chapitre 1: remontrances

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Janvier

22 décembre


- MAIS NON, hurla-t-il, VOUS ÊTES TROP CON !

L'envie fulgurante de l'attraper par son pull et lui foutre mon poing dans la gueule s'invitèrent dans mon esprit et, tristement, je dû la refreiner. Je ne pouvais pas faire ça à mon meilleur ami quand même.

Un peu de tenu mon grand.

Ça n'empêchait que son comportement commençait à me taper sur le système. Nous étions dans les gradins de l'United Center à regarder le match de hockey des Blackhawks contre les Canadiens de Montréal, il criait, se levait et faisait des grands gestes sans arrêt. J'essayais de mettre le même entrain que lui mais le mal de crâne qu'il m'avait causé me sommait le contraire. Puis, sans mentir, ce genre de sport n'était pas ma tasse de thé, j'étais venu simplement pour lui.

C'était son cadeau de Noël en avance m'avait-il dit, un cadeau plus pour lui que pour moi au final. Je devais sûrement avoir des talents de comédiens pour qu'il pense que de m'offrir ça me ferait réellement plaisir.

- Leur match est claqué, je suis dégouté... se plaint-il en s'asseyant de nouveau.

Je pouvais comprendre qu'en tant que grand fan des Blackhawks il était énervé de les voir se faire laminer à ce point. Mais quand il se leva la seconde suivante face à la passe pourrit qu'un joueur venait de faire, je souffla d'exaspération. J'espérais qu'un miracle se produise et que le match soit suspendu, j'étais prêt à lui inventer un bobard afin de partir dès maintenant ou même provoquer une bagarre pour que je sois expulsé par la sécurité. Cette dernière idée était complètement pourrie mais tentante.

Alors en tant qu'acteur qui méritait un oscar, je me levai à ses côtés et hurla comme lui.

Mes tempes tremblèrent sous la puissance de ma voix et du boucan autour de nous, me levais si rapidement me donnait le tournis et me tapait le crâne à coup de massue. Je sentais déjà la migraine qui allait durer plusieurs jours, j'allai devoir me cachetonner pour la faire passer. Elle engloba toute ma tête durant un court instant avant de se concentrer sur le côté gauche. À gauche donc cette fois-ci, la dernière était à droite.

Frank était toujours autant furax et n'avait pas remarqué ma présence debout, comme tous les supporters, il était happé par l'action qui se déroulait. Je me pris à moitié au jeu avec ce mal qui m'empêchait toute concentration, je n'arrivais même pas à savoir qui tenait le jeu. Toutefois, au vu de l'indignation de mon pote, il était évident que ce n'était pas nous. Et il était encore plus évident que ce match était une daube quand Frank fit un grand geste désespéré et m'enfonça son putain de coude dans la gueule.

Un grognement incontrôlé franchit mes lèvres et ma tête se tourna vers la gauche avec la force de l'impacte. En plein dans la pommette bordel. Cette action attira enfin son attention sur ma personne, il me regarda, un air de surprise habillait son visage, surpris de me voir debout ou de son geste. Je lui envoya un regard noir et j'espérais qu'il y décryptait tout l'énervement que je ressentais à son égard.

Un nouveau truc à ajouter sur sa liste.

- Merde mon pote je suis désolé, j'ai pas vu que tu t'étais levé, s'empressa-t-il de me dire.

Rapidement, mon cerveau me signifia que c'était l'excuse parfaite pour se barrer d'ici. Je me frotta la pommette en lâchant une grimace, heureusement pour moi, il ne m'avait pas ouvert la peau. J'accentua la comédie, en m'installant de nouveau sur mon siège tout en me tenant la tête.

- Tu veux que je t'emmène au secours ?

Je secoua la tête pour toute réponse, je voulais juste me barrer d'ici. Pas aller voir des putain de secouriste.

JanvierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant