour le faire et il a fini par répondre après une longue minute de silence qu'il allait me les arracher si je continuait à lui casser les couilles.

- C'est quoi ton prénom bonhomme ? Me fit sortir de ma rêverie la maîtresse.

- Az Aser, répondis-je sur un ton que je voulais heureux.

Je voulais paraître heureux d'aller à l'école. Je l'étais un peu au fond de moi, mais pas entièrement non plus. Il m'en fallait plus pour être heureux. Il me fallait un papa et une maman qui m'aime. C'est ce que je pense en tout cas. Je pense que si j'avais cette famille que je n'ai pas, tout irai beaucoup mieux pour moi.

- Oh Az, mon grand c'est toi ? Je suis désolée je ne t'ai pas reconnu. Tes cheveux ont beaucoup poussé depuis.

C'est vrai que maintenant ils m'arrivent au épaule. A la rentrée ils étaient rasé court. La maîtresse avait l'air contente de me voir et mon sourire fini par se faire sincère, enfin quelqu'un qui voulait avoir quelque chose à faire avec moi.

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⏰ Dernière mise à jour : 3 days ago ⏰

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